A trois jours de la première manche du circuit Sail GP, aux Bermudes, le skipper de l’équipe française, Billy Besson confie, que l’équipe a pris pas mal de retard dans sa préparation.
Premières manches, samedi à partir de 19 h.
Billy Besson, à la barre du bateau français. | TEAM SAIL SAIL GP
Ouest-France Jacques GUYADER. Publié le 22/04/2021 à 07h40
Billy Besson, où en êtes-vous en termes d’entraînement avec le team France ?
On a fait 7 heures 50 de navigation à ce jour (mercredi).
C’est vrai que ça peut paraître très peu, pas autant que je voudrais, et après, il y a les conditions météo, ici, qui ne sont pas favorables.
Aujourd’hui, par exemple, des grains entre 35 et 40 nœuds, donc, on sait très bien que c’est fichu pour naviguer aujourd’hui.
7 h 50 de navigation en ccombien sessions ?
En six sessions environ.
Dans quelles configurations de météo et d’équipage ?
On a eu toutes les conditions météo possibles, le petit temps, le gros temps.
Après, on n’a pas encore eu beaucoup de séances d’entraînement dans la box.
Ce que j’appelle la box c’est la zone de régates, où on est enfermé dans des boundaries, et où il faut réussir de belles manœuvres dans ce petit endroit.
Et d’autant plus que l’on va être huit équipes en même temps dans cette zone, et il va falloir prendre des décisions assez rapidement.
Quelles sont les dimensions de cette zone de régate ?
Elle n’est pas complètement définie encore, car le comité de course pense qu’il va allonger un peu la zone de reaching, après le départ, avec une longueur de 1, 2 mille pour pas qu’il n’y ait trop de bouchons à la première bouée.
Cela reste assez étroit pour 8 bateaux qui marchent à 35-40 nœuds ?
Oui, en effet… (Rires)
« La pandémie ne nous a pas aidés… »
Les autres équipes ont pu s’entraîner plus que vous ?
Oui, certaines. D’autant que quelques-unes d’entre elles naviguent ensemble depuis plus longtemps et connaissent par cœur le bateau.
C’est surtout sur l’aspect technique qu’il va falloir travailler pour rendre un spectacle correct.
Il y a quand même quelques petites manœuvres qu’on n’arrive pas encore à faire.
Lesquelles ?
Par exemple, lorsque l’on arrive à la porte sous le vent, virer de bord en même temps qu’on l’enroule.
Effectuer une sorte de 180° sans mettre les coques dans l’eau.
Et ça, on n’y arrive pas encore. Les coques touchent encore l’eau.
A quel niveau de préparation vous estimez-vous ?
On est très à la bourre. C’est clair. Mine de rien, la pandémie ne nous a pas aidés sur ce coup-là.
On n’a pas eu de chance. En venant ici, il y a eu quelqu’un qui avait le Covid dans notre avion, et du coup on s’est pris quatorze jours de quarantaine, en arrivant.
Donc cela n’a pas été simple pour aller sur l’eau.
Et comme Sail GP fait très attention, on est dans des bulles.
Donc en 15 jours, j’ai dû effectuer six tests PCR, et tous négatifs.
C’est comme ça. Ce sont les règles sanitaires que Sail GP utilisent et qui sont très strictes.
Et en plus, il y a celles du pays qui s’appliquent. On a donc manqué deux semaines d’entraînement.
L’équipage français mené par Billy Besson. | BOB MARTIN FOR SAILGP
Et cet hiver, vous n’avez pas pu vous vous entraîner non plus sur le simulateur…
Exactement. C’est pour ça qu’on est lancés dans le grain bain, et que chaque heure, chaque minute à naviguer sur le bateau, prend toute son importance.
On reste donc très appliqués et travailleurs car on n’a pas de temps à perdre.
Quels atouts avez-vous, car votre équipage est quand même très expérimenté ?
Je n’ai pas de complexe personnellement, et l’équipage non plus.
C’est juste que ce n’est pas un bateau qu’on manie tout seul, il faut être cinq et cela nécessite de la coordination, dans un timing très serré.
Tout doit être très précis et c’est très important. Du coup, on va jouer notre carte.
On est davantage positionné en mode opportuniste et il va falloir prendre ce qu’il y a à prendre.
« 40 nœuds, ça va devenir banal »
Quels sont vos objectifs sur cette deuxième saison avec huit équipes ?
Je ne sais pas du tout. Je ne peux même pas parler de classement, j’essaye juste de m’améliorer techniquement sur le bateau et de faire en sorte que l’équipage s’améliore.
Pour l’instant on n’a pas encore toutes les cartes en main, notamment dans la maîtrise de certaines manœuvres, alors que d’autres équipes y arrivent.
Ce sont quand même des techniques qui aident à sortir du champ, et à toucher du vent frais tout de suite, et d’avoir de bonnes cartes à jouer.
L’objectif de cette première étape aux Bermudes va donc être de vous améliorer avant tout ?
Oui, et aussi de jauger la flotte, car on va avoir huit bateaux excités sur la ligne.
Comment avez-vous pu intégrer les deux filles ?
Depuis qu’elles sont arrivées, elles sont avec nous sur le bateau, tout le temps, et on change au fur et à mesure des navigations.
Pour qu’elles se rendent compte du bateau, qu’elles puissent découvrir les postes, voir ce que chacun fait et dans quel timing.
Et découvrir toute la technologie du bateau. Hier, on a eu un peu de vent au début, et Hélène m’a dit : Je pensais à 30 nœuds que le bateau allait bien, mais le traverser à 40 nœuds, c’est un peu plus dur.
40 nœuds !
Oui ! Mais sur ce genre de bateau, ça va devenir banal.
Et Leigh Mc Millan, pourquoi l’avez-vous choisi ?
En dehors du fait que je veux apprendre à parler anglais (rires), Leigh a beaucoup d’expérience, il a fait deux Coupe de l’America, en contrôleur de vol, pas en régleur d’aile, mais ce qui est bien c’est qu’il peut vraiment nous aider, avec François Morvan sur le contrôle du vol tout en réglant l’aile et du coup, on apprend tous en même temps et on a créé une synergie.
Cela vous oblige à parler anglais sur le bateau ?
Oui, mais ça ne change pas beaucoup, car je faisais déjà mes annonces de manœuvre en Anglais, car il y a des mots qui sont plus rapides en anglais qu’en français.
Donc on essaye de parler en anglais à bord.
Combien êtes-vous dans l’équipe ?
On est quatorze avec le shore team. C’est déjà pas mal.
Le programme.
Vendredi 23 avril, à partir de 19 h (heure française) : 3 manches. Diffusion en faux direct, samedi 24 sur Canal +
Dimanche 25 avril, 19 h : à partir de19 h (heure française) : 3 manches, puis finale.
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