Accueil Course au large Route du Rhum

Roland Jourdain termine finalement deuxième de la Route du Rhum, et passe à côté du titre de triple vainqueur de l’épreuve, en raison d’une pénalité liée à un problème de plombs sur ses moteurs.

Et c’est Loïc Escoffier, lui-même victime d’une rupture de plombs moteur, mais deuxième sur la ligne d’arrivée, qui prend la première place.

Loïc Escoffier finalement vainqueur de la Route du Rhum.

Loïc Escoffier finalement vainqueur de la Route du Rhum. | LOÏC ESCOFFIER / LODIGROUP

Sébastien MAINGUET. Modifié le 25/11/2022 à 22h05

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Route du Rhum. En classe Rhum Multi, Jourdain passe à côté d’un troisième titre, Escoffier vainqueur (ouest-france.fr)

Très cruelle cette pénalité reçue par Loïc Escoffier en raison d’un problème de plombs sur les moteurs : trois heures, et trois heures qui faisaient une énorme différence. Alors qu’il était au même niveau que Roland Jourdain et que les deux skippers menaient la course, il a dû se mettre en stand-by et laisser Jourdain s’envoler. Résultat, celui-ci a finalement franchi la ligne d’arrivée en tête ce soir à 20 heures 06 heure française, sur son catamaran Outremer 5X customisé et construit en fibre de lin (voir ses explications dans cet article et dans celui-ci). Mais avec une avance assez réduite (environ une heure ou deux) sur son poursuivant, à l’issue du dernier louvoyage, suivi d’un ultime reaching, entre la pointe sud de Basse-Terre et Pointe-à-Pitre. Temps de parcours de Jourdain : 16 jours 5 heures 51 minutes.

Sauf que… il s’est avéré, après l’arrivée, que Roland Jourdain avait le même problème de plombs que Loïc Escoffier. Du coup, c’est celui-ci qui est finalement déclaré vainqueur ! Avec un temps de course de 16 jours 6 heures 37 minutes et 23 secondes. Il est arrivé à 20 heures 52 heure française.

Pour la troisième marche du podium, on attend encore Marc Guillemot, sur son catamaran de 16 mètres. Ensuite, on compte encore 9 concurrents en mer, avec d’abord Halvard Mabire, qui n’est plus très loin de Guillemot, et ensuite Gwen Chapalain, lui aussi sur un catamaran ORC 50. Philippe Poupon, qui mène le trimaran Flo avec lequel Florence Arthaud avait gagné la course en 1990, est encore à quelques centaines de milles de l’arrivée.

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Roland Jourdain (dit « Bilou ») manque ainsi de peu une troisième victoire sur cette grande épreuve de la course au large.

Car le skipper de l’Outremer 5X s’est déjà imposé deux fois, et d’ailleurs deux fois de suite, en 2006 et en 2010, en catégorie Imoca.

Le seul skipper à cumuler trois victoires demeure donc Franck-Yves Escoffier (le père de Loïc Escoffier), qui a dominé la classe Multi50 (aujourd’hui Ocean Fifty) pendant de longues années – il avait remporté la Route du Rhum trois fois de suite, en 1998, 2002 et 2006 !

Pour Loïc Escoffier, il aura fallu un petit concours de circonstances, avec d’abord le chavirage, avant-hier mercredi 23 novembre, du malheureux Gilles Buekenhout qui était loin devant sur son joli trimaran Jess (12 mètres), puis la pénalité subie par Escoffier lui-même, puis celle subie par Jourdain.

Demain matin, sans doute assez tôt, on connaîtra le nom du dernier vainqueur de la Route du Rhum 2022, ou plutôt on en aura la confirmation, puisque Jean-Pierre Dick, à quelques dizaines de milles de l’arrivée, affiche près de 500 milles d’avance sur Catherine Chabaud, classée deuxième – il faut dire que son bateau est moins rapide : il s’agit d’un antique monocoque 60 pieds, un plan Harlé-Mortain avec lequel Jean-Luc Van Den Heede avait pris la deuxième place dans le Vendée Globe 1992-1993.

Catherine Chabaud est donc deuxième, ensuite on trouve un candidat légitime et bien placé pour compléter ce podium, en la personne de Wilfrid Clerton, un Rochelais qui a le mérite de redonner vie au Kriter VIII de Michel Malinovsky.

Encore un bateau très étroit, comme celui de Catherine Chabaud… mais un peu plus ancien (il date de 1980) et signé André Mauric.

Une image contenant ciel, extérieur, personne, eau

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Photo de famille. Le 13 novembre, Jean-Pierre Dick (à gauche) avait secouru le skipper Brieuc Maisonneuve (à droite) après que celui-ci eut chaviré. | JEAN-PIERRE DICK / NOTRE MÉDITERRANÉE

Jean-Pierre Dick navigue sur un JP 54, un grand course-croisière de 16 mètres qu’il avait mis au point en 2010 avec l’architecte Guillaume Verdier.

Un bateau très pointu, doté d’une quille basculante, et qui reste donc très rapide.

Le skipper niçois avait récupéré un autre concurrent, Brieuc Maisonneuve, après que celui-ci eut été victime, le dimanche 13 novembre, d’un chavirage de son catamaran (en l’occurrence un ORC 50, comme ceux de Loïc Escoffier, d’Halvard Mabire et de Gwen Chapalain).

Il l’avait ensuite déposé aux Açores, avant de reprendre sa course (récit du sauvetage ici). Une compensation va bien sûr lui être accordée pour ce sauvetage, mais il ne devrait pas en avoir besoin pour gagner !

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