PhanieZoom ANSM Médicament détourné Mélanie Maziere | 09.05.2017
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) s’apprête à publier un nouvel état des lieux sur les données d’utilisation et la sécurité d’emploi du méthylphénidate en France.
Premier enseignement : la consommation de méthylphénidate (Ritaline, Ritaline LP, Concerta LP, Quasym LP et Medikinet LP) est en augmentation, même si elle reste faible en comparaison avec d’autres pays européens ou avec les États-Unis. Selon les données de l’assurance-maladie entre 2008 et 2014, le nombre total d’utilisateurs prévalents de méthylphénidate (c’est-à-dire ayant bénéficié d’au moins une délivrance au cours de l’année) a augmenté d’environ 4 000 patients par an (de 40 876 en 2012 à 44 175 en 2013 et 48 895 en 2014), soit une augmentation de l’ordre de 20 % entre 2012 et 2014. Cet état des lieux fait suite au premier rapport publié sur le sujet en juillet 2013.
Les conditions de prescription et de délivrance en France – primoprescription par un spécialiste – semblent limiter les pratiques de mésusage et d’usage détourné. Néanmoins, une enquête nationale de pharmacovigilance a été confiée au Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance (CEIP) de Paris en 2004, en raison de signalements d’usage détourné et de prescriptions chez l’adulte hors AMM. Régulièrement actualisés, les derniers résultats de cette enquête ont été présentés en janvier à la Commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM. L’enquête met en évidence une augmentation croissante du volume des ventes de méthylphénidate en officine, toutes spécialités et tous dosages confondus, depuis 2005.
Si le nombre de cas signalés d’abus/dépendance avérés ou suspectés était stable entre 2013 et 2014, il a augmenté entre 2014 et 2015 et concerne majoritairement des hommes (79,5 %), phénomène à relier avec une forte augmentation d’ordonnances falsifiées sur cette même période. PACA-Corse reste la région où le plus grand nombre de cas sont signalés, mais elle est désormais suivie de près par le Languedoc-Roussillon, l’Auvergne, les Pays de la Loire, l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et la Lorraine.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr
===============================================================================================
Alerte au détournement de la Ritaline
MÉDICAMENTS Par A. M. le 10-05-2017
Ce psychostimulant utilisé dans le traitement du TDAH de l’enfant fait fureur chez les étudiants, à l’approche des examens.
Cette pilule rendrait plus intelligent, en quelques heures seulement. Très répandue aux États-Unis, ce psychostimulant apparenté aux amphétamines est utilisé dans le traitement du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez l’enfant. Mais en France, la prescription initiale doit être initiée par un médecin hospitalier spécialisé en neurologie, psychiatrie ou pédiatrie.
Malgré cela, sa consommation est en constante augmentation, rapporte Le Figaro. Selon l’état des lieux à paraître en mai 2017 par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), entre 2008 et 2014, le nombre total d’utilisateurs de la Ritaline a augmenté d’environ 4 000 patients par an, passant de 40 876 en 2012 à 48 895 en 2014, soit une augmentation de l’ordre de 20%.
En période d’examens, la ritaline serait très appréciée des étudiants, notamment en médecine. Selon une étude de l’Inserm en 2016 réalisée auprès de 1718 étudiants en médecine, un tiers d’entre eux prennent des psycho-stumulants, dont 1,5 % se dopent à la Ritaline.
« Contrairement aux amphétamines, le méthylphénidate (composant de la Ritaline) n’entraîne pas de dépendance », souligne Bruno Perrouty, secrétaire général du Syndicat national des neurologues, qui en a prescrit à plus de 3000 enfants en quinze ans. Pour l’ANSM, « la balance bénéfice/risque est jugée positive » lorsque le médicament « est utilisé sur la base d’un diagnostic bien établi et dans le respect des conditions d’utilisation ». Ce qui n’est souvent pas le cas chez les étudiants.
« Il y a deux cas où le produit est absolument prohibé: les malformations cardiaques et la dépression », prévient le docteur Perrouty. Max, 23 ans, l’a appris à ses dépens. Quelques semaines avant son bac en 2013, le jeune Rémois commence à se servir dans l’infirmerie familiale (ses frères étaient sous traitement). « En un trimestre, j’ai gagné trois points de moyenne générale« , raconte-t-il. Mais quelques jours avant le bac, le lycéen, qui avait une malformation cardiaque non détectée, enchaîne deux AVC. Il lui a fallu trois mois de rééducation pour retrouver l’usage du côté droit de son corps.