Revue de presse Mediscoop du 27-02-2020
Pascale Santi indique en effet dans Le Monde : « Enfants et adolescents, si vous lisez cette chronique, alors levez-vous… «Passer trop de temps assis est lié à un risque accru de symptômes dépressifs chez les adolescents», montre une étude conduite par le University College de Londres (UCL), publiée mardi 11 février dans The Lancet Psychiatry ».
La journaliste explique que ce travail « met en évidence que 60 minutes supplémentaires d’activité légère (comme marcher ou faire des tâches ménagères) chaque jour, à l’âge de 12 ans, sont associées à une réduction de 10% des symptômes dépressifs à 18 ans ».
« L’équipe a utilisé les données de 4257 adolescents qui participent à une recherche longitudinale depuis leur naissance, l’Alspac (Avon Longitudinal Study of Parents and Children). A l’aide d’accéléromètres, les enfants ont mesuré leur temps sédentaire et leur temps d’activité physique à 12 ans, 14 ans et 16 ans.
Puis, à 18 ans, ils se sont soumis au «Depression Score», qui mesure la présence ou non de symptômes dépressifs (manque de concentration, de plaisir, mauvaise humeur…), et leur gravité, sur une échelle allant de 0 à 21 », précise Pascale Santi.
Elle relève ainsi : « Ces données mentionnent si l’enfant pratique une activité légère (par exemple marcher, jouer d’un instrument, faire de la peinture), une activité modérée (comme la course ou le vélo) ou s’il est sédentaire. Le port d’un accéléromètre permet d’obtenir des données plus fiables que lors d’études précédentes où il s’agissait souvent d’autodéclarations. Ces résultats ont été pondérés avec des données socio-économiques, des antécédents familiaux… ».
La journaliste retient qu’« une augmentation de 60 minutes par jour du comportement sédentaire à 12, 14 et 16 ans était associée, à l’âge de 18 ans, à un score de dépression plus élevé de 8% à 11% par rapport à ce même score sans cette heure supplémentaire. Les personnes très sédentaires avaient, elles, un score de dépression plus élevé de 28,2% à l’âge de 18 ans ».
« A l’inverse, chaque heure supplémentaire d’activité physique légère à l’âge de 12, 14 et 16 ans était liée à des scores de dépression inférieurs de 7,8% à 11% à l’âge de 18 ans », poursuit-elle.
Pascale Santi note que « ces chiffres inquiètent les auteurs de ces travaux, qui relèvent que «le nombre de jeunes souffrant de dépression semble augmenter» ».
Aaron Kandola (UCL Psychiatry), auteur principal, observe cependant que « ce ne sont pas seulement des formes d’activité plus intenses qui sont bonnes pour notre santé mentale, mais toute activité physique pouvant réduire le temps passé assis est susceptible d’être bénéfique. L’activité légère pourrait être particulièrement utile parce qu’elle s’intègre facilement dans la routine quotidienne de la plupart des jeunes. Les écoles pourraient l’intégrer dans la journée de leurs élèves, par exemple avec des cours debout ou actifs ».
La journaliste relève toutefois qu’« on en est loin, car lycéens et étudiants ont bien souvent des cours durant 3 ou 4 heures d’affilée, parfois sans aucune pause, même brève, et restent ainsi plus de 8 heures assis par jour ».
De son côté, David Thivel, chercheur et membre du conseil scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), réagit : « C’est une très bonne étude, le message est pertinent. Ces travaux montrent les effets de l’activité physique sur la santé mentale. L’activité physique des enfants et adolescents, souvent collective, favorise les interactions sociales, importantes pour le développement cognitif ».
Pascale Santi note enfin que « pour François Carré, cardiologue du sport, le sujet «est une bombe à retardement». En effet, en France, 87% des adolescents de 11 à 17 ans sont en deçà d’une heure quotidienne d’activité physique, la dose minimale recommandée dans cette tranche d’âge par l’OMS ».
Date de publication : 27 février 2020