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François Gabart vient de battre le record de distance en 24 h en solitaire… Avec 851 milles au compteur, il devient ainsi le premier navigateur en solitaire à passer la barre symbolique des 800 milles !

Macif Macif © Jean-Marie Liot / ALeA / Macif Chloé Lottret Le 14-11-2017

Après son passage de l’Équateur en un peu moins de 6 jours, François Gabart a pris de la vitesse depuis son entrée dans l’Atlantique Sud. En avance de plus de 200 milles sur Thomas Coville — actuel détenteur du record du tour du monde en solitaire — il vise désormais le Cap de Bonne Espérance. Et il va tellement vite qu’il vient de décrocher le record de distance en 24 heures, en parcourant 818 milles de lundi à mardi après-midi (et ce chiffre pourrait encore évoluer). Pour éviter d’être rattrapé par des vents trop forts dans son dos, le skipper de Macif a clairement mis les bouchées doubles…

Il devient ainsi le premier navigateur en solitaire à passer la barre des 800 milles en 24 heures et pulvérise son propre record qui datait du 3 juillet 2016, à savoir 784 milles, à la moyenne de 34 nœuds (63 km/h).

« J’en suis ravi. Les records sont faits pour être battus, c’est comme ça qu’on progresse. Les sensations à ces vitesses sont assez extraordinaires, le bateau vole, c’est un mélange de puissance et de légèreté. Maintenant, ce n’est pas l’objectif prioritaire, l’idée est d’abord de finir ce tour du monde… » explique le marin.

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©François Gabart / Macif

Des problèmes de latte de grand-voile

Depuis son départ de Brest, le samedi 4 novembre, à 10h05, François Gabart avait plutôt été épargné par les pépins techniques. Mais lundi, il a cassé une latte de grand-voile, l’obligeant à affaler et à réparer rapidement « La latte a cassé sur l’avant (près du mât), il manque neuf centimètres. Comme il y avait un peu de rab à l’arrière, j’ai réussi à la repousser vers l’avant. La voile n’est pas parfaitement tendue, mais c’est loin d’être vilain. Je voulais vraiment éviter de naviguer avec cette latte cassée au moment où le vent allait rentrer, parce qu’elle aurait pu déchirer la voile ou abîmer le mât. Souvent, les petites bricoles comme ça ne dégénèrent pas trop si on les prend à temps. Là, le gros du problème est résolu. »

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©Vincent Curutchet / ALeA / Macif

Les 40es Rugissants

Au bout d’un peu plus de dix jours de course, François Gabart, qui a constaté mardi une baisse de température de dix degrés en 24 heures, est entré à la mi-journée dans les 40es Rugissants, c’est-à-dire aux latitudes du Grand Sud qui vont désormais être son quotidien. « C’est le début d’un long tapis roulant qui va m’amener jusqu’au Cap Horn, dans des endroits où on ne peut plus vraiment faire marche arrière. C’est extraordinaire de pouvoir naviguer dans ces coins-là à haute vitesse pendant des journées entières. »

D’après les derniers routages, il devrait franchir le Cap Bonne Espérance (le premier des trois caps mythiques du tour du monde) ce jeudi 16 novembre. Cela équivaudrait à un temps de passage de 12 jours, soit environ deux jours de moins que Thomas Coville, le détenteur du record du tour du monde, qui avait mis 14 jours 04 heures et 44 minutes l’année dernière.

« Je suis un rêveur, mais honnêtement, 12 jours, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais eu l’audace d’y penser. Dans nos hypothèses de départ, si on arrivait dans le temps de Thomas à Bonne Espérance, voire avec une journée de retard, on était content… » Il garde néanmoins la tête sur les épaules « C’est génial de commencer avec un peu d’avance, parce que ça laisse plus de chance pour la suite, tous les milles sont bons à prendre. Maintenant, il faut garder la tête froide : le chemin est long, j’espère que j’aurai autant de réussite pour la suite » conclue le marin.