Revue de presse Mediscoop du 06-07-2018

Puberté précoce: l'hétérogénéité géographique désigne les facteurs environnementaux  Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

L’hétérogénéité géographique de l’incidence de la puberté précoce va de nouveau dans le sens de facteurs de risque environnementaux mais ils restent à identifier. Les estimations en France sont comparables à celles d’autres études à l’étranger. C’est ce que montre une équipe française dans le cadre d’un numéro du BEHconsacré au lien entre santé reproductive et perturbateurs endocriniens.

La puberté précoce est suspectée d’être favorisée par une exposition aux perturbateurs endocriniens et son incidence a été retenue, par un panel de scientifiques au niveau international, comme étant un indicateur-clé à surveiller.
Elle se manifeste par des signes de puberté avant l’âge de huit ans chez les filles et de neuf ans chez les garçons. Les filles étant dix fois plus souvent atteintes que les garçons. La forme la plus fréquente est la puberté précoce centrale idiopathique dont le traitement repose sur l’utilisation d’agonistes de la GnRH.
Une équipe française a estimé pour la première fois, l’incidence de la PPCI en France métropolitaine et a analysé les tendances géographiques. Pour cela, les chercheurs ont utilisé les données du Sniiram renseignant sur les prescriptions d’agonistes de la GnRH pour la période 2011-2013.

Le taux d’incidence national était de 2,68 (IC95%: 2,55-2,81) pour 10.000 filles (1 173 nouveaux cas/an) et de 0,24 (0,21-0,27) pour 10.000 garçons (117 nouveaux cas/an). Les chercheurs ont constaté une grande hétérogénéité spatiale des résultats avec des écarts d’incidence de 1 à 12 chez les filles. L’Ile-de-France présente une incidence faible/moyenne et les régions où les incidences sont les plus fortes sont Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes.
Les auteurs ont écarté l’influence de l’origine ethnique, de l’exposition à la lumière ou encore du poids corporel et soupçonnent des facteurs environnementaux présents sur des surfaces étendues, en particulier des perturbateurs endocriniens. A ce stade, la pression agricole ne peut être incriminée car d’autres zones riches en cultures permanentes comme l’Aquitaine, Provence-Alpes-Côte-d’Azur ou Languedoc-Roussillon, ne présentent pas de surincidence marquée.

Référence :
Annabel Rigou et al.
L’incidence de la puberté précoce centrale idiopathique en France révèle une hétérogénéité géographique importante
BEH N°22-23
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 6 juillet 2018