Pascal MARIE   09.12.2019

gaz hilarantLe Quotidien du Pharmacien

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Des sénateurs veulent interdire la vente de protoxyde d’azote aux mineurs, en raison des risques liés à son usage détourné.

Une proposition de loi visant à interdire la vente de protoxyde d’azote aux mineurs a été adoptée par la Commission des affaires sociales du Sénat le 5 décembre. La mesure, qui concernera également le commerce en ligne, contraindra également les fabricants à indiquer la dangerosité du produit sur l’emballage. Le texte prévoit aussi de pénaliser l’incitation d’un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante dans le but d’obtenir des effets psychoactifs.

Cette proposition de loi fait suite à de nombreux « signalements d’effets sanitaires sévères » suite à l’absorption de protoxyde d’azote, notamment en vente libre comme gaz propulseur des cartouches pour siphon à chantilly. Depuis le début de l’année, en France, 25 cas ont été recensés dont 10 cas entraînant des séquelles graves, telles que des paralysies des membres ou divers troubles neurologiques.

« L’objectif est de limiter autant que possible le premier contact des plus jeunes avec ce produit. Il faut en finir avec cette notion de « gaz hilarant  » car ses effets sur la santé n’ont pas de quoi faire rire », précise Jocelyne Guidez, sénatrice de l’Essonne et rapporteure de la loi.

Outre des troubles neurologiques, la consommation détournée de protoxyde d’azote peut occasionner des pertes de connaissance, des brûlures par le froid ou une asphyxie. Une utilisation régulière peut entraîner une atteinte de la moelle épinière, une carence en vitamine B12, une anémie, ou encore des troubles psychiques. En Grande-Bretagne, où la pratique s’est répandue depuis quelques années, 30 décès ont été enregistrés depuis 2001.

Si l’usage détourné de ce gaz pour siphons culinaires n’est pas nouveau en France, le phénomène s’est amplifié depuis deux ans comme en attestent les capsules vides retrouvées dans l’espace public. À Loos, près de Lille, 100 kg sont ramassés chaque mois. « Nous sommes au début d’un phénomène grave qui risque de se répandre », s’alarme Valérie Létard, sénatrice du Nord.

Source : Lequotidiendupharmacien.fr