GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE – Par Marielle Ammouche le 17-02-2021
L’hôpital Foch annonce la naissance d’une petite fille à la suite d’une greffe d’utérus. Il s’agit d’une première en France.
En mars 2019, une femme de 36 ans a bénéficié de la première greffe d’utérus en France.
La patiente présentait un syndrome de Rokitansky (MRKH), une pathologie qui touche 1 femme sur 4 500, à l’origine d’une agénésie utérine.
L’intervention avait été réalisée par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction de l’Hôpital Foch ; et c’est la mère de la patiente, âgée alors de 57 ans, qui avait donné son utérus.
La naissance a eu lieu le 12 février 2021.
La patiente a donné naissance à une petite fille de 1,845 kg, après une grossesse de 33 semaines.
L’accouchement s’est déroulé « dans de très bonnes conditions sans complication notable » précise un communiqué de l’hôpital Foch. La mère et l’enfant se portent bien.
« On attend toujours un an pour être sûr que l’utérus greffé ne soit pas rejeté », souligne le Pr Ayoubi.
Puis l’équipe médicale a été retardée par le premier confinement et l’arrêt de toutes les activités d’Assistance médicale à la procréation (AMP/PMA).
Autant de circonstances qui expliquent les délais. « Le premier transfert a eu lieu en juillet dernier et la patiente a été enceinte après ce premier transfert ».
« Cette première française est le résultat de plus de 12 ans de recherches en France et de collaborations internationales, notamment avec l’équipe du Professeur Mats Brännström, professeur de gynécologie-obstétrique à l’université de Göteborg et chef de service à l’hôpital universitaire Sahlgrenska.
C’est un exemple d’une collaboration scientifique continue et réussie à l’échelle européenne » ajoute l’établissement de santé francilien.
Ce type d’intervention suscite un espoir pour les patientes présentant une infertilité utérine due à une hystérectomie ou un utérus non fonctionnel.
La première naissance au monde après une greffe d’utérus a eu lieu en Suède en 2014.
La naissance, survenue un an après la transplantation, avait été annoncée dans The Lancet par l’équipe du Pr Mats Brännström de l’université de Göteborg.
La donneuse vivante avait 61 ans.
« Il y a eu autour de vingt naissances dans le monde après greffe utérine », selon le Pr Ayoubi.
Sources : Communiqué de presse de l’hôpital Foch. Avec AFP
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L’hôpital Foch annonce la première naissance française après greffe utérine
PAR CHARLÈNE CATALIFAUD – PUBLIÉ LE 17/02/2021
Le Pr Jean-Marc Ayoubi entouré de son équipe de l’hôpital Foch. – Crédit photo : AFP
Alors qu’une vingtaine d’enfants à travers le monde sont nés grâce à la greffe utérine depuis 2014, une première naissance française vient d’être annoncée par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch.
La petite fille de 1 kg 845 grammes est née vendredi 12 février au terme d’une grossesse de 33 semaines.
L’hôpital ne rapporte aucune complication notable.
La mère, âgée de 36 ans et née sans utérus en raison d’un syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH ; une femme sur 4 500), avait reçu l’utérus de sa mère le 31 mars 2019, il s’agissait là aussi d’une première en France.
Le transfert d’embryon – obtenu par fécondation in vitro – est généralement réalisé un an après la greffe afin de s’assurer que le greffon n’est pas rejeté.
Néanmoins, l’arrêt des activités d’assistance médicale à la procréation lors du premier confinement a retardé l’intervention.
« Le premier transfert a eu lieu en juillet dernier et la patiente a été enceinte après ce premier transfert », précise le Pr Ayoubi à l’AFP.
Après la greffe, un traitement immunosuppresseur compatible avec la grossesse est instauré.
Il s’agit donc d’une greffe temporaire : le greffon est retiré après une ou plusieurs grossesses.
Il est en effet possible de mener une deuxième grossesse, comme le souhaite la patiente de Foch, mais « nous attendrons un an », souligne le gynécologue.
Une greffe encore expérimentale
Cette naissance est l’aboutissement de plus de 12 ans de recherche, rapporte l’hôpital Foch.
L’équipe du Pr Ayoubi travaille notamment en étroite collaboration avec l’équipe suédoise du Pr Mats Brännström (Göteborg), pionnière dans le domaine.
« Ce projet de recherche, qui a mobilisé plus d’une vingtaine de chercheurs, a permis par ailleurs plusieurs avancées scientifiques significatives dans les domaines de la transplantation et de la reproduction », lit-on dans un communiqué de l’hôpital.
À l’heure actuelle, la greffe utérine reste expérimentale.
L’équipe de Foch a obtenu en 2017 l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de mener un protocole de recherche sur dix greffes à partir de donneuses vivantes.
Si les greffes issues de donneuses vivantes sont plus répandues, le recours à une donneuse décédée est possible.
Une équipe brésilienne avait rapporté en 2017 une première naissance permise par ce type de don.
Au-delà du syndrome MRKH, il existe d’autres indications de la greffe utérine, comme une ablation de l’utérus à la suite d’un cancer ou d’une hémorragie incontrôlable après un accouchement.
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Source : lequotidiendumedecin.fr