GYNÉCOLOGIE-OBSTÉTRIQUE   –   Par Marielle Ammouche le 11-04-2019

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/290x200/public/visuels_actus/greffe-uterus.jpeg?itok=TqUz6VRE egora.fr

Pour la première fois en France, a été réalisée une greffe d’utérus. Elle a porté sur une femme de 34 ans, stérile du fait d’une absence congénitale d’utérus liée à un syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH). La donneuse est sa mère. L’intervention a eu lieu à l’hôpital Foch de Suresnes (92) le 31 mai dernier, et menée par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi (gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction).

La donneuse âgée de 57 ans et sa fille, dont les identités n’ont pas été dévoilées, « vont bien », assure à l’AFP le Pr Ayoubi. « La patiente transplantée n’est pas encore enceinte et le transfert d’embryons préalablement congelés pourrait se faire dans dix mois », dit-il. Dans les autres cas à l’international, « cela s’est fait entre six et douze mois ».

La durée opératoire a été de l’ordre de 14 heures pour les deux interventions, celle du prélèvement étant la plus longue. Le prélèvement doit être très méticuleux pour que l’utérus soit réimplantable. Il a été réalisé grâce à l’apport de la robotique qui permet une meilleure vision, en 3D, ce qui facilite la dissection des petits vaisseaux. La transplantation, elle, a été réalisée par chirurgie classique.

Cas exceptionnel : elle accouche de jumeaux un mois après avoir mis au monde un premier bébé

Cette greffe n’a pas vocation à être permanente en raison du traitement antirejet. Il s’agit d’une « greffe provisoire » pour avoir un enfant, rappelle le chirurgien. A sa connaissance, deux ou trois femmes dans le monde ont conservé l’utérus greffé pour mener une deuxième grossesse.

Dans ce type de greffe, le traitement immunosuppresseur, est « moins lourd » que pour d’autres transplantations d’organe, et donc adapté à la grossesse, comme dans le cas des greffées du rein enceintes.

15 naissances dans le monde

Ce type de greffe, avait déjà été réalisée avec succès dans d’autres pays, la première ayant été réalisé en Suède en 2014. Une naissance, survenue un an après la transplantation, avait été annoncée dans The Lancet par l’équipe du Pr Mats Brännström (université de Göteborg). La donneuse vivante avait 61 ans.

Pour leur part, les Brésiliens ont réussi à obtenir la première naissance au monde grâce à une greffe d’utérus de donneuse décédée chez une femme également née sans utérus en raison du même syndrome. La naissance, datant du 15 décembre 2017, avait été révélée un an après par l’équipe du Dr Dani Ejzenberg (hôpital de Sao Paulo). Les précédentes tentatives (Etats-Unis, Turquie…) avaient échoué.

La première greffe française est le résultat de plus de 10 ans de recherche et de collaborations, en particulier avec le Pr Brännström. « Nous travaillons avec cette équipe pionnière suédoise depuis 7 à 8 ans (…). Nous avons apporté notre expertise en chirurgie robotique qu’ils ont utilisée pour leurs cinq dernières greffes » afin d’effectuer le prélèvement de l’utérus, poursuit le Pr Ayoubi, en soulignant que cela facilitait la récupération de la donneuse. Plus de 25 équipes dans le monde travaillent dans ce domaine, selon lui.

D’après le Pr Brännström, « quinze » naissances ont été obtenues dans le monde après greffe utérine : « 9 en Suède dont la dernière il y a quatre jours, deux aux Etats-Unis, une au Brésil, en Serbie, en Chine et en Inde », détaille-t-il à l’AFP. Parmi les 13 pays, avant la France, qui ont pratiqué cette greffe figurent aussi selon cet expert le Mexique, le Liban, l’Arabie Saoudite, l’Allemagne, la République tchèque et la Belgique.

L’équipe du Pr Ayoubi a reçu l’autorisation de l’Agence de la biomédecine et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de conduire un essai clinique pour dix greffes avec donneuses vivantes apparentées. Une autre équipe au CHU de Limoges a eu l’aval pour huit greffes avec donneuses en état de mort cérébrale.

Le syndrome de Rokitansky (MRKH) touche une femme sur 4 500 à la naissance.

Sources :  AFP

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/90x66/public/visuels_actus/baby_6.jpg?itok=v9rjT0kiNaissance d’un bébé après une greffe d’utérus entre deux jumelles

Première greffe d’utérus réalisée aux Etats-Unis

L’Académie de médecine favorable à la greffe d’utérus

Echec de la première greffe d’utérus aux Etats-Unis

================================================================

Première greffe d’utérus en France à l’hôpital Foch

http://www.jim.fr/e-docs/00/02/B3/C9/carac_photo_1.jpg Publié le 11/04/2019

Paris, le jeudi 11 avril 2019 – L’hôpital Foch (Suresnes) a réalisé le 31 mars la première transplantation française d’utérus, comme il vient de le confirmer. La donneuse âgée de 57 ans est la mère de la receveuse, atteinte d’un syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH) qui constitue l’une des principales indications potentielles de ce type de greffe. La patiente et sa mère se portent bien. L’équipe prévoit d’initier un programme de transfert d’embryons dans une dizaine de mois, s’inscrivant dans les pratiques observées dans les pays étrangers où ce type d’intervention a déjà été réalisé.

Chirurgie robotique

Les praticiens qui à travers le monde se sont engagés dans des protocoles de transplantation d’utérus ont dû se confronter aux problèmes éthiques soulevées par le type de donneuses à privilégier. Le prélèvement chez des donneuses vivantes est en effet garant d’organes de meilleure qualité, permet de limiter les problèmes de pénurie et plus encore de comptabilité si la donneuse fait partie de la famille de la receveuse. Cependant, il s’agit d’une intervention complexe et à risque (pour la donneuse et la receveuse), réalisée pour un organe qui n’est pas vital.

Pour tenter de minimiser cet écueil, alors que jusqu’à aujourd’hui une seule greffe réalisée à partir d’une donneuse décédée a permis d’obtenir une naissance, contre une quinzaine après transplantation d’un utérus prélevé chez une donneuse vivante, l’attention des équipes s’est concentrée sur le perfectionnement des techniques de prélèvement. Ainsi, le recours aux robots chirurgicaux pourrait être dans l’avenir plébiscité. Il contribue en effet à un prélèvement d’une plus grande précision mais aussi à une réduction des complications pour les donneuses.

La Suède est en pointe dans ce domaine. Ce lundi est ainsi né en Suède le premier enfant après une greffe d’utérus prélevé avec un robot. « Pour la première fois, nous montrons que la technique chirurgicale moins invasive assistée par robot est praticable » a commenté Mats Brännström, professeur d’obstétrique et de gynécologie à la Sahlgrenska Academy et pionnier des greffes d’utérus. Ce praticien espère également développer une approche similaire pour l’implantation. Alors que la France a étroitement collaboré avec l’équipe suédoise, notamment en ce qui concerne la chirurgie robotique au sujet de laquelle l’équipe de Jean-Marc Ayoubi de l’hôpital Foch dispose d’une expertise importante, le prélèvement réalisé il y a dix jours a appliqué le protocole reposant sur l’assistance d’un robot.

Une quinzaine de naissances en bonne santé

Une quinzaine d’enfants est née dans le monde aujourd’hui après une transplantation d’utérus. Si dans la majorité des cas, les équipes ont fait le choix d’utiliser des organes prélevés chez des donneuses vivantes, des praticiens de Limoges ont pour leur part opté pour un protocole reposant sur des donneuses décédées.

Aurélie Haroche

Copyright © http://www.jim.fr

Première naissance après la greffe de l’utérus d’une femme décédée

Première naissance après transplantation d’utérus

Première greffe d’utérus aux Etats-Unis

================================================================

La première greffe utérine française a été annoncée

Charlène Catalifaud   –   | 11.04.2019

Illustration chirurgieLe Quotidien du Médecin

Crédit Photo : PHANIE Zoom

L’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi de l’hôpital Foch de Suresnes a annoncé à l’AFP la réalisation avec succès de la première greffe utérine française. Le 31 mars dernier, une femme de 34 ans, née sans utérus en raison d’un syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), a en effet bénéficié d’une greffe d’utérus grâce à un don de sa mère de 57 ans.

Le transfert d’embryon sera réalisé dans quelques mois, des embryons ayant été obtenus au préalable par fécondation in vitro.

15 naissances dans le monde grâce à la greffe

La première naissance grâce à la greffe utérine remonte à 2014 en Suède. Depuis, d’autres pays se sont emparés de la technique, et 14 enfants sont nés dans le monde. Parmi ces naissances, un enfant brésilien est né en 2017 grâce à une donneuse décédée en état de mort cérébrale.

En France, deux équipes françaises travaillent sur la greffe utérine. L’hôpital Foch a reçu en mars 2017 l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) de réaliser dix greffes à partir de donneuses vivantes, tandis que l’équipe du CHU de Limoges a reçu l’autorisation en 2015 de réaliser huit greffes à partir de donneuses décédées.

Première naissance en Suède après prélèvement utérin robot-assisté

L’équipe de Foch collabore étroitement avec l’équipe suédoise du Pr Mats Brännström, pionnière en la matière. L’équipe française a notamment apporté son expertise dans le domaine de la chirurgie assistée par robot pour le prélèvement utérin chez les donneuses. Cinq Suédoises en ont déjà bénéficié, et une première naissance vient d’être annoncée par l’université de Göteborg : un petit garçon est né le 8 avril. La transplantation avait été réalisée en octobre 2017, et le transfert d’embryon a été effectué 10 mois plus tard.

« C’est une étape extrêmement importante dans le développement de la chirurgie impliquée dans la transplantation utérine. Pour la première fois, nous montrons que la technique chirurgicale moins invasive assistée par robot est faisable », indique le Pr Brännström. Le prélèvement d’utérus robot-assisté permet notamment une réduction du temps opératoire et une meilleure récupération.

« À l’avenir, nous pourrons également transplanter l’utérus chez le receveur à l’aide de la technique assistée par robot », avance le Dr Niclas Kvarnström, chirurgien.

Source : Lequotidiendumedecin.fr