Revue de presse Mediscoop du 07-11-2019
Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]
La plupart des adultes nés prématurément entre les années 1973 et 1997 vivent bien, sans comorbidités mais le bilan est de plus en plus réservé au fur et à mesure que le nombre de semaines de gestation s’amoindrit. Une étude parue dans le JAMA fait le point sur ces risques.
La prématurité a été associée à des troubles cardiométaboliques, respiratoires et neuropsychiatriques à l’âge adulte. Une étude parue dans le JAMA montre que les individus nés prématurément ont en effet plus de risques de présenter des comorbidités à l’âge adulte que les individus nés à terme.
Il s’agit d’une étude de cohorte suédoise incluant 2.566.699 personnes nées entre 1973 et 1997 et suivies jusqu’en 2015 (moyenne d’âge 29,8 ans, 18-43). Les auteurs les ont répartis selon plusieurs catégories : prématurité extrême (22-27 semaines), grande prématurité (28-33 semaines), prématurité moyenne (34-36 semaines) et proche du terme (37-38 semaines) et nés à terme (39-41 semaines) et ont comparé les données de santé.
Ils se sont basés sur le score de comorbidités AYA HOPE (Adolescent and Young Adult Health Outcomes and Patient Experience) incluant des troubles relativement fréquents dans ces tranches d’âges dont les troubles neuropsychiatriques, et le score CCI (Charlson Comorbidity Index) incluant les principales maladies chroniques prédictives de risque de mortalité précoce.
Sur l’ensemble des personnes nées prématurément, 54,6% étaient vivantes sans comorbidité à l’issue du suivi, comparé à 63% pour les personnes nées à terme. Et ce chiffre décroît avec la précocité de la naissance : 22,3% pour les prématurés extrêmes, 48,5% en cas de grande prématurité, 58% en cas de prématurité moyenne, et 61,2% pour ceux nés pré-terme.
Ainsi le risque de survie en bonne santé est réduit de 65% en cas de prématuré extrême par rapport à une naissance à terme et de 14% pour l’ensemble des individus nés prématurément (0.35 ; 0.33 – 0.36 P < .001 et 0.86 ; 0.85 – 0.86; P < .001).
Référence : Casey Crump et al. – Prevalence of Survival Without Major Comorbidities Among Adults Born Prematurely – JAMA. 2019;322(16):1580-1588
[Retrouvez l’abstract en ligne]
Date de publication : 7 novembre 2019