Revue de presse Mediscoop du 16-03-2021
Par le Dr Sophie Florence (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts]
Sauter un repas ou un cours : pour vivre leurs règles dignement, tel est le choix que doivent faire des jeunes en 2021.
Une enquête commandée par la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE) a été réalisée auprès de 6500 étudiantes de 18 à 25 ans.
Elle révèle pour la première fois les conséquences dramatiques de la précarité menstruelle chez les jeunes, sur le plan physique, mental ou encore social et souligne l’importance d’assurer l’accès aux protections menstruelles et de garantir leur sécurité sanitaire.
La précarité menstruelle désigne la situation dans laquelle se trouvent les personnes menstruées qui n’ont pas les ressources économiques suffisantes pour se procurer des protections périodiques et des produits d’hygiène lors des règles, les empêchant alors de les vivre dignement.
En France, le tabou autour des règles tend à constituer un véritable enjeu de société et de santé publique.
On estime que la précarité menstruelle est un phénomène qui touche près d’1,7 million de personnes et parmi elles, bon nombre d’étudiantes.
6518 personnes ont répondu à un questionnaire (moyenne d’âge 20 ans) dont 1,32% de personnes non binaires, 0,6% d’hommes transgenres et 0,32% de personnes qui ne se prononcent pas sur leur genre.
Au total, 13% déclarent avoir déjà dû choisir entre des protections et un autre objet de première nécessité et 33% estiment avoir besoin d’une aide pour se procurer des protections.
La dépense moyenne pour les protections uniquement est entre 5 et 10€ par mois pour 46% d’entre elles et eux. Pour la moitié des étudiantes viennent s’ajouter d’autres dépenses (médicaments anti-douleurs, achat de vêtements, sous-vêtements, literies) allant jusqu’à plus de 20€ par mois.
Seulement 7% utilisent de façon systématique des protections biologiques, 58% des répondantes n’en utilisent jamais dont 48% pour une raison financière. 60% déclaraient avoir déjà manqué les cours ou le travail pour des raisons médicales liées à leurs menstruations.
Référence : Février 2021 – La précarité menstruelle chez les étudiant.e.s en France
Pour retrouver l’enquête en ligne
Date de publication : 16 mars 2021