Publié le 15/02/2019
Bien que les bienfaits de l’exercice physique soient établis et reconnus par tous, plusieurs obstacles pour y participer peuvent être évoqués. Parmi les barrières pesant négativement dans la « balance motivationnelle » et empêchant la réalisation d’une dose d’exercice suffisante, il y a l’aspect répétitif de certains entrainements, le déconditionnement, ou encore les phénomènes douloureux engendrés par certains mouvements. Les facteurs environnementaux tels que l’emplacement et les conditions météorologiques peuvent également entrer en ligne de compte.
Une équipe a recherché une approche différente pour la prescription d’exercice physique à une population sédentaire en proposant une autre méthode d’entraînement – au lieu d’un exercice continu, un exercice fractionné -, et un autre environnement (dans l’eau). L’entraînement intermittent, outre qu’il permet d’augmenter la capacité potentielle d’endurance, peut être perçu comme plus varié voire plus abordable par une population sédentaire. Par ailleurs, l’exercice aquatique minimise les obstacles tels que la douleur et les difficultés de mouvement, tout en gardant un aspect ludique.
Amélioration des performances aérobies
Une recherche systématique a été entreprise dans six bases de données ciblant les essais évaluant les effets d’un entraînement de haute intensité intermittent en milieu aquatique (aquatic high-intensity interval training A HIIT) sur une population non sportive versus l’absence d’exercice (groupes témoin). Huit études rapportées sur 13 articles répondaient aux critères (n = 377). Comparativement aux groupes témoins, les participants aux interventions ont développé des performances aérobies supérieures (différence moyenne standardisée DMS 0,69 ; intervalle de confiance à 95 % IC 0,39–0,98 ; I2 = 0 %; n = 191) et ont gagné en force musculaire au niveau des membres inférieurs (DM 0,30 ; IC 0,04–0,56) ; I2 = 0 %; n = 237). Aucune différence n’a été observée concernant les mesures de la composition corporelle ou le nombre d’événements indésirables.
Ainsi dans une population non sportive, un exercice intermittent en piscine peut améliorer les performances aérobies et la force des membres inférieurs, sans toutefois entraîner une modification de la composition corporelle. Cet entraînement reste sans risque pour la sécurité. Pour autant, ces résultats reposent sur un faible nombre d’études, un petit nombre de participants (n ⩽ 237 pour un résultat donné) et sans évaluation des bénéfices à long terme.
Anne-Céline Rigaud
RÉFÉRENCE : Depiazzi JE coll.: The effect of aquatic high-intensity interval training on aerobic performance, strength and body composition in a non-athletic population: systematic review and meta-analysis. Clinical Rehabilitation, 2019 ; Volume 33 (Issue 2).
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Combiner exercice physique et entraînement cognitif après l’AVC