Revue de presse Mediscoop du 11-10-2024
Date de publication : 11 octobre 2024
« Pourquoi les enfants et adolescents ont aussi besoin de renforcement musculaire » (mediscoop.net)
Pascale Santi indique en effet dans Le Monde que « si le déclin musculaire est un phénomène qui touche les adultes, particulièrement après 50 ans, les jeunes sont également concernés.
L’inactivité physique et l’exposition aux écrans en sont les principales causes ».
Sébastien Ratel, chercheur et professeur à l’université Clermont-Auvergne, observe ainsi que « la force musculaire des quadriceps des 10-16 ans a baissé de 25% depuis 1990 ».
La journaliste explique que le chercheur « s’appuie sur des données de plusieurs études, évoquées dans un article, publié en février, dans l’European Journal of Applied Physiology ».
Sébastien Ratel souligne : « Je mesure régulièrement la force musculaire des jeunes dans mon laboratoire, au niveau des quadriceps, et, ces dernières années, je constate une baisse d’environ 20%… ».
Dans l’étude parue en février, les chercheurs écrivent que « cette génération semble être tout aussi vulnérable que les adultes plus âgés aux conséquences inévitables du déclin musculaire et du dysfonctionnement neuromusculaire ».
Pascale Santi observe que « cette tendance peut être inversée, comme le souligne l’étude coordonnée par Sébastien Ratel et par le professeur brésilien Ronei Pinto.
Un programme de renforcement musculaire a été mené sur une douzaine d’enfants brésiliens de 13 ans de moyenne d’âge, qui possèdent des risques de dynapénie pédiatrique ».
« A raison de deux séances par semaine pendant 3 mois, l’entraînement a permis d’augmenter leur niveau de force de 16%, et donc de lutter contre ce phénomène », relève la journaliste.
Sébastien Ratel précise que « l’idéal est d’associer travail aérobie et renforcement musculaire, comme le bike and run [à deux, l’un fait du vélo, l’autre court, et on inverse les rôles tous les kilomètres] ou de proposer des courses d’orientation dans les milieux naturels.
Et, pour le renforcement musculaire, il ne s’agit pas d’aller dans une salle de musculation, mais de mixer des pompes, des squats, des tractions et des exercices avec des élastiques, des haltères, etc. ».
Le chercheur ajoute qu’ « il est impératif de proposer aux jeunes de faire du renforcement musculaire, et de lutter contre les idées reçues que la musculation arrête la croissance, c’est faux ».
Pascale Santi note ainsi qu’« il y a urgence. La sédentarité et l’inactivité physique gagnent du terrain.
Seuls 41,8% des enfants de 6-17 ans atteignaient les recommandations de l’OMS (au moins 60 minutes par jour d’activité d’intensité modérée à soutenue), et 50,7% des garçons et 33,3% des filles, selon des données de Santé publique France ».
La journaliste constate que « la situation continue de se dégrader : le temps d’écran ne cesse d’augmenter, et l’épidémie de Covid-19 et les confinements successifs ont laissé des traces ».
Elle rappelle qu’« une étude de 2019 (Henriksson et al.), menée auprès de 1,2 million de participants, a montré qu’une faiblesse musculaire de la préhension de la main et de l’extension du genou pendant l’adolescence était associée à des handicaps observés 30 ans plus tard »