Malgré des démonstrations implacables, il existe des biais cognitifs qui provoquent une résistance psychique aux données.
Si les rumeurs existent depuis l’Antiquité, le phénomène des «fake news» est apparu plus récemment avec l’essor de nouveaux médias. Le dictionnaire de référence britannique, Collins, a d’ailleurs élu cette expression mot de l’année 2017 et l’a désormais inscrit dans son thésaurus. Nous serions entrés dans une ère de post-vérité où les faits se confondent avec les mensonges. Face à ce danger, venant parfois des plus hautes sphères du pouvoir, les scientifiques tiennent la tranchée.
Ainsi, lorsque Donald Trump a eu recours à des fake news pour justifier la sortie des USA de l’accord de Paris, en réponse, un mouvement de contestation a émergé avec l’organisation de Marches pour la Science. À cette occasion, le physicien du CERN James Beacham qui organisait la marche en Suisse a déclaré: « Nous considérons que la [science] bénéficie à l’humanité et qu’elle doit donc être encouragée. Cela peut sonner comme une évidence, mais cette idée n’est plus soutenue par une partie de la population et par certains gouvernements. »
La science peut-elle réellement combattre les mensonges?
La science repose sur l’analyse de faits permettant l’élaboration de théories qui tendent à la généralisation et permettent des prédictions. Elle n’est pas exempte d’erreurs et d’approximations, d’autant plus que les faits sont issus d’expériences complexes. Ainsi, si un médicament est testé dans plusieurs études, il peut montrer une efficacité dans neuf études et échouer dans une seule, du fait d’une méthodologie inadéquate ou même par le fait statistique (plus on répète un test, plus on a un risque d’erreur).
Statistiquement, le médicament sera considéré comme efficace. Cependant, en sélectionnant la seule étude négative, il est possible de faire croire que le médicament est inefficace. Les chercheurs ont appris à interpréter les études dans leur globalité, en prenant en compte ces discordances inévitables et à manier les statistiques. La réplication d’un résultat est devenue un critère majeur avant d’affirmer qu’un fait est réel.
De plus, lorsqu’une théorie scientifique est inventée, elle l’est à partir des données actuelles. Cependant, de nouvelles données peuvent surgir et venir contredire la théorie qui est alors abandonnée. La science repose sur cette idée de remise en cause et d’évolution des connaissances.
Lire la suite sur Slate.fr