Publié le 30/01/2021

Washington, le samedi 30 janvier 2021 –

Le caractère symbolique du décret est manifesté par son adoption le jour de l’investiture du nouveau Président des Etats-Unis.

Le 20 janvier, Joe Biden signe un texte édictant : « Les enfants devraient pouvoir apprendre sans s’inquiéter de savoir si l’accès aux toilettes, aux vestiaires ou aux sports scolaires leur sera refusé ».

Au-delà de cette formule générale, la nouvelle règle suppose que l’accès à certains équipements et certaines activités ne peut plus être conditionné par son sexe de naissance.

En clair, toute personne pourra par exemple participer aux compétitions sportives féminines, quelle que soit le genre inscrit sur son acte d’état civil.

La controverse des toilettes

La mesure permet de mettre fin par exemple à la controverse, largement grotesque, des toilettes, à travers laquelle certains voulaient obliger les personnes transgenres à fréquenter les sanitaires destinés à leur sexe de naissance et non à leur identité.

Certains ont voulu affirmer que la liberté en la matière pouvait mettre en danger la sécurité des femmes… quand c’est peut-être plus encore la tranquillité des personnes devenues femmes ou hommes qui est menacée quand elles sont contraintes d’utiliser les toilettes ou vestiaires qui ne correspond pas à leur apparence.

Concurrence déloyale

Concernant le sport, cependant, la situation pourrait être différente et l’affaire met probablement en lumière les limites d’une logique où l’idéologie prend le pas sur la réalité.

La signature de ce décret par Joe Biden fait en effet redouter une concurrence impossible à surmonter et donc déloyale pour les athlètes féminines (nées femmes).

Doriane Coleman, professeur de droit à l’Université de Duke rappelle en effet que les femmes qui n’ont pas « transitionné physiquement (…)  conservent pleinement un corps biologiquement mâle sur les aspects qui comptent pour le sport ».

Dès lors, leurs performances sont dans la très grande majorité des cas supérieures à celles des femmes (de naissance) : cette différence est à la base de l’absence de mixité dans le sport, afin d’éviter des compétitions où les femmes seraient irrémédiablement perdantes.

L’écart est moins clair concernant les athlètes transgenres qui ont choisi de recourir à des traitements hormonaux et chirurgicaux, même s’ils conservent certains avantages par rapport aux femmes nées femmes.

Alors que le sport représente un poids très important dans le système éducatif américain, faut-il redouter qu’avec une telle mesure, la politique d’ouverture et de tolérance de Joe Biden perde des points quand certains de ses effets contre-productifs (notamment pour les femmes) auront été constatés ?

Des mesures d’éducation n’auraient-elles pas été préférables pour lutter contre les discriminations et stigmatisations que des directives autoritaires ? Le débat en tout cas tiraille l’Amérique de Joe Biden.

L.C.

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