Actualités  –  publiée le 8/08/2019 par Équipe de rédaction Santélog

NIH

 Ces découvertes sur le lupus et la polyarthrite rhumatoïde suggèrent de nouvelles cibles du système immunitaire qui méritent d'être approfondies.

Cette recherche des National Intitutes of Health (NIH) identifie de nouveaux indices sur les lésions tissulaires associées au lupus et à la polyarthrite rhumatoïde (PR) et suggère ainsi de nouvelles cibles thérapeutiques possibles pour éviter ces lésions (voir visuel ci-contre). Ces données ont également été présentées, via 3 études publiées dans la revue Nature Immunology.

Cette recherche entre dans le partenariat Accelerating Medicines Partnership (AMP) on Rheumatoid Arthritis and Systemic Lupus Erythematosus (RA/SLE). Elle apporte de toutes nouvelles données sur les lésions tissulaires associées à ces affections auto-immunes. Elle identifie de nouvelles signatures moléculaires liées à la signalisation du système immunitaire dans les cellules rénales qui pourraient refléter leur rôle actif dans le processus de la maladie. Enfin, la recherche identifie également des types spécifiques de fibroblastes et de globules blancs impliqués dans cers maladies. Ces découvertes ouvrent la voie à la découverte de candidats médicaments possibles.

Étudier chez les patients, les tissus lésés par la maladie

Alors que la plupart des travaux antérieurs ont été menés sur des modèles murins ou seulement des échantillons de sang prélevés chez l’Homme. Ici, les chercheurs ont examiné tous les types de cellules présents dans des biopsie prélevées sur les reins de personnes atteintes de lupus ou dans les tissus synoviaux d’articulations de patients atteints de PR.

La découverte de signatures moléculaires : la néphrite (ou néphropathie) lupique est une maladie rénale qui peut être mortelle et qui touche environ 50% des patients atteints de lupus. La maladie induit une grande variété de changements dans les reins, rendant difficile le diagnostic et le traitement. En analysant un grand nombre de cellules d’échantillons de peau et de rein prélevés sur les participants atteints de lupus, les chercheurs ont pu identifier des signatures moléculaires, liées à la signalisation du système immunitaire et à l’activité des gènes responsables de la formation de cicatrices, dans les cellules rénales, et pouvant refléter leur rôle actif dans le processus de la maladie.

Une découverte inattendue alors qu’on pensait, jusque-là que les cellules inflammatoires étaient la principale cause de lésion tissulaire.

Une analyse monocellulaire de la peau révèle des changements similaires. Ces découvertes suggèrent qu’il sera bientôt possible de suivre, à travers ces signatures moléculaires, l’évolution de la maladie et les réponses au traitement via des biopsies moins invasives.

Le rôle des cellules immunitaires mieux compris : L’analyse d’échantillons de rein, de sang et d’urine provenant de patients atteints ou non de néphropathie permet d’identifier des sous-ensembles de globules blancs actifs dans le processus de la maladie et d’identifier des molécules pouvant constituer des cibles thérapeutiques potentielles. L’analyse des cellules immunitaires dans l’urine donne des résultats similaires. Ces résultats suggèrent qu’il sera bientôt possible de suivre facilement l’état des cellules immunitaires dans les reins par le biais d’une simple analyse d’urine.

Les cellules inflammatoires identifiées dans les tissus articulaires de la polyarthrite rhumatoïde : La polyarthrite rhumatoïde se caractérise par une inflammation chronique de la membrane synoviale, ce tissu mince recouvrant les articulations. Grâce à des technologies de profilage, l’analyse de biopsies synoviales permet d’identifier des sous-ensembles de cellules dont des fibroblastes et des globules blancs spécifiques qui apparaissent plus souvent chez les patients atteints.

Il faudra encore déterminer si ces sous-ensembles sont bien impliqués dans l’inflammation des tissus et si leur ciblage pourrait apporter un bénéfice thérapeutique. Enfin, ces globules blancs identifiés pourraient également jouer un rôle dans d’autres maladies immunitaires.

En synthèse, ces découvertes sur le lupus et la polyarthrite rhumatoïde suggèrent de nouvelles cibles du système immunitaire qui méritent d’être approfondies.

De prochains essais cliniques, susceptibles de déboucher sur de nouvelles options de traitement sont déjà envisagés.  

Source : National Institutes of Health (NIH) June 18, 2019 New clues on tissue damage identified in rheumatoid arthritis and lupus (Visuel Camazine Scott)

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