Actualités – publiée le 25/07/2021 par Équipe de rédaction Santélog
Environmental Research
Les études se succèdent pour alerter sur les effets parfois sévères d’une exposition du bébé in utero à la pollution, même si, dans de nombreux cas, il est complexe pour la mère de pouvoir l’éviter.
Cette équipe de l’Université du Pays basque (Leioa, Espagne) confirme les conclusions d’une autre étude, récente : la pollution de l’air pendant la grossesse peut affecter la croissance des nouveau-nés.
De nouvelles preuves, présentées dans la revue Environmental Research, avec notamment des niveaux trop faibles d’une hormone thyroïdienne, la thyroxine, chez les nouveau-nés exposés.
La pollution de l’air affecte les glandes thyroïdiennes, et les hormones thyroïdiennes sont essentielles pour réguler la croissance et le métabolisme du fœtus et jouent également un rôle important dans le développement neurologique.
La thyroxine (T4) est la principale hormone thyroïdienne circulante et la TSH stimule la thyroïde.
À 48 heures, les nouveau-nés subissent un test au talon pour mesurer leurs taux sanguins de thyroxine et de TSH.
Si l’équilibre de ces 2 hormones thyroïdiennes n’est pas correct, le risque de développer des maladies graves est accru.
Exposition à la pollution et niveaux de thyroxine
L’étude a analysé la relation entre la pollution atmosphérique pendant la grossesse et le niveau de thyroxine chez le nouveau-né.
Le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines de moins de 2,5 microns de diamètre (PM2,5) sont 2 des principaux polluants liés à la pollution de l’air et à la circulation automobile.
Les très fines particules PM2,5 pénètrent facilement dans les voies respiratoires.
Les chercheurs ont donc précisément analysé l’effet de l’exposition maternelle à ces particules fines et au dioxyde d’azote pendant la grossesse et le lien existant avec les niveaux de thyroxine chez les nouveau-nés.
Les fœtus ont été suivis de manière hebdomadaire, car leur croissance évolue significativement d’une semaine à l’autre.
Les chercheurs souhaitaient également identifier les semaines de grossesse les plus sensibles.
L’auteur principal, Amaia Irizar-Loibide, chercheur en médecine préventive et en santé publique à l’Université du Pays basque conclut :
« Nos résultats révèlent une relation directe entre l’exposition aux particules fines pendant la grossesse et le niveau de thyroxine chez les nouveau-nés.
Cependant, nous n’avons pas observé de lien clair avec l’exposition au dioxyde d’azote ».
L’étude confirme que l’exposition à la pollution pendant les premiers mois de la grossesse a une influence directe sur l’équilibre des hormones thyroïdiennes :
- Ces bébés exposés in utero ont tendance au début de la grossesse, à avoir un niveau de thyroxine plus faible.
- Au fur et à mesure que la grossesse progresse, cette relation diminue progressivement, c’est-à-dire que l’exposition de la mère devient progressivement moins dommageable ;
- En fin de grossesse, cependant, ce lien redevient apparent, mais affiche un effet inverse : à mesure que la concentration de ces particules fines augmente, le niveau des hormones thyroïdiennes augmente également, ce qui a l’effet inverse sur l’équilibre ;
- Les périodes les plus sensibles à la pollution atmosphérique sont les premiers et les derniers mois de grossesse.
Les mécanismes sous-jacents restent à comprendre : il n’est pas clair si ces microsphères de carbone passent du placenta au bébé, ou si d’autres composants attachés aux particules sont libérés une fois qu’elles sont dans le corps du bébé.
Ce qui est certain est que l’exposition à la pollution pendant la grossesse affecte non seulement les hormones thyroïdiennes, mais aussi le développement neuropsychologique, la croissance, le risque d’obésité…
Source : Environmental Research June 2021 DOI : 10.1016/j.envres.2021.111132 Association between prenatal exposure to air pollutants and newborn thyroxine (T4) levels
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