Revue de presse Mediscoop du 02-06-2021
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts] – Date de publication : 2 juin 2021
La pollution atmosphérique augmente le risque de cancer du sein.
Les résultats de l’étude française parue dans Environmental Health Perspectives suggèrent que la diminution de l’exposition à long terme au NO2 pourrait réduire significativement l’incidence de ce cancer.
Une équipe française a revisité l’association entre exposition aux polluants atmosphériques et cancer du sein.
Les auteurs ont effectué une méta-analyse des études prenant en compte cette relation, en corrigeant les biais et en tenant compte du statut ménopausique et du sous-type de cancer du sein.
Ils ont également recherché les polluants les plus susceptibles d’être incriminés et évalué le nombre de cas attribuables en France et le coût économique associé (coûts des traitements contre le cancer, perte de productivité et années de vie perdues).
Pour la méta-analyse, les études analysaient l’exposition aux particules fines inférieures ou égales à 2,5 μm (PM2,5) ou inférieures ou égales à 10 μm (PM10) et au NO2, avec des effets doses-réponses basés sur les expositions modélisées aux polluants atmosphériques en 2013 pour la France.
Les résultats indiquent, avec un niveau de preuve élevé, que le NO2 aurait un effet néfaste chez les femmes préménopausées, entrainant un sur-risque accru de cancers hormono-dépendants (ER + / PR +).
Pour les autres polluants, les résultats étaient moins concluants mais l’association n’est pas exclue.
En supposant un effet causal du NO2, les auteurs ont estimé que 1677 (374-2914) nouveaux cas de cancer du sein étaient attribuables à l’exposition à ce composant chaque année en France, soit 3,15% (0,70-5,48) des cas.
Le coût économique est estimé à 825 millions d’euros (570-1.080) par an.
Référence : Stephan Gabet et al. – Breast Cancer Risk in Association with Atmospheric Pollution Exposure: A Meta-Analysis of Effect Estimates Followed by a Health Impact Assessment – Environmental Health Perspectives 26 May 2021Retrouvez l’abstract en ligne
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CANCÉROLOGIE – Par Marielle Ammouche le 28-05-2021
La pollution, nouveau facteur de risque de cancer du sein
Une équipe de chercheurs français montre que la pollution atmosphérique pourrait être un facteur majeur de cancer du sein, au même titre que pour le cancer des poumons.
Selon leurs données, 1.700 cas de cancers du sein seraient liés à l’exposition à des polluants atmosphériques, au premier rang desquels le dioxyde d’azote (émis en particulier les moteurs de voitures et le chauffage avec des combustibles fossiles).
Pour leurs travaux, les chercheurs de l’Inserm, du CNRS, et de l’Université Grenoble Alpes ont réalisé une synthèse de la littérature internationale.
Trois polluants ont été analysés dans cette méta-analyse : les particules en suspension avec un diamètre inférieur à 10 microns (PM10), les particules en suspension avec un diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5) et le dioxyde d’azote (NO2).
Et « c’est pour le dioxyde d’azote que la synthèse des études était le plus nettement en faveur d’un effet néfaste sur la survenue de cancer du sein », affirme l’Inserm dans un communiqué qui accompagne la parution de cette étude.
Son effet semblait majoré pour les cancers hormonodépendants.
Selon les chercheurs 3% des cas incidents de cancer du sein (1700 cas) pourraient être attribués à cette exposition et aux autres polluants associés au dioxyde d’azote.
Et ils ont calculé que le coût total associé à ces pathologies en France – tangible (ceux liés aux traitements) et intangible (liés aux décès, à la perte de qualité de vie et la souffrance des patients) pourrait avoisiner les 600 millions à un milliard d’euros par an.
Pour les deux autres polluants considérés (PM10 et PM2.5), le niveau de preuve était moins élevé, « sans qu’il soit possible d’exclure un effet néfaste », précisent les chercheurs.
« Réaliser une large méta-analyse comme celle-ci est une approche qui a l’avantage de synthétiser toute la littérature scientifique sur la question, et donc d’obtenir des résultats particulièrement robustes.
En l’occurrence pour le dioxyde d’azote l’analyse a porté sur un ensemble de 36 études totalisant plus de 120 000 cas sur 3,9 millions de sujets », souligne Rémy Slama (Inserm/CNRS/Université Grenoble Alpes), un des auteurs de cette étude.
Les scientifiques soulignent cependant certaines limites à ces données, et en particulier, l’impossibilité d’exclure la contribution d’autres polluants dont les concentrations atmosphériques sont étroitement corrélées à celles du dioxyde d’azote.
Sources : Inserm (26 mai 2021), Environmental Health Perspectives, 25 mai 2021
https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP8419
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