Actualités – publiée le 7/09/2019 par Équipe de rédaction Santélog
American Journal of Physiology
Cette équipe de l’Université de technologie de Sydney montre, sur un modèle de souris, à quel point l’exposition à la pollution de l’air est nocive, y compris à très court terme : ces experts scientifiques des effets des particules atmosphériques sur la santé pulmonaire concluent, dans l’American Journal of Physiology que même de faibles niveaux et seulement quelques semaines d’exposition suffisent à entraîner des conséquences irréversibles sur les poumons.
La pollution atmosphérique est composée à la fois de matières gazeuses et de particules. Chaque année, près de deux millions de personnes décèdent des suites de la pollution atmosphérique, et beaucoup d’autres souffrent de troubles respiratoires, de maladies pulmonaires telles que l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). L’implication est toujours la même : les personnes vivant à proximité d’axes de circulation doivent être conscientes des éventuels effets néfastes sur leur santé respiratoire. Cependant, la solution n’est pas toujours à portée de main…
De plus en dépit des effets sévères de la pollution sur la santé, la recherche sur la pollution atmosphérique de faible niveau est souvent négligée. Plus largement, seules des études longitudinales de très long terme peuvent apprécier les effets d’une exposition à faible niveau mais sur un long terme à une substance toxique quelle qu’elle soit. Encore plus complexe est l’évaluation de ces effets liés à l’exposition de combinaisons de différentes substances toxiques, comme c’est le cas avec la pollution atmosphérique.
Des dommages cellulaires aux poumons après quelques semaines d’exposition
Cette équipe de recherche internationale, dirigée à l’Université de technologie de Sydney a regardé à nouveau, si un faible niveau d’exposition aux PM10 (particules de diamètre égal ou inférieur à 10 microns) était nocif. Pourquoi les PM10 ? Parce qu’elles constituent une grande partie de la pollution atmosphérique et peuvent pénétrer dans les poumons. L’étude montre qu’après 3 semaines d’exposition, les souris exposées à de faibles niveaux de PM10 présentent déjà une réponse inflammatoire.
Ces particules sont pro-inflammatoires, et exercent leurs effets nocifs même à de faibles concentrations. Ici, sur ce modèle animal, les chercheurs apportent des preuves solides et statistiquement significatives de l’inflammation pulmonaire et d’un dérèglement de l’activité mitochondriale. (Les mitochondries sont les unités énergétiques de la cellule, ce qui signifie que toute modification de la mitochondrie affecte la production d’énergie par la cellule et, par conséquent, la division cellulaire et la réponse aux stimuli externes).
Des implications importantes pour les développements urbains : le principe serait en effet d’éviter la construction de nouvelles habitations, mais aussi d’écoles, de crèches et d’hôpitaux à proximité de routes très fréquentées.
Les auteurs rappellent qu’il n’est pas opportun de vivre à proximité des axes de circulation…un choix qui n’est pas à la la portée de tous.
Source: American Journal of Physiology 31 July, 2019 DOI : 10.1152/ajplung.00232.2019 Pulmonary inflammation induced by low dose particulate matter exposure in mice (Visuel 2 Brian Oliver)