Revue de presse Mediscoop du 02-07-2021
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts] – Date de publication : 2 juillet 2021
Une expertise collective de l’INSERM fait le point actualisé sur les liens entre pesticides et santé.
Une première expertise avait déjà été publiée en 2013 à la demande de la Direction Générale de la Santé.
Puis, compte tenu des craintes de l’impact de ces substances sur la santé humaine et l’environnement, cinq directions générales ministérielles avaient de nouveau saisi l’Institut en 2018 afin d’actualiser cette expertise et d’y inclure de nouvelles thématiques.
L’expertise collective de 2021 dresse un bilan des connaissances sur les liens entre exposition aux pesticides et santé humaine.
Elle passe au crible une vingtaine de pathologies (troubles du développement neuropsychologique et moteur de l’enfant, troubles cognitifs et anxio-dépressifs de l’adulte, maladies neurodégénératives, cancers de l’enfant et de l’adulte, santé respiratoire, pathologies de la thyroïde, endométriose…) et évalue les effets sanitaires de deux substances actives et d’une famille de pesticides : le chlordécone, le glyphosate et les fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHi).
Plus de 5.300 documents ont été analysés par un groupe de chercheurs multidisciplinaire.
Pour chaque thématique, les auteurs ont évalué l’existence possible d’un lien entre l’exposition de différentes populations aux pesticides et la survenue d’une pathologie.
Comme en 2013, date de la publication de la première expertise collective sur ce sujet, la présomption d’un lien a ensuite été qualifiée de forte, moyenne ou faible.
L’analyse de données toxicologiques était effectuée dans un second temps pour évaluer la plausibilité biologique de liens observés d’après les études épidémiologiques.
Chez l’adulte et chez l’enfant, l’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et plusieurs pathologies, interpellant sur la nécessité de mieux protéger les populations.
Pour les adultes, une exposition importante augmente le risque de lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs et la bronchopneumopathie chronique obstructive/bronchite chronique mais aussi probablement maladie d’Alzheimer, troubles anxio-dépressifs, certains cancers, asthme et pathologies thyroïdiennes.
Chez l’enfant, l’exposition in utero ou pendant l’enfance expose à un risque accru de tumeurs du système nerveux central, de leucémies aigues ou encore de troubles du neurodéveloppement.
Source : INSERM, Expertise collective – Pesticides et santé – Nouvelles données (2021)