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Nombre d’adeptes ont (re) découvert la Windsurfer « newlook ». | IWCA
Didier RAVON. Modifié le 27/02/2019 à 17h04
Présentée lors du dernier Nautic de Paris, la Windsurfer revue et corrigée voit plus grand. L’IWCA (International Windsurfer Class Association) vient officiellement d’annoncer que la célèbre planche à voile était candidate aux Jeux olympiques de Paris en 2024, face à la RS:X de Neil Pryde, en lice depuis les JO de Pékin 2008.
Après la Windglider (1984), la Lechner A-390 (1988 et 1992), la Mistral One Design (1996 à 2004) et la RS:X (depuis 2008), quel sera le nouveau support olympique pour les JO de 2024 ? Mystère et boule de gomme !
Si rien n’a encore été acté, on sait en revanche, qu’une nouvelle planche (enfin tout est relatif !) vient de faire acte de candidature : la Windsurfer ! Née en 1968 sous le crayon de Hoyle Schweitzer et Jim Drake, la Windsurfer, son flotteur en polyéthylène orange vert puis blanc, son pied de mât sommaire en bois ne cessant de sortir de son logement, son whisbone en teck pesant un âne mort, son énorme tire-veille torsadé… et cette voile basique en Dacron se creusant au-delà du raisonnable, apparaît en France en 1973. Elle va révolutionner la pratique de la planche et initier l’essor de cette nouvelle discipline.
Nostalgie quand tu nous tiens… la Windsurfder sera aussi de la fête au Grand Prix Guyader. | RIVACOM
Tiga, Windglider, Mistral, Crit… lancent à leur tour des modèles plus ou moins abordables techniquement et financièrement. Avoir une planche sur le toit de la voiture est plus que jamais dans l’air du temps, et faire une « tranche » au bord de la plage, c’est l’assurance d’épater la galerie ! La Dufour Wing fabriquée par Bic Sport en 1980 va connaître un succès planétaire, et l’entreprise de Vannes produira plus de 80 000 planches durant de longues années.
La planche à voile devient olympique en 1984 à Los Angeles… mais paradoxalement, la Windglider de fabrication allemande est préférée à la Windsurfer. Les Américains, de plus chez eux, voient cette décision de l’IYRU (aujourd’hui World Sailing) comme un désaveu. Avec un modèle modernisé mais qui reste dans l’esprit initial, les nouveaux promoteurs de la Windsurfer veulent 40 ans plus tard laver cet affront.
La jeune génération n’était pas née quand la Windsurfer est arrivée en France il y a plus de 45 ans ! | IWCA
Lire aussi : Planche à voile. Le retour de la Windsurfer
World Sailing ayant confirmé en novembre dernier en Floride la présence de la planche à voile Hommes et Femmes pour les Jeux olympiques de Paris dans cinq ans, – et qui se dérouleront à Marseille pour la voile – souhaite qu’une commission technique réévalue l’équipement et le matériel, sans tomber dans un quasi monopole et dans l’intérêt des coureurs !
On ne sait pas trop à quoi cela signifie… mais on a compris que la RS:X n’était plus seule sur le coup ! Windsurfer s’engouffre donc dans la brèche, proposant par la même occasion un panel d’épreuves variées : parcours techniques avec deux ou trois bouées, slaloms, parcours longue distance baptisé marathon et enfin freestyle… comme au bon vieux temps.
Oldies but Goldies… mais le logo subsiste. | D.R.
Hervé Borde, patron de la société de production audiovisuelle Nefertiti et qui a débuté comme beaucoup sur la Windsurfer chez lui en Bretagne, avant de devenir champion de France puis vice-champion du monde au début des années 80, a du mal à cacher sa surprise quand on lui apprend la nouvelle : « ça me fait plutôt marrer, mais c’est un peu comme si l’on décidait de faire les Jeux olympiques aujourd’hui sur une 2 CV !
C’est quand même une planche dépassée techniquement même relookée. » En attendant la décision de World Sailing, la célèbre planche désormais commercialisée par Cobra, sera l’une des attractions du Grand Prix Guyader, du 4 au 6 mai prochain, avec notamment le National Open Windsurfer. Une cinquantaine de concurrents, dont d’anciennes gloires de la planche sont attendus, et il sera possible de louer pour la compétition !