Actualités  –  publiée le 14/11/2021 par Équipe de rédaction Santélog

Environmental Pollution

Ce bilan d’une équipe du NYU Langone Health révèle le nombre de décès liés aux phtalates, un perturbateur hormonal déjà mis à l’index par de nombreuses études, et le fardeau associé soit des milliards de dollars en perte de productivité aux États-Unis (Visuel Adobe Stock 223169149)

Ce bilan d’une équipe du NYU Langone Health révèle le nombre de décès liés aux phtalates, un perturbateur hormonal déjà mis à l’index par de nombreuses études, et le fardeau associé soit des milliards de dollars en perte de productivité aux États-Unis.

Un signal d’alarme, à nouveau documenté ici dans la revue Environmental Pollution, sur le danger considérable de ces composés, pour la santé humaine, car ils interfèrent avec la fonction des hormones, avec des effets néfastes « pour de multiples processus partout dans le corps », écrivent ces experts.

Les phtalates sont toujours présents dans de nombreux produits de consommation courante (emballages alimentaires, produits d’hygiène et cosmétiques, produits d’entretien ménagers…).

Maintenant bien documentés comme des perturbateurs endocriniens, la plupart des phtalates sont classés comme « substances toxiques pour la reproduction ».

La principale voie d’exposition serait l’ingestion qui entraînerait une accumulation de ces toxines pouvant causer l’obésité, le diabète et autres maladies cardiaques.

Aux seuls États-Unis, l’exposition quotidienne à ces composés chimiques pourrait entraîner chaque année environ 100.000 décès prématurés chez les Américains plus âgés, selon ce nouveau bilan. Cela suggère que ces composés pourraient entraîner, chaque année, des centaines de milliers de décès dans le monde.

Le fardeau économique lié aux phtalates se chiffrerait entre 40 et 47 milliards de dollars, toujours aux États-Unis, estiment ces experts newyorkais, à partir des données de plus de 5.000 participants adultes âgés de 55 à 64 ans.

L’analyse révèle que :

  • Les participants présentant les concentrations les plus élevées de phtalates dans leur urine présentent un risque accru de décès prématuré, de maladie cardiaque notamment ;
  • Sont plus largement à risque accru de décès toutes causes confondues ;
  • Curieusement des niveaux élevés dans les urines ne semblent pas associés à un risque accru de décès par cancer.

On retiendra donc le risque de décès cardiaque précoce avec une exposition plus élevée aux phtalates, résume l’auteur principal, le Dr Leonardo Trasande :

« Jusqu’à cette étude nous n’avions pas associé directement ces composés chimiques au décès ».

Même si cette nouvelle étude n’établit pas la relation directe de cause à effet entre l’exposition aux phtalates et les décès prématurés, précise le chercheur.

Cependant, ces données viennent s’ajouter aux preuves croissantes des coûts sanitaires et économiques liés à une forte exposition aux produits chimiques.

« Le fardeau associé aux phtalates est bien plus lourd que nous l’estimions au départ.

Il est urgent de mettre en œuvre des politiques strictes qui limitent l’exposition à ces substances toxiques pour protéger la santé et le bien-être de nos populations ».

Source: Environmental Pollution 12-Oct-2021 DOI : 10.1016/j.envpol.2021.118021 Phthalates and attributable mortality: A population-based longitudinal cohort study and cost analysis

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