PSYCHIATRIE – Par L.C. le 29-10-2019
Une étude australienne, publiée lundi, indique qu’il n’y a aucune certitude concernant les bienfaits du cannabis et de ses dérivés pour les patients atteints de troubles mentaux.
Alors que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a récemment créé un comité scientifique temporaire pour mettre en œuvre l’expérimentation du cannabis médical, des chercheurs australiens viennent de mettre en doute son efficacité pour les maladies mentales.
Dans une étude, publiée lundi 28 octobre, les chercheurs indiquent que les preuves d’une amélioration de l’état de patients atteints de troubles mentaux sont « limitées » ou « insuffisantes » pour justifier une recommandation du cannabis et de ses dérivés par les autorités sanitaires.
Cannabis médical : l’expérimentation se concrétise
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont épluché 83 études sur l’usage du cannabis et de ses substances actives, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), chez des personnes atteintes de six troubles psychiatriques : la dépression, les troubles anxieux, le trouble de déficit de l’attention et hyperactivité, syndrome de la Tourette, syndrome de stress post-traumatique et psychose.
Quelques études indiquent que certains patients atteints d’autres problèmes de santé, comme la sclérose en plaques, présentent une « amélioration des symptômes d’anxiété », mais, selon l’article publié dans la revue médicale britannique The Lancet Psychiatry, cela peut simplement être lié à une amélioration de la maladie elle-même.
Le cannabis thérapeutique est aujourd’hui autorisé dans une trentaine de pays dans le monde. Et, d’après les chercheurs australiens, les troubles mentaux sont l’une des raisons les plus fréquentes de l’usage du cannabis et de ses dérivés, après les douleurs chroniques non cancéreuses.
Interrogée par l’AFP, Louisa Degenhardt, auteure principale de l’étude, souligne que « l’un des aspects les plus frappants » avec cette vague de légalisation des cannabinoïdes pour des usages médicaux, « c’est que dans de nombreux cas cela se passe en dehors des autorités de régulation habituellement chargées de contrôler le développement des médicaments ».
Pour cette dernière, les risques d’une consommation de cannabis sont, quant à eux, bel et bien connus, ajoutant que des données montrent que « les personnes consommant régulièrement du cannabis ont davantage de risques de développer une dépression ou des symptômes psychotiques ».
[avec AFP]
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Accueil Psychiatrie – PAR DAMIEN COULOMB – PUBLIÉ LE 29/10/2019
Efficacité limitée du cannabis dans les troubles psychiatriques selon une étude
Crédit photo : Phanie
Il a été suggéré que les produits dérivés du cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), puissent avoir un effet bénéfique dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques. Selon une méta-analyse réalisée par les chercheurs de l’université de Nouvelles-Galles du Sud, l’effet thérapeutique des cannabinoïdes dans ce domaine serait très limité avec une balance bénéfice-risque défavorable.
Les auteurs ont sélectionné une méta-analyse incluant 3 067 adultes issues de 40 études contrôlées et randomisées vs placebo. Les patients ont été classés par pathologie : dépression (23 études randomisées) anxiété (17 études randomisées), psychose (6 études randomisées) syndrome de Gilles de La Tourette (2 études randomisées) trouble déficitaire d’attention avec hyperactivité et syndrome post-traumatiques (une étude chacune). Le critère principal de jugement était la rémission ou, a minima, une diminution significative de la sévérité et de la fréquence des symptômes.
Plus d’évènements secondaires
De façon globale, il n’a pas été observé de différence significative entre les 2 bras de traitement dans l’ensemble des pathologies psychiatriques analysées. Toutefois, la prise de forme pharmaceutique de THC (avec ou sans CDB) était associée à une diminution des troubles anxieux telle qu’évaluée par l’évaluation du score de sévérité de la maladie (différence moyenne standardisée de – 0,25 point).
Pour toutes les pathologies, les chercheurs notent que la survenue des évènements indésirables tout grade confondu est doublé chez les patients prenant du THC et que le risque d’interruption du traitement était multiplié par 2,78 chez ces mêmes patients ; « Ces résultats sont insuffisants pour espérer intégrer le cannabis thérapeutique dans des recommandations de traitement de la santé mentale », concluent les auteurs.
En France, une expérimentation du cannabis devrait bientôt commencer, sous l’égide de l’ANSM.
Un amendement autorisant cette expérimentation a été voté le 25 octobre dernier dans le cadre de l’examen du projet de loi de budget de la Sécurité sociale pour 2020. La santé mentale ne fait pas partie des indications retenues par les experts de l’agence, qui concentrent leur attention sur les douleurs réfractaires liées au cancer, la fin de vie et le traitement des spasticités liées aux maladies neurodégénératives.
CannabisThérapeutique Psychiatrie
Source : lequotidiendumedecin.fr
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Cannabis : efficacité non prouvée dans les troubles mentaux
Charlotte Demarti – | 29.10.2019
Phanie Zoom – Cannabis thérapeutique Recherche-Science Psychiatrie
Le cannabis et ses dérivés peuvent-ils soulager la dépression ou les troubles psychotiques ? En l’état actuel de la recherche, ce bénéfice n’est pas démontré, conclut une étude australienne.
« Les preuves suggérant que le cannabis peut améliorer l’état des patients souffrant de troubles mentaux sont limitées et insuffisantes pour justifier une recommandation par les autorités de santé », conclut une étude australienne publiée dans « The Lancet Psychiatry ».
Ce travail a analysé 83 études portant sur l’usage du cannabis ou de ses substances actives – le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) – chez des patients atteints de six troubles psychiatriques : dépression, trouble anxieux, trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH), syndrome de la Tourette, syndrome de stress post-traumatique et trouble psychotique.
Quelques études montrent une petite amélioration des symptômes d’anxiété avec le THC chez des patients souffrant d’un autre problème de santé, comme une douleur chronique ou la sclérose en plaques, mais sans que l’on puisse déterminer si l’effet n’est pas lié à une amélioration de la maladie elle-même.
Dans le même temps, « les risques liés à la consommation de cannabis sont eux avérés », souligne Louisa Degenhardt, auteure principale de l’étude.
Rappelons qu’une trentaine de pays dans le monde autorise, à différents niveaux, le cannabis thérapeutique (une vingtaine de pays européens, les États-Unis, l’Australie, le Canada, Israël, plusieurs pays d’Amérique latine…).
Et, selon l’étude, les troubles mentaux sont l’une des raisons les plus fréquentes de cet usage, après les douleurs chroniques non cancéreuses. Dans les pays où cet usage du cannabis dans les troubles mentaux est déjà légal, « il faut informer les médecins et les patients du niveau limité des preuves existantes dans cette indication et des risques des cannabinoïdes », préconise Louisa Degenhardt.
Avec l’AFP.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr
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Selon une étude, le cannabis n’a pas d’efficacité contre les troubles mentaux
Dans une étude publiée lundi, des chercheurs australiens estiment que le cannabis ne peut pas améliorer l’état des patients souffrant de troubles mentaux. Une trentaine de pays dans le monde autorise, à différents niveaux, le cannabis thérapeutique.
Un plant de marijuana. (Photo d’illustration) | RICK WILKING / REUTERS
Ouest-France – avec AFP Publié le 29/10/2019 à 02h23
Le cannabis et ses dérivés peuvent-ils soulager les personnes atteintes de certaines maladies mentales comme la dépression ou la psychose ? En l’état actuel de la recherche, ce bénéfice n’est pas démontré, conclut une étude australienne, publiée lundi 28 octobre.
Alors qu’un nombre croissant de pays légalisent le cannabis médical, les preuves suggérant qu’il peut améliorer l’état des patients souffrant de troubles mentaux sont « limitées » et « insuffisantes » pour justifier une recommandation par les autorités de santé, selon les chercheurs.
Pour aboutir à cette conclusion, ils ont passé au crible 83 études sur l’usage du cannabis ou de ses substances actives, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), chez des patients atteints de six troubles psychiatriques : dépression, trouble anxieux, trouble de déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH), syndrome de la Tourette, syndrome de stress post-traumatique et psychose.
Quelques études montrent « une petite amélioration des symptômes d’anxiété » avec le THC chez des patients souffrant d’un autre problème de santé, comme une douleur chronique ou la sclérose en plaques, mais sans que l’on puisse déterminer si l’effet n’est pas lié à une amélioration de la maladie elle-même, selon l’article, publié dans la revue médicale britannique The Lancet Psychiatry.
Une trentaine de pays dans le monde autorise, à différents niveaux, le cannabis thérapeutique (une vingtaine de pays européens, les États-Unis, l’Australie, le Canada, Israël, plusieurs pays d’Amérique latine…).
Et, selon l’étude, les troubles mentaux sont l’une des raisons les plus fréquentes de cet usage, après les douleurs chroniques non cancéreuses.
« L’un des aspects les plus frappants » avec cette vague de légalisation des cannabinoïdes pour des usages médicaux « c’est que dans de nombreux cas cela se passe en dehors des autorités de régulation habituellement chargées de contrôler le développement des médicaments », souligne Louisa Degenhardt, auteure principale de l’étude, interrogée par l’AFP.
Dans le même temps, les risques liés à la consommation de cannabis sont eux avérés, ajoute-t-elle, citant les risques de dépendance, ceux liés à la conduite sous l’emprise de ces substances et « des données montrant que les personnes consommant régulièrement du cannabis ont davantage de risques de développer une dépression ou des sympyomes psychotiques ».
Les auteurs pointent le besoin de mener davantage d’études de qualité sur le sujet, notamment sur un plus grand nombre de patients, en les suivant plus longtemps et en comparant les effets avec un groupe recevant un placebo.D’ici là, « on ne peut pas élaborer de recommandations médicales concernant leur usage dans les troubles mentaux », estime la Pr Degenhardt.
Et dans les pays où cet usage est déjà légal, « les médecins et les patients doivent être informés du niveau limité des preuves existantes et des risques des cannabinoïdes », ajoute la professeure au National Drug and Alcohol Research Centre (Université de Nouvelle-Galles du Sud, Sydney).
La France vient de donner son feu vert à l’expérimentation pendant deux ans de la prescription de cannabis thérapeutique, mais seulement pour le traitement de la douleur dans certaines indications bien précises et en cas d’échec des médicaments existants.