Par Jean-Benoit Legault, la Presse canadienne

Adolescente tenant dans la main des médicaments d'ordonnance Profession Santé logo   08/08/2022

Les adolescents qui doivent prendre des opioïdes pour des problèmes de santé affirment manquer de ressources pour gérer adéquatement leur médication, ont constaté des chercheurs montréalais qui ont participé à une vaste étude pancanadienne.

Des centres de santé et des organismes de Montréal, de Toronto, d’Halifax, de Calgary et de Vancouver ont pris part aux travaux.

Chacun a travaillé avec une population distincte de jeunes qui ont été particulièrement touchés par la crise sanitaire et les surdoses d’opioïdes.

À Montréal, l’équipe s’est penchée sur la prescription d’opioïdes, qui compte parmi les facteurs historiques qui ont contribué à la crise.

Les chercheurs sont ainsi allés à la rencontre de jeunes qui, par exemple, étaient en rémission d’un cancer, souffraient d’une scoliose ou présentaient une blessure aiguë.

« En ce qui concerne ce groupe, nous avons constaté qu’ils ne reçoivent pas beaucoup d’aide, que ce soit de l’information au sujet des opioïdes qui leur ont été prescrits, ou une aide psychosociale pour leur problème de santé ou l’utilisation des opioïdes, a résumé la doctorante Stephanie Nairn, qui a dirigé et coordonné le programme de recherche.

Ils se heurtent à une pénurie d’information pertinente, ou tout simplement d’information, au sujet des opioïdes qui leur sont prescrits. »

Certains de ces jeunes devront composer avec des problèmes de santé pendant une longue période, rappelle-t-elle, ce qui rend cette pénurie d’aide et d’information, qu’elle soit réelle ou perçue, d’autant plus inquiétante, ajoute-t-elle.

Face à cette situation, les jeunes se rabattent sur leurs propres expériences, ou encore sur ce qu’ils trouvent en ligne, pour apprendre à gérer leur médication.

« Ils vont sur YouTube et ils regardent des vidéos de ce que c’est que de prendre des opioïdes, a dit Mme Nairn.

Ils obtiennent beaucoup d’informations par le biais de ces canaux. »

Et si, en théorie, les jeunes ont accès à des médecins et à des infirmières qui pourraient répondre à leurs questions, il devient rapidement évident qu’ils n’y font pas appel, possiblement parce que les échanges avec les professionnels de la santé se font presque toujours en présence d’un parent ou d’un tuteur et que les jeunes n’ont pas vraiment l’impression de faire partie de la conversation.

Les jeunes qui ont participé à l’étude ont aussi mentionné se sentir doublement stigmatisés, autant par leur problème de santé que par leur consommation d’opioïdes.

« Une de leurs principales suggestions était de travailler à éliminer la stigmatisation qui entoure la prise d’opioïdes », a dit Mme Nairn.

Utilisation problématique

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