Publié le 25/04/2019
Paris, le jeudi 25 avril 2019 – Dans sa dernière analyse de «l’évolution démographique de la France », l’INED (Institut national d’étude démographique) a étudié l’évolution de la mortalité pour six grands groupes de causes médicales de décès (tumeurs, maladies cardiovasculaires, maladies infectieuses, maladies respiratoires, autres maladies, causes mal définies, et morts violentes) au cours de la décennie 2005-2015.
Baisse spectaculaire de la mortalité cardiovasculaire
On constatera tout d’abord la remarquable victoire contre les maladies infectieuses qui ne représentent plus que 2 % des causes de décès et celle contre les maladies respiratoires (6 % des décès en 2015).
La mortalité par maladie cardiovasculaire est pour sa part celle qui a diminué le plus rapidement au cours de la décennie 2005-2015. Le taux a ainsi baissé de presque 30 % entre 2005 et 2015, et de 50 % depuis 1995 !
« Cette baisse importante est attribuable aux progrès de la lutte contre les cardiopathies ischémiques (avec une baisse de 35 % de la mortalité au cours des dix dernières années) et contre les maladies cérébro-vasculaires (30 % de baisse) » rappellent les auteurs.
La mortalité due aux autres maladies cardiaques a diminué de 20 % au cours de la même période et celle attribuable aux autres maladies de l’appareil circulatoire de 40 %.
Mortalité par cancer : attention aux femmes
La mortalité par cancer a elle aussi régulièrement décliné bien que son recul soit plus lent que celui observé pour les maladies cardiovasculaires. Chez les hommes, la baisse du taux a atteint 15 % entre 2005 et 2015, soit un rythme comparable à celui observé au cours de la décennie précédente (1995-2005). Chez les femmes, la diminution, déjà plus faible entre 1995 et 2005 (-7 %), a été négligeable au cours de la dernière décennie : en 2015 le taux de mortalité par cancer n’est inférieur que de 3 % à son niveau de 2005. C’est la seule grande cause de décès pour laquelle la baisse a été sensiblement plus faible pour les femmes que pour les hommes.
Sans surprise, la principale raison de cette différence réside dans les comportements tabagiques.
Mais même en matière de cancer, le tableau est loin d’être noir et la mortalité de certains cancers a elle aussi connu des baisses spectaculaires ces dernières années. En particulier celle du cancer de l’estomac, dont le taux de mortalité a diminué de 21 % depuis 2005 pour les hommes comme pour les femmes. Le cancer de la prostate a connu quant à lui un recul de sa mortalité de 27 % au cours de la même décennie.
Les morts violentes diminuent aussi
La mortalité due aux accidents de la circulation diminue elle aussi depuis vingt ans : la baisse a été de presque 70 % et elle s’est accélérée entre les deux décennies passées (– 37 % entre 1995 et 2005 et – 47 % entre 2005 et 2015). Cette accélération de la diminution des morts violentes est également observée pour les suicides (– 15 % et – 22 %) et pour les homicides (– 31 % et – 35 %). Le taux pour l’ensemble des causes violentes a finalement baissé de 18 % entre 2005 et 2015, contre 26 % au cours de la décennie précédente.
Maladies neuro-dégénératives : un défi difficile à appréhender
Reste la situation particulièrement préoccupante de la mortalité liée aux maladies du système nerveux d’autant que son étude demeure complexe, ces pathologies concernant des populations âgées pour lesquelles l’existence fréquente de pathologies multiples rend difficile l’identification de la cause initiale du décès.
F.H.
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