Actualités  –  publiée le 23/05/2021 par Équipe de rédaction Santélog

ACC

Certains omega-3 sont bénéfiques à la santé cardiaque et d’autres pas (Visuel ACC)

Alors les omega-3 bénéfiques ou néfastes à la santé ?

Et si oui, faut-il préférer les aliments riches en omega-3 ou une simple supplémentation ?

Le débat se poursuit et au fil des études, la connaissance progresse sur les effets multiples de ces acides gras.

Pour preuve, cette étude de l’Intermountain Healthcare Heart Institute (Salt Lake City) qui révèle que certains omega-3 sont bénéfiques à la santé cardiaque et d’autres pas.

Ainsi, ces travaux, présentés à la Session 2021 de l’American College of Cardiology (ACC) révèlent que la combinaison d’omega-3 habituellement trouvée dans des suppléments pourrait ne pas être aussi bénéfique pour le cœur.

Les acides gras omega-3 comprennent des acides gras indispensables, nécessaires au bon fonctionnement du corps humain, mais qui ne sont pas produits naturellement par notre corps.

Cependant, ils peuvent être apportés par l’alimentation ou par supplémentation, via des nutriments précurseurs.

Parmi ces précurseurs des omega-3, l’acide alpha-linolénique (ALA), apporté par l’alimentation puis qui synthétisé par l’organisme qui apporte à son tour 2 autres acides gras oméga 3, l’acide eïcosapentaènoïque (EPA) et l’acide docosahexaènoïque (DHA).

Si les médecins recommandent souvent les omega-3 pour aider les patients à réduire leur cholestérol et à améliorer leur santé cardiaque, ces nouvelles données pourraient faire réfléchir ou du moins faire préférer les omega-3 « naturels » des poissons gras.

En cause dans ce bénéfice cardiovasculaire, la combinaison acide eicosapentaénoïque (EPA) et acide docosahexaénoïque (DHA), présente dans la plupart des suppléments.

Tous les omega-3 ne se ressemblent pas

Cette nouvelle recherche, menée auprès de près de 987 patients suivis durant 10 ans, révèle en effet que des taux sanguins d’EPA plus élevés réduisent à eux seuls le risque d’événements cardiaques majeurs et de décès chez les patients, alors que le DHA atténue ces mêmes avantages cardiovasculaires de l’EPA.

Précisément, les taux circulants d’EPA et de DHA ont été mesurés sur des prélèvements sanguins effectués à l’inclusion, puis les chercheurs ont suivi ces patients pendant 10 ans, en recensant événements indésirables cardiaques majeurs, dont la crise cardiaque, l’accident vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque nécessitant une hospitalisation ou le décès.

L’analyse constate que :

  • Les patients présentant les niveaux les plus élevés d’EPA présentent bien un risque réduit d’événements cardiaques majeurs ;
  • Un DHA plus élevé atténue les avantages de l’EPA ;
  • Les patients présentant des niveaux plus élevés de DHA que d’EPA sont plus à risque de problèmes cardiaques.
  • Ainsi, des niveaux de DHA plus élevés ne sont pas favorables à la santé.

L’auteur principal, Viet T. Le, chercheur en cardiologie à l’Intermountain Heart Institute souligne que si le conseil de prendre des omega-3 pour la santé cardiaque est fréquent, de précédentes études se sont déjà inscrites en faux contre cette allégation :

« Nos résultats montrent que tous les omega-3 ne se ressemblent pas, et que l’EPA et le DHA combinés ensemble, comme ils le sont dans des suppléments, peuvent annuler tous les avantages possibles avec certains omega-3 spécifiques ».

Ces nouvelles données soulèvent donc des inquiétudes sur l’utilisation courante des suppléments d’omega-3, la plupart combinant l’EPA et le DHA.

Ces données sont donc plutôt en faveur d’un apport alimentaire et naturel, si besoin, en omega-3.

Source: American College of Cardiology 2021 17-May-2021 New study finds combination of Omega-3s in popular supplements may blunt heart benefits

Plus sur les Omega-3

Lire aussi : OMEGA-3 : Pas vraiment bénéfiques pour tous les génotypes !

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RECHERCHE 17 mai 2021  –  Par : Jean Hamann

Les oméga-3 réduiraient le risque de décès prématuré

La consommation d’oméga-3 d’origine marine est associée à un risque plus faible de mortalité due aux maladies cardiovasculaires, aux cancers ou à toute autre cause

Une analyse intégrant les données de 17 recherches menées à travers le monde associe la consommation d’oméga-3 d’origine marine à des taux plus faibles de mortalité prématurée de toute nature.

Cette association est également observée en particulier pour les décès attribuables aux maladies cardiovasculaires et aux cancers, révèle l’étude qui vient de paraître dans Nature Communications.

Cette recherche, dirigée par le Fatty Acids and Outcomes Research Consortium, repose sur l’analyse des données recueillies lors d’études prospectives portant sur plus de 42 000 personnes.

Au moment du recrutement, ces sujets étaient âgés, en moyenne, de 65 ans.

Le suivi médian des participants a été de 16 ans.

Danielle Laurin et Pierre-Hugues Carmichael, de la Faculté de pharmacie, ont participé à l’étude, notamment en fournissant des données sur les oméga-3 récoltées dans le cadre de l’Étude sur la santé et le vieillissement au Canada.

La concentration d’acide gras oméga-3 dans le sang des participants a été mesurée au moins une fois dans chacune de ces études.

Les participants ont été divisés en quintiles sur la base de ces concentrations.

« Ces marqueurs sanguins sont une donnée biologique directe qui reflète la consommation alimentaire et les concentrations circulantes d’oméga-3 dans l’organisme durant les uns à trois mois qui précèdent la prise de sang.

Ces valeurs sont considérées plus fiables que celles obtenues à l’aide de questionnaires de rappel alimentaire », signale Danielle Laurin.

Pendant le suivi, 15 720 décès sont survenus.

Après avoir éliminé l’effet de variables qui influencent le taux de mortalité, notamment l’âge, le tabagisme, l’indice de masse corporelle et le revenu, les chercheurs ont constaté une association inverse entre le taux de mortalité et les concentrations sanguines d’oméga-3.

Ainsi, les sujets du quintile supérieur de concentration d’oméga-3 avaient un risque de mortalité de 15% à 18% plus bas que les sujets du quintile inférieur.

Le même constat vaut pour les décès attribuables aux maladies cardiovasculaires, aux cancers ou à l’ensemble des autres causes de décès.

Plusieurs études ont déjà documenté les effets bénéfiques des oméga-3 sur la santé physique.

Ils amélioreraient le profil lipidique, la pression sanguine et le fonctionnement des parois des vaisseaux sanguins. De plus, ils réduiraient les risques de maladies neurodégénératives et les risques de formation de caillots sanguins.

Selon les auteurs de l’étude publiée dans Nature Communications, un apport adéquat en oméga-3 préviendrait les décès prématurés en agissant sur différents mécanismes qui ralentissent les processus de vieillissement du corps humain.

En plus d’être professeure à la Faculté de pharmacie, Danielle Laurin est rattachée au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval, au Centre de recherche VITAM et au Centre d’excellence sur le vieillissement de Québec du CIUSSS de la Capitale-Nationale. Pierre-Hugues Carmichael est biostatisticien dans ce dernier centre.