Accueil Course au large Ocean Globe Race
Avec près de deux jours d’avance sur son plus proche rival, le voilier français L’Esprit d’équipe, Pen Duick VI a franchi la ligne d’arrivée de la quatrième et dernière étape de l’Ocean Globe Race en première position, après 37 jours de course.
L’équipage de Marie Tabarly termine aussi premier du classement IRC de la quatrième étape, et convoite la tête du classement général IRC, toutes étapes confondues.
Pen Duick VI premier en temps réel et au classement IRC de la quatrième étape, et toujours en lice pour le classement général IRC de la course. | TIM BISHOP/TIMBISMEDIA
Voiles et Voiliers. Publié le 12/04/2024 à 09h36
Près de cinquante ans après sa victoire sur la Transat anglaise (actuellement The Transat CIC) en 1976, Pen Duick VI est à nouveau victorieux !
Le 11 avril à 20 h 52 heure française, Marie Tabarly et son équipage ont franchi la ligne d’arrivée de la quatrième étape de l’Ocean Globe Race en première position en temps réel, après 37 jours, 5 heures, 52 minutes et 59 secondes de course depuis Punta del Este (Uruguay).
L’équipage de Pen Duick VI remporte ainsi les honneurs (provisoires) de la ligne et se classe à la première place du classement IRC (en temps compensé) de la quatrième étape, qui s’est terminée au Royal Yacht Squadron à Cowes (Royaume-Uni).
Ces résultats sont provisoires et seront confirmés une fois la « carte bleue » obtenue, après des contrôles de conformité et la signature de déclarations.
Pour la dernière étape, la stratégie de Marie était d’« aller vite, vite, vite et d’accélérer à la fin » ! | TIM BISHOP/PPL
D’autres Français en tête du classement général IRC
Quant au classement général IRC toutes étapes confondues, Pen Duick VI se classe actuellement en deuxième position, 19 heures derrière le voilier français Triana.
Mais Triana a encore 1 350 milles à parcourir avant la ligne d’arrivée, et les jeux sont loin d’être faits.
Alors que des vents faibles sont annoncés, Triana doit maintenir jusqu’à l’arrivée une vitesse moyenne de 4,9 nœuds pour rester en tête du classement général IRC.
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Après une arrivée à douze nœuds de vent et accostage difficile à Trinity Landing en raison des courants extrêmement forts, Marie Tabarly est revenue sur son tour du monde :
« Il y a eu tellement de moments marquants. Je me souviens que nous allions vite, dans 55 nœuds de vent et qu’il y avait des dauphins qui sautaient sur les vagues.
Dans 55 nœuds ! Fou. Je me souviens d’avoir couru très près de Translated 9 et de Maiden et d’avoir pu les voir.
Puis toutes les discussions entre potes, quatre fois par jour à la radio, elles vont me manquer.
Il y a beaucoup trop de moments, tellement de moments incroyables. Je suis très, très fière de mon équipage.
J’ai 21 personnes extraordinaires, de bons êtres humains, avec qui tu veux passer du temps.
C’était exactement ce que j’avais prévu avec eux, pas de surprise, tout était parfait. »
Il s’est avéré qu’ils étaient mon pire cauchemar.
Pen Duick VI a dominé la dernière étape de l’Ocean Globe Race. | AÏDA VALCEANU/ OGR2023.
Hommage aux « meilleurs ennemis »
À son arrivée, Marie Tabarly a également eu une pensée émue pour le Swan 65 italien Translated 9, qui a dû se retirer, en course, des deux dernières étapes de l’Ocean Globe Race en raison de dommages sur la coque.
« Je pense à Translated 9, c’étaient mes meilleurs ennemis, a glissé Marie Tabarly.
Je leur ai dit au début que je serai leur pire cauchemar et il s’est avéré qu’ils étaient mon pire cauchemar.
Nous étions quatre, entre Spirit of Helsinki, Maiden et Translated 9, avec qui nous nous sommes très bien battus.
Ce fut un honneur et un plaisir de naviguer contre eux. Je ne réalise toujours pas que c’est fini. »
Il faut savoir être à la fois sur le frein et sur l’accélérateur.
Parti en septembre dernier de Southampton, Pen Duick VI n’a pas toujours été en tête du classement de l’Ocean Globe Race.
Arrivé en deuxième position en temps réel de la première étape au Cap, le ketch bermudien de 73 pieds a écopé d’une pénalité de 72 heures après une enquête qui a révélé que le sceau de sécurité d’une sacoche de téléphone de l’équipage avait été brisé.
Le bateau avait donc été reclassé 4e en temps réel et 7e au classement IRC.
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Un magnifique doublé pour l’équipage de Marie Tabarly. | TIM BISHOP/PPL
Deux victoires consécutives en temps réel
Pour la deuxième étape de l’Ocean Globe Race, du Cap à Auckland (Nouvelle-Zélande), Pen Duick VI a à nouveau franchi la ligne d’arrivée en deuxième position, et s’est classé 5e en IRC.
Mais la troisième étape a été celle des honneurs tant attendus.
À Punta del Este (Uruguay), Pen Duick VI est arrivé 1er sur la ligne et 2e en IRC.
Rappelons nous enfin du départ mouvementé de la quatrième étape, avec un homme à la mer (pour la première et seule fois sur l’Ocean Globe Race 2023) parmi l’équipage de Pen Duick VI.
Heureusement, le membre d’équipage a été rapidement récupéré, sans blessé à signaler.
Avant le départ de cette dernière étape, Marie Tabarly n’avait pas caché son épuisement.
« Pour la première fois, je ressens un certain soulagement à l’idée d’arriver, avait-elle partagé.
Je pense que je suis épuisée physiquement, émotionnellement et nerveusement.
Il reste encore du temps, mais Pen Duick VI est nettement en meilleure forme que moi.
Le bateau qui gagnera ce tour du monde sera celui qui arrivera à bon port, ayant trouvé le bon équilibre entre solliciter le matériel et l’équipage, tout en les préservant.
En d’autres termes, il faut savoir être à la fois sur le frein et sur l’accélérateur. »
(Source service de presse)