Actualités – publiée le 15/07/2017 par Équipe de rédaction Santélog
Environmental Science and Technology
La plupart des enfants avalent ou respirent 50 mg de poussière domestique par jour …Or les cellules précurseurs d’adipocytes exposées à la poussière, comme celle d’une maison mal entretenue, ont plus tendance à se diviser en cellules adipeuses et à accumuler plus de matières grasses. Mais à partir de cette étude in vitro peut-on conclure qu’une maison poussiéreuse entraine un risque de surpoids pour ses occupants ? Une expérience présentée dans la revue Environmental Science and Technology qui peuvent néanmoins alerter sur l’exposition au quotidien à des produits chimiques couramment utilisés, tels que les ignifugeants, les désinfectants ou les pesticides…, présents dans cette poussière domestique.
Les US Centers for Disease Control and Prévention estiment que la plupart des enfants avalent ou respirent 50 mg de poussière domestique par jour et que les composés chimiques présents pourraient contribuer à l’augmentation de l’obésité observée ces dernières années. Les scientifiques de de l’Université Duke (Caroline du Nord) testent ici des échantillons de poussières domestiques sur des cellules « pré-adipocytes » de souris cultivées en laboratoire et constatent que ces cellules sont plus susceptibles de se diviser en cellules adipeuses et d’accumuler plus de graisse.
Les chercheurs ont recueilli 11 échantillons de poussières domestiques de différentes maisons, la poussière a été concentrée et introduite dans des cellules pré-graisseuses de souris cultivées et analysées vs un échantillon témoin de cellules non exposées à la poussière domestique. Par ailleurs, les chercheurs ont testé ces échantillons pour 41 composés chimiques précédemment associés à la modification de la croissance des cellules adipeuses. L’objectif était de préciser l’évolution des cellules exposées, voir si elles accumulaient plus de triglycérides et de comparer ces évolutions à celle de cellules témoins. Ces recherches de laboratoires montrent que :
-les cellules pré-adipocytes exposées à 9 des 11 échantillons croissent et se divisent plus rapidement en cellules adipeuses,
-pour 7 des 11 échantillons, une fois exposées, elles accumulent plus de triglycérides,
-seul 1 échantillon ne semble avoir absolument aucun effet sur les cellules exposées.
-33 des 41 composés entraînent l’accumulation de triglycérides dans les cellules, avec une grande variabilité d’effets. En particulier, les composés suivants entraînent des effets importants : le phosphate de tert-butyl-phényl diphényle (TBPDP), le phtalate de dibutyle (DBP) et la pyraclostrobine, un antifongique.
Les effets néfastes sur notre métabolisme de ces composés organiques semi-volatils : ainsi, des composés chimiques omniprésents dans notre environnement intérieur impactent la maturation de nos cellules adipeuses. C’est une belle démonstration des effets néfastes sur notre métabolisme de ces composés organiques semi-volatils, déjà liés à des changements hormonaux. Mais une démonstration in vitro qui devrait être validée chez l’Homme. De plus, même si ces effets sont certainement probables, ils ne pèsent que pour une faible part de la hausse de prévalence du surpoids et de l’obésité, dont les principales causes restent le déséquilibre entre les apports par l’alimentation et les dépenses caloriques par les activités et l’exercice.
Source: Environmental Science and Technology July 12 2017 DOI: 10.1021/acs.est.7b01788 Characterization of Adipogenic Activity of House Dust Extracts and Semi-Volatile Indoor Contaminants in 3T3-L1 Cells
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