Actualités – publiée le 28/10/2019 par Équipe de rédaction Santélog

The Journal of Physiology

L'obésité maternelle induit une altération des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules nécessaires à leur bon fonctionnement.

On savait que l’obésité maternelle est néfaste au développement du bébé, elle peut également accélérer le vieillissement de la progéniture, souligne cette recherche de l’Université du Wyoming. Alors que l’obésité ralentit le métabolisme et prédispose au diabète et aux maladies cardiaques, ces effets semblent se transmettre d’une génération à l’autre, aggravant les problèmes métaboliques qui surviennent au cours d’un vieillissement normal. De plus, l’obésité maternelle semble induire un dysfonctionnement mitochondrial chez l’enfant. Ces conclusions, présentées dans le Journal of Physiology rappellent ainsi aux futures mères l’importance d’un poids de santé et d’un régime équilibré. Car la malnutrition entraîne aussi les mêmes effets.

L’obésité maternelle accélère le vieillissement cellulaire chez l’enfant

L’équipe a observé la progéniture de mères de rats obèses tout au long de leur vie – puberté, début de la vie adulte, fin de la vie adulte et début du vieillissement – afin de préciser leur trajectoire de vieillissement.

  • La progéniture des mères obèses a rapidement présenté un excès de graisse corporelle et des signes de prédiabète dont une augmentation précoce de la résistance à l’insuline et une susceptibilité accrue au diabète.
  • Mais ce n’est pas tout : cette même progéniture montre aussi une altération des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules nécessaires à leur bon fonctionnement.

Ces changements dans les mitochondries ont déjà été documentés comme associés à un risque accru de maladie cardiaque. Les mitochondries sont également largement documentées comme impliquées dans la santé ou le vieillissement cellulaire.

Des effets indésirables de l’obésité maternelle différents chez les garçons et les filles : les chercheurs suggèrent une explication hormonale.

L’exercice inverse ces effets indésirables : lorsque la progéniture pratique l’exercice, une grande partie de ces effets indésirables disparaît.

En résumé, la recherche ajoute aux preuves de plus en plus nombreuses de l’influence des conditions de développement in utero et au début de la vie, sur la santé de la progéniture et sur sa vulnérabilité aux maladies tout au long de la vie.

Elle vient également confirmer de précédentes recherches de la même équipe concluant à l’association de l’obésité maternelle et d’un régime alimentaire riche en graisses et en sucres pendant la grossesse, et du développement d’un « foie gras » chez le fœtus, avec tous les risques de troubles métaboliques et cardiaques associés. Une autre étude a également révélé que l’enfant d’une mère sous-alimentée est également plus susceptible de souffrir d’un vieillissement cardiaque précoce.

Ces conclusions rappellent toute l’importance d’un poids de santé et d’un régime alimentaire équilibré chez la mère, dès la conception ou à défaut dès le début de la grossesse.

Source: The Journal of Physiology 07 October 2019 DOI : 10.1113/JP278232 Maternal obesity accelerates rat offspring metabolic aging in a sex dependent manner

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