Actualités – publiée le 28/12/2018 par Équipe de rédaction Santélog
Environment International
C’est à nouveau prouvé par cette étude de l’Institut de Barcelone pour la santé mondiale (ISGlobal) qui rappelle que l’exposition continue à la pollution sonore est un problème de santé publique répandu et plus grave qu’on ne le pensait auparavant : le bruit génère du stress et affecte notre sommeil. Il modifie les niveaux d’hormones et augmente la pression artérielle. Ces perturbations du sommeil dérèglent, entre autres, le métabolisme du glucose et modifient l’appétit. A long terme, ces effets pourraient provoquer des altérations physiologiques chroniques qui mèneraient au diabète et l’obésité. Ces conclusions sont publiées dans la revue Environment International.
Avec cette étude, les chercheurs confirment les résultats de quelques études précédentes qui avaient déjà suggéré l’association entre le bruit de la circulation et plusieurs marqueurs de l’obésité.
L’étude est ici menée auprès de 3.796 adultes participant à la cohorte suisse SAPALDIA et ayant participé à au moins 2 visites d’évaluation et de suivi entre 2001 et 2011 ayant permis de relever le poids, la taille, l’indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille et le taux de graisse abdominale. Ces données ont été analysées en même temps que des estimations de l’exposition au bruit du trafic routier, effectuées dans le cadre du projet suisse SiRENE. L’analyse conclut que les personnes exposées aux niveaux les plus élevés de bruit de la route présentent un risque significativement accru d’obésité. L’auteur principal, Maria Foraster, chercheur à l’ISGlobal, précise : « nous constatons que :
- une augmentation de 10 dB du niveau de bruit moyen est associée à une augmentation de 17% du risque d’obésité ».
L’étude apporte des preuves supplémentaires à l’appui de l’hypothèse selon laquelle le bruit de la circulation affecte l’obésité. Si des études longitudinales supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’association, l’exposition continue à la pollution sonore doit être considérée et prise en charge un problème de santé publique grave, en raison des altérations physiologiques chroniques, métaboliques notamment, qu’elle peut générer à long terme.
« La réduction de cette exposition sonore pourrait être en effet, un moyen, parmi d’autres, de lutter contre l’épidémie d’obésité », concluent les chercheurs.
Source: Environ Int. 2018 Oct 18 doi: 10.1016/j.envint.2018.09.057 Long-term exposure to transportation noise and its association with adiposity markers and development of obesity
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