Actualités – publiée le 19/03/2020 par Équipe de rédaction Santélog
Frontiers in Bioengineering and Biotechnology
Ce nouveau test sanguin qui nous est proposé par des chercheurs de l’Université de Campinas (UNICAMP, São Paulo), permet de connaître son risque de prise de poids et de diabète. Et ce faisant, de prendre les mesures de mode de vie pour l’éviter. Ce nouveau test, présenté dans la revue Frontiers in Bioengineering and Biotechnology est basé sur l’apprentissage automatique.
Les chercheurs brésiliens ont développé un programme informatique qui analyse les molécules dans le plasma sanguin pour rechercher des biomarqueurs caractéristiques d’individus qui prennent du poids, et qui vont développer l’obésité ou certaines de ses comorbidités. L’auteur principal, le Pr Rodrigo Ramos Catharino résume : « Le test permet à 90% de détecter si le sujet prendra du poids-sauf intervention.
Le test indique également s’il existe un risque de développer des maladies telles que le diabète, l’hypertension artérielle et la dyslipidémie ». Ce test pourrait donc devenir un outil important pour les professionnels de santé en soins primaires.
Une technologie accessible à tout service de santé ayant accès à un spectromètre de masse
L’analyse par spectrométrie de masse détecte tous les métabolites présents dans le sang du patient et produit un profil des différents processus métaboliques à l’œuvre dans l’organisme. Les données sont traitées par un programme qui analyse les niveaux de 5 métabolites biomarqueurs de prise de poids.
« Cela signifie par exemple, que lorsque l’un de ces biomarqueurs en particulier est présent dans l’échantillon, le patient aura tendance à développer un diabète s’il devient obèse », explique le chercheur.
Des données partagées : les fichiers du logiciel sont open-source et peuvent être téléchargés gratuitement sur Internet. Selon ses auteurs, tout service de santé ayant accès à un spectromètre de masse peut utiliser la technologie. La méthodologie développée combine la métabolomique (l’analyse de tous les métabolites d’un échantillon biologique) avec l’apprentissage automatique, un domaine de l’intelligence artificielle.
Les chercheurs ont utilisé des données obtenues à partir de l’analyse d’échantillons de sang fournis par 180 personnes pour apprendre au programme à reconnaître un profil associé à la prise de poids.
5 métabolites indicateurs d’une future prise de poids : à partir de ces analyses, les chercheurs ont identifié 18 métabolites qui peuvent servir de biomarqueurs des processus métaboliques liés à l’accumulation de graisses, dont 5 ont le potentiel de prédire la prise de poids :
les 4 premiers sont la prostaglandine B2 et le carboxy-leucotriène B4 qui participent aux processus inflammatoires, au recrutement de cellules sur le site de l’inflammation et à la production d’espèces réactives de l’oxygène, l’argininosuccinate et la dihydrobioptérine, des marqueurs de la production de radicaux libres.
La combinaison de ces biomarqueurs suggère la cascade d’événements menant à l’inflammation chronique de bas grade associée au surpoids. Le 5è biomarqueur prédicteur de la prise de poids est l’acide carboxy-méthyl-propyl-furanpropanoïque (CMPF), un métabolite associé à un dysfonctionnement des cellules productrices d’insuline dans le pancréas et au développement du diabète.
« Le test pourrait également être utilisé pour évaluer l’efficacité d’un traitement de perte de poids et avant même que le patient ne perde du poids ! », concluent les chercheurs Si les processus métaboliques qui conduisent à l’accumulation de graisse sont interrompus, les 18 métabolites identifiés auront en effet tendance à disparaître du plasma sanguin.
Source: Frontiers in Bioengineering and Biotechnology 24 January 2020 DOI :10.3389/fbioe.2020.00006 Combining Machine Learning and Metabolomics to Identify Weight Gain Biomarkers
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