Actualités  –  publiée le 20/12/2018 par Équipe de rédaction Santélog

Obesity

Il ne s’agit pas de redonner aux personnes en surpoids ou obèses, une taille unique car il n’existe pas de « format » idéal et adapté à chacun. Il n'existe pas non plus de traitement miracle.

Car il ne s’agit pas de redonner aux personnes en surpoids ou obèses, une taille unique car il n’existe pas de « format » idéal et adapté à chacun. Il n’existe pas non plus de traitement miracle. L’obésité se doit d’être traitée, elle-aussi de manière personnalisée. Cette étude qui caractérise plusieurs grands types d’obésité, « familiale », « métabolique », « comportementale » ou encore « addictive », présentée dans la revue Obesity revendique ainsi une médecine de précision pour les patients en surpoids aussi. De la même manière qu’il n’est pas possible de viser une taille unique, il n’est pas souhaitable d’adopter le même traitement ou la même prise en charge pour tous les patients.

C’est l’analyse des données de plus de 2.400 patients obèses ayant subi une chirurgie bariatrique qui a permis aux chercheurs de la Brown University (Providence) d’identifier ces 4 principaux sous-groupes de patients présentant une perte de poids après la chirurgie, des comportements alimentaires et un taux de diabète très différents.

Il n’y a pas de solution miracle à l’obésité, écrit l’auteur principal, le Dr Alison Field, directrice du département d’épidémiologie de la Brown University et, « s’il en existe une, elle est forcément différente pour les différents groupes de patients. Il y a une différence clinique évidente entre un enfant qui devient très obèse à l’âge de 5 ans et d’un patient qui a pris progressivement du poids. L’histoire du patient peut nous aider à proposer une approche mieux personnalisée pour traiter son obésité ».

4 groupes de patients, 4 sous-types d’obésité : l’examen des facteurs psychologiques, tels que les habitudes alimentaires, l’historique du poids et des variables biologiques, notamment les taux d’hormones a permis aux chercheurs d’identifier, à l’aide d’un algorithme, différents types d’obésité :

  • le groupe 1 est caractérisé par de faibles taux de lipoprotéines de haute densité, appelées « bon » cholestérol et des taux très élevés de glucose dans le sang avant la chirurgie bariatrique. 98% des patients de ce groupe étaient diabétiques (vs 30% dans les autres groupes) ;
  • le groupe 2 est caractérisé par des troubles sévères du comportement alimentaire (TCA). Précisément, 37% des participants de ce groupe souffraient d’hyperphagie boulimique, 61% de perte de contrôle alimentaire et 92% ont déclaré manger régulièrement sans avoir faim.
  • le groupe 3 « moyen au plan métabolique », présente de très faibles niveaux de troubles de TCA (7% déclarent manger quand ils n’ont pas faim). Aucun autre facteur ne distingue ce groupe des autres.
  • le groupe 4 comprend les patients obèses depuis l’enfance. Leur IMC atteint son pic à 18 ans, et s’élève à 32 en moyenne. Il s’agit donc d’une obésité sévère. Ce groupe présentait l’IMC préopératoire le plus élevé, avec une moyenne de 58 comparée à environ 45 pour les trois autres groupes.

Des résultats de la chirurgie différents selon les groupes de patients : Si, globalement, au cours des 3 années qui suivent la procédure bariatrique, les hommes perdent en moyenne 25% de leur poids et les femmes, en moyenne 30%, les patients des groupes 2 et 3 sont clairement ceux qui bénéficient le plus de l’intervention. Ainsi, les patients avec TCA sont ceux qui ont perdu le plus de poids, en moyenne 28,5% et 33,3%, respectivement, pour les hommes et les femmes.

La nécessité de traiter « ciblé » : identifier le « type » du patient et comprendre les caractéristiques de son obésité peuvent permettre de mieux orienter le traitement. C’est notamment le cas de l’option chirurgie bariatrique qui bénéficie le plus aux patients victimes de TCA. Enfin, ces données sont importantes pour la recherche aussi : l’une des raisons pour lesquelles les résultats restent mitigés sur de nouveaux traitements de l’obésité réside dans le fait de traiter tous les patients de la même manière, et globalement par un régime ou une intervention de perte de poids.

« Il existe probablement des stratégies incroyablement efficaces pour prévenir ou traiter l’obésité, mais le traitement unique n’a qu’un effet « dilué » ».

Source: Obesity 13 November 2018 DOI : 10.1002/oby.22287 Association of Obesity Subtypes in the Longitudinal Assessment of Bariatric Surgery Study and 3‐Year Postoperative Weight Change

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