Actualités  –  publiée le 9/03/2020 par Équipe de rédaction Santélog

BMC Medical Genetics

Un marqueur moléculaire dans la salive s'avère fortement associé à l'émergence de l'obésité infantile chez les enfants d'âge préscolaire

Ce sont des biomarqueurs épigénétiques qui sont à la base de ce test salivaire, encore en développement, prédictif du risque d’obésité infantile. Cette équipe de l’Université Vanderbilt a identifié un marqueur moléculaire dans la salive tout particulièrement associé à l’émergence de l’obésité infantile chez les enfants d’âge préscolaire.

Cette découverte documentée dans la revue BMC Medical Genetics, va permettre de lutter contre le surpoids et l’obésité infantile avant même que l’indice de masse corporelle (IMC) ne soit trop élevé.

L’auteur principal, le Dr Shari Barkin travaille depuis longtemps sur l’obésité infantile. Elle souhaite mieux « comprendre les facteurs qui prédisposent les enfants à l’obésité » et développer la prévention et les interventions précoces »,  alors même, qu’aux Etats-Unis, lieu de l’étude, la prévalence de l’obésité pédiatrique augmente à un rythme alarmant.

Et, dès l’enfance, l’obésité s’avère associée à l’apparition de comorbidités dont le diabète de type 2, l’hypertension artérielle et le cancer, plus tard dans la vie. Aujourd’hui, les pédiatres et les médecins ne disposent que de peu de marqueurs grossiers pour prédire l’émergence de l’obésité ; Et l’IMC, en tant que marqueur, est quelque peu discuté.

L’idée d’un simple test salivaire

Les chercheurs ont analysé des échantillons de salive d’enfants participant à l’essai Growing Right Onto Wellness (GROW). 610 paires parents-enfants d’âge préscolaire, dont 90% étaient hispaniques, ont bénéficié d’une intervention comportementale sur la période d’étude de 3 ans. En effet, au moment de l’inclusion, les enfants étaient à risque d’obésité, mais pas encore obèses.

L’intervention portait sur l’alimentation, la pratique régulière de l’activité physique -au niveau des directives de santé publique- et sur le sommeil.

  • En dépit de ce programme, 30% des enfants ont développé une obésité ;
  • ce premier résultat apporte déjà un nouvel éclairage sur l’interaction du comportement et de la génétique et de leur contribution aux disparités de santé…
  • l’analyse de la salive révèle, chez les enfants atteints d’obésité, une méthylation (ou signature épigénétique) au niveau de 17 sites d’ADN ;
  • les niveaux de ces méthylations dans la salive de l’enfant sont également associés à l’IMC et au tour de taille de la mère, ce qui confirme que le risque d’obésité peut être transmis de la mère à l’enfant.
  • Enfin, il existe une association entre la méthylation salivaire de base et les changements objectifs de l’IMC de l’enfant à 3 ans.

« Au départ, ces enfants n’étaient pas obèses, cependant leur ADN « s’est » méthylé différemment sur 17 sites », explique le chercheur. C’est ainsi que l’équipe démontre qu’il est possible de prédire une évolution vers un surpoids ou une obésité, chez l’enfant, à partir d’un simple test salivaire.

Les chercheurs montrent en particulier, que la méthylation d’un gène appelé NRF1, qui joue un rôle dans l’inflammation du tissu adipeux, est fortement associée à l’obésité infantile. Un enfant avec la cette méthylation NRF1 à l’inclusion, présente ainsi un risque multiplié par 3 de développer une obésité dans les 3 années à venir.

Cette preuve de principe doit encore être validée sur un plus grand nombre d’enfants mais elle illustre

le potentiel de l’épigénétique salivaire.

« Si nous pouvons définir une signature épigénétique prédictive, nous pourrons intervenir plus tôt pour réduire les disparités de santé dans les conditions fréquentes, comme l’obésité ».

Source: BMC Medical Genetics 14 February 2020 Salivary epigenetic biomarkers as predictors of emerging childhood obesity

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