Actualités – publiée le 3/03/2018 par Équipe de rédaction Santélog
Pediatrics
Cette étude de l’Université Duke dresse un bilan dramatique de l’évolution de l’obésité infantile, aux États-Unis, et cela dans tous les groupes d’âge. Ces données alarmantes présentées dans la revue Pediatrics mettent fin aux récents espoirs de stabilisation de l’obésité chez les enfants de 2 à 19 ans, avec 30 années de hausse constante et poursuivie jusqu’en 2016.
Cette nouvelle analyse estime à 35,1% la prévalence du surpoids infantile aux États-Unis en 2016, soit une augmentation de 4,7% par rapport à 2014. L’étude met également fin aux signes perceptibles en 2010 ans, de baisse possible de l’obésité chez les enfants d’âge préscolaire. « Il semble que toute baisse estimée alors à partir de différents indicateurs dans le temps se soient inversée. La tendance à long terme est clairement que l’obésité augmente chez les enfants de tous âges », résume le Dr Asheley Cockrell Skinner, professeur d’épidémiologie à la Duke et auteur principal de l’étude.
L’analyse porte sur les données d’IMC 2015-2016 de 3.340 enfants participant à la cohorte NHANES (National Health and Nutritional Examination Survey) comparées aux données de plus de 33.000 enfants en 1999.
Les adolescentes particulièrement touchées par l’obésité. En effet, l’analyse identifie
- des pics notables entre 2014 et 2016 pour les garçons d’âge préscolaire, dont les taux d’obésité passent de 8,5% à 14,2%, mais surtout chez les filles âgées de 16 à 19 ans, dont les taux d’obésité passent de 35,6% à 47,9%.
- les taux les plus élevés de surpoids en 2016 chez les garçons et les filles âgés de 16 à 19 ans par rapport à l’ensemble des groupes d’âge en 2016 : ainsi 41,5% jeunes âgés de 16 à 19 ans ont un IMC égal ou supérieur au 85e centile (selon l’âge et le sexe) ;
- dans cette même tranche d’âge, 4,5 % ont une obésité morbide (IMC>40), un niveau d’obésité associé à un risque plus élevé de problèmes cardiaques et métaboliques, tels que l’hypertension artérielle et le cholestérol.
- Dans tous les groupes d’âge, les enfants afro-américains et hispaniques présentent les taux les plus élevés de surpoids et d’obésité, tandis que les enfants américains d’origine asiatique présentent les taux les plus bas.
En dépit de précédents rapports plus optimistes, l’épidémie d’obésité n’a pas diminué : ces données doivent donc sensibiliser à la poursuite et au développement des interventions soutenant un mode de vie sain, chez les jeunes. D’autres équipes de la Duke travaillent à développer de nouvelles stratégies pour réduire l’obésité chez les enfants, favorisant l’accès à des soins médicaux gratuits, à des programmes de loisirs en Caroline du Nord ou même ciblant certaines bactéries du microbiote documentées comme associées au développement de l’obésité…
Certes, ces données concernent les États-Unis, mais elles doivent sensibiliser parents et professionnels de santé, à la prévention du surpoids chez les jeunes. En France, un enfant sur 5 est en surpoids et 3,5% souffrent d’obésité.
Source : Pediatrics February 2018 Prevalence of Obesity and Severe Obesity in US Children, 1999–2016
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