Revue de presse Mediscoop du 01-04-2022
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]
– Date de publication : 1er avril 2022
Dans un contexte d’augmentation de l’utilisation des antalgiques opioïdes en France, la Haute Autorité de santé publie les premières recommandations de bon usage dans chacune des différentes situations où ils sont indiqués.
Le but est d’éviter des surdosages et addictions et de reproduire la situation américaine qui a nécessité de sonner l’alarme. La HAS fait également le point sur l’utilisation de la naloxone.
La Haute Autorité de santé publie des premières recommandations sur la prescription et la consommation d’opioïdes dans chacune des indications où ils sont utiles pour soulager la douleur.
L’objectif : réduire les risques d’addiction et de surdosage sans en restreindre l’accès aux patients en ayant besoin.
En 2015, près de 10 millions de Français (17% de la population) ont eu une prescription d’antalgiques opioïdes, un chiffre en hausse ces dernières années.
Dans un contexte de vieillissement de la population et d’augmentation des maladies chroniques qui favorise la multiplication des symptômes douloureux, ces recommandations sont destinées à tous les professionnels amenés à prendre en charge des personnes traitées par ces produits ou présentant une dépendance : médecins généralistes, urgentistes, médecins de la douleur, rhumatologues, addictologues, pharmaciens…
La HAS rappelle que la clé est de ne pas banaliser le recours à ces médicaments en réévaluant régulièrement la durée de prescription et la quantité prescrite.
Dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse, les antalgiques opioïdes ne doivent être envisagés qu’en dernier recours.
Ils ne doivent pas être prescrits pour des douleurs pelviennes chroniques ou musculosquelettiques et ils ne sont pas recommandés dans le traitement de la migraine.
Quand la prescription d’opioïdes est toutefois nécessaire, elle doit se faire de façon progressive avec des réévaluations régulières en début de traitement afin d’ajuster la posologie et de surveiller l’apparition d’effets indésirables.
Au-delà de 6 mois de traitement continu, la HAS recommande de diminuer progressivement le traitement voire de l’arrêter complètement, afin de vérifier s’il est toujours justifié ou si une dose inférieure suffit.
Elle fixe également les conditions d’utilisation de la naloxone, à administrer au plus vite en cas de surdosage.
Source : Haute Autorité de Santé, mars 2022 – Opioïdes : éviter leur banalisation pour limiter les risques