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Vendée Globe. Thomas Ruyant prend la tête de la course. Alex Thomson et Charlie Dalin en embuscade
Thomas Ruyant (LinkedOut) a pris la tête du Vendée Globe dans la nuit de vendredi à samedi, relayant ses deux premiers poursuivants Alex Thomson (Hugo Boss) et Charlie Dalin (Apivia) à 23 milles et 75 milles derrière lui. Le surprenant Jean Le Cam (Yes we cam), premier des Imoca sans foil, reste en quatrième position, à 272 milles derrière le nouveau leader mais talonné par un groupe de sept autres Imoca dans son tableau arrière.
Thomas Ruyant s’est emparé de la tête de la course dans la nuit de vendredi à samedi avec des moyennes supérieures à 22 nœuds sur ses dernières 25 heures de course. | PIERRE BOURAS / TR RACING
Voiles et Voiliers. Publié le 21/11/2020 à 10h39
À près de 22 nœuds de vitesse moyenne. Le LinkedOut de Thomas Ruyant a avalé en toute sérénité 511,4 milles ces dernières 24 heures ! Le trio de tête de ce 9e Vendée Globe (LinkedOut, Hugo Boss, Apivia) a pris la poudre d’escampette dans le couloir qui longe l’anticyclone de Saint-Hélène. Leur plus proche poursuivant, Jean Le Cam se trouvant à 272 milles derrière samedi à l’aube, talonne lui-même par un groupe de 7 autres bateaux.
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Ce trio de tête navigue samedi matin à 200 milles devant un groupe de 7 Imoca que Jean Le Cam tente de maintenir dans son tableau arrière. Le match à venir promet d’être grandiose. Il va y avoir du sport à partir de demain soir.
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Alex Thomson et Charlie Dalin, les deux autres membres du trio de tête, se sont réveillés samedi avec ce nouveau venu dans leur balcon avant. | PIERRE BOURAS
« On se tire la bourre ! C’est stimulant mais à la fois on se met une belle pression tous les trois. Je suis content d’être là où je suis, dans le trio de tête, il fallait être là en ce moment, c’est important de ne pas avoir de retard maintenant » confiait entre deux bâillements Thomas Ruyant samedi matin à la vacation de 5h sans savoir encore qu’il venait de prendre la tête du classement. Une nuit de récupération profitable et un réveil programmé bien à l’heure pour répondre à la vacation : la classe quand même !
Le bord le plus long
Le sympathique marin du Nord avait pour autant le cerveau bien en place pour expliquer la stratégie à venir : « La situation est à la fois classique mais pas simple à négocier. Le couloir de vent sous l’anticyclone de Sainte-Hélène n’est pas large pour passer. Ce qui est sûr c’est qu’il faut aller s’engouffrer là-dedans, essayer de tricoter le mieux possible. À partir de demain fin de journée, il y a aura pas mal de manœuvres, on va rentrer dans le dur de ce sujet ! ».
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Premier des Imoca sans foil, Jean Le Cam s’accroche samedi matin à sa quatrième place. | JEAN-MARIE LIOT / ALEA
Derrière, le long des côtes brésiliennes, une course-poursuite est lancée et les bizuths de ce long marathon qu’est le Vendée Globe sont pris de vertige. 13 jours de course déjà dans les bottes et encore 20 000 milles à parcourir ! Depuis leur passage de l’équateur, les IMOCA naviguent bâbord amures dans les alizés de sud-est sans changements de voiles donc et sans manœuvres particulières.
Un côté monotone presque pour Maxime Sorel (V&B) : « Je n’ai pas l’habitude, on va être sur le même pendant plusieurs jours. C’est la première fois que ça m’arrive d’être aussi longtemps sur le même bord. Je pense que c’est une étape à franchir sur le Vendée Globe, je me rends bien compte maintenant de la durée de l’épreuve. »
De la latitude de Madère pour Jérémie Beyou sur Charal, à celle de Rio de Janeiro pour le trio de tête
Le petit gars de l’île d’Yeu qui rêvait de tour du monde depuis sa tendre enfance est dans le même état d’esprit et profite un maximum de sa position de 11e dans la flotte au coude à coude avec Damien Seguin sur Apicil. Benjamin Dutreux vit un rêve éveillé, lui qui n’est jamais descendu plus bas que Salvador de Bahia : « La côte sud-américaine est immense ! C’est sûr qu’on va rester longtemps sur le même bord, mais j’ai Damien qui m’agrippe bien la culotte, le match est sympa, pourvu que ça dure ! » racontait-il à 5 heures entre deux bouchées de muesli au chocolat et prêt à faire cuire son dernier œuf.
Ainsi va la vie sur la grande régate planétaire que 32 concurrents vivent en solitude, de la latitude de Madère pour Jérémie Beyou sur Charal, à celle de Rio de Janeiro pour le trio de tête (source service presse).
VENDÉE GLOBE IMOCA THOMAS RUYANT LINKEDOUT ALEX THOMSON HUGO BOSS
CHARLIE DALIN APIVIA JEAN LE CAM YES WE CAM
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La victoire d’un skipper étranger est-elle la meilleure chose qui puisse arriver au Vendée Globe ?
Pierre Godon France Télévisions Publié le 21/11/2020
Le navigateur britannique Alex Thomson fête sa deuxième place sur le Vendée Globe, le 20 janvier 2017. (LLOYD IMAGES / GETTY IMAGES EUROPE)
Dans le monde de la voile, nombreux sont ceux qui pensent que le Britannique Alex Thomson, actuellement en pleine bagarre aux avant-postes, peut faire passer la course autour du monde dans une nouvelle dimension.
Pour paraphraser la célèbre réplique de l’avant-centre Gary Lineker sur le football, le Vendée Globe est une course autour du monde qui oppose entre vingt et trente navigateurs qui partent en solitaire, et à la fin, c’est un Français qui gagne. Titouan Lamazou, Alain Gautier, Christophe Auguin, Michel Desjoyeaux (deux fois), Vincent Riou, François Gabart et Armel Le Cléac’h ont marqué de leur empreinte « l’Everest des mers ».
De plus en plus de voix se font entendre, dans le milieu de la voile, de Roland Jourdain à Loïck Peyron, pour espérer que cette hégémonie tricolore prenne fin, avec comme meilleur candidat Alex Thomson, le marin britannique (et plus précisément gallois), en pleine bagarre pour la tête de course ce samedi 21 novembre. Pour certains, il y va même de la survie de l’épreuve.
Le Vendée Globe naît un soir de 1987… à Sydney. Une douzaine de marins, en majorité français – mais on trouve aussi le Sud-Africain Bertie Reed ou l’Américain Mike Plant autour de la table – échafaudent une course autour du monde sans escale… alors qu’ils font précisément escale entre deux étapes du BOC Challenge, une grande course à étapes autour du monde reliant Newport (Etats-Unis) à Sydney (Australie) en passant par Le Cap (Afrique du Sud).
« Il fallait que tous les skippers arrivés attendent le dernier concurrent, et ça pouvait parfois durer un mois », décrit Didier Planson, futur bras droit de Philippe Jeantot, premier patron du Vendée Globe. Si l’idée est collective, ce même Jeantot, également navigateur et vainqueur de ce fameux BOC Challenge 1987, s’approprie la mise en œuvre de cette nouvelle épreuve, dans son port d’attache des Sables-d’Olonne.
Une affaire sablo-sablaise
« Le Vendée Globe, c’est d’abord une affaire sablo-sablaise, poursuit le même Planson, coauteur du très documenté Ainsi naquit le Vendée Globe (éd. Rouquemoute, 2020). Même les communes limitrophes n’ont pas voulu mettre la main à la poche. Le conseil général, qui donnera son nom à la course, n’interviendra que 18 mois avant le départ. » Des moyens limités, mais l’ambition d’aller chatouiller les Anglo-Saxons.
« La volonté politique n’a jamais été d’organiser une course française. L’objectif était que la moitié du plateau soit constituée d’étrangers. Je fournissais même, sur mes deniers personnels, des cassettes vidéo à Philippe Jeantot pour qu’il puisse communiquer dessus pendant les escales du BOC ! »
Quelques années plus tôt, la Route du rhum, créée en 1978, « avait piqué les concepts anglo-saxons, en y ajoutant la volonté de faire le show et en y injectant de l’argent », rappelle Denis Horeau, ancien directeur du Vendée Globe en 1989 et de 2004 à 2016. Comme dans de nombreux sports, en football par exemple, les Anglais inventent le sport, et les Français développent les compétitions.
Mais la course s’achevant au large de Pointe-à-Pitre connaît d’entrée une chance qui a fait défaut au Vendée Globe : « Pour l’avenir de la Route du rhum, il valait mieux qu’un Canadien [Mike Birch] gagne [la première édition], lâche dans Le Monde un connaisseur du milieu en 1978. Les Britanniques, qui se méfient de tout ce qu’ils n’organisent pas, ne pourront pas dire que cette course a été truquée. »
S’il y a bien eu moult concurrents étrangers à s’aligner aux Sables-d’Olonne, bien peu avaient un voilier capable de gagner. La faute à une avance technologique française qui a garanti une sacrée longueur d’avance aux Tricolores lors des premières éditions. Encore aujourd’hui, des dix skippers étrangers engagés, seul Alex Thomson a le bateau et les financements qui lui permettraient de l’emporter.
Monter une équipe capable de gagner le Vendée Globe coûte, au bas mot, 10 millions d’euros, entre la construction d’un bateau XXL, son entretien, les salaires de l’équipe à bord. Le prix des foils, ces moustaches accrochées à la coque du bateau, équivaut au budget total d’un concurrent promis au fond du classement, soit 500 000 euros.
Dégotter cette somme s’apparente au parcours du combattant pour les concurrents internationaux. « En arrivant au départ du Vendée Globe 2016, j’étais déjà rincé après des mois à batailler pour intéresser des partenaires étrangers, se souvient le Néo-Zélandais Conrad Colman, qui n’avait pu rassembler que « 5% du budget de Banque Populaire« (le bateau d’Armel Le Cléac’h, futur vainqueur) malgré une solide expérience de plusieurs tours du monde en équipage. Forcément, avec un bateau loin de sa prime jeunesse acheté quelques mois avant la course, aucune chance de batailler pour la gagne.
Ça n’a apparemment interloqué personne que le premier Néo-Zélandais, issu d’une terre de marins s’il en est, ne participe au Vendée Globe qu’en 2016.
Le skippeur britannique Alex Thomson brandit un drapeau de son pays lors de son arrivée aux Sables-d’Olonne, le 20 janvier 2017. (DAMIEN MEYER / AFP)
Comme la Britannique Samantha Davies ou d’autres concurrents étrangers, Conrad Colman a fini par s’installer en Bretagne. « C’est comme si, pour faire le Tour de France, les équipes devaient s’installer deux ans auparavant en France et ne s’entraîner qu’en France », soupire le marin Halvard Mabire, compagnon de la skippeuse britannique Miranda Merron, engagée sur l’édition 2020, dans Ouest-France.
A un jet de pierre autour de Lorient (Morbihan), vous trouvez les architectes qui conçoivent la quasi-totalité des bateaux, pratiquement tous les sous-traitants de l’industrie de la voile de compétition, le centre de Port-La-Forêt (Finistère) – le « Clairefontaine » de la navigation en solitaire – et les locaux de la classe Imoca, l’association qui régit les normes de ces voiliers. Autant d’acteurs qui n’ont pas forcément intérêt à changer les choses. « Le président de l’Imoca est breton, les membres du conseil d’administration, des skippers leaders d’opinion, sont aussi du cru, et ces derniers défendent les intérêts de ceux qui les paient, donc les sponsors français« , décrit Denis Horeau, qui signe le livre Mon Vendée Globe (Ed. François Bourin, 2020). D’où une certaine tendance à encourager des bateaux toujours plus gros, qui entraîne une hausse mécanique des budgets, et freine encore plus l’investissement étranger.
Prenons un exemple : vous achetez un bateau pour participer au Vendée Globe, vous devez le faire contrôler pour qu’il soit classé Imoca. Vous habitez la région de Lorient ? En deux coups de cuiller à pot, c’est réglé. Vous habitez ailleurs ? Il faut faire venir les jaugeurs à vos frais. « Il n’y a qu’Alex Thomson qui ait les moyens d’être basé à l’étranger », insiste Denis Horeau.
Le skipper toulonnais Sébastien Destremau, dernier de l’édition 2016, en garde un souvenir amer dans son livre Seul au monde (XO Editions, 2017) : « Les gardiens du temple de la classe Imoca ne s’y prendraient pas autrement s’ils voulaient me mettre des bâtons dans les roues (…). La clique de Port-La-Forêt pond un règlement obligeant les bateaux qui ne possèdent pas de certificat de jauge depuis 2008 à passer un contrôle complet de la quille au mât. Cela coûte une blinde, 10 000 euros au bas mot. (…) Je me dis que, là-haut, les mecs ont vraiment envie de rester entre eux.
» On compte 11 marins basés dans le Morbihan, un tiers de la flotte, sur l’édition 2020. Sans compter ceux qui sont installés dans le Finistère… En 2008, les natifs de Bretagne représentaient les deux tiers des concurrents français.
But alors you are french ?
Le Vendée Globe garde quelques mauvais réflexes de PME régionale. Son financement par de l’argent public entraîne une recherche – légitime – de retombées avant tout au niveau local. Si les skippers sont obligés par le règlement à envoyer des images – ce qui a fait couler beaucoup d’encre avant le départ – lesdites vidéos seront par défaut dans la langue de Molière.
« Un bon point de départ serait que chaque skipper fasse une partie de sa communication en anglais, peste Alex Thomson dans une interview au Télégramme, avant le départ de la course. Je crois que l’histoire que raconte le Vendée Globe est suffisamment forte pour en faire l’un des plus importants événements sportifs au monde. Et, en tant qu’équipe étrangère, on trouve ça dommage que cela ne soit pas plus rapide. »
Si ça coince, c’est peut-être au niveau de la direction de la course qu’il faut chercher. « Les textes de course ne sont plus traduits dans un anglais correct, fulmine Denis Horeau. Quand j’étais directeur de la course, je m’étais battu pour qu’on embauche une traductrice qui soit parfaitement bilingue, mais qui maîtrise aussi le vocabulaire de la voile ! »
Le même Horeau se souvient aussi de réflexes discutables quand il s’agissait d’absoudre un navigateur du cru : « Quand Michel Desjoyeaux invente la jurisprudence Apollo 13 [en 2001, le navigateur avait communiqué avec son équipe pour parvenir à réparer son moteur, ce qui lui avait permis de rattraper Ellen McArthur, alors en tête], qu’est-ce que c’était sinon de l’assistance en bonne et due forme ? On a modifié le règlement de la course pour l’édition suivante. » Et quand on lui demande ce qu’il se serait passé si Ellen McArthur avait utilisé pareil procédé pour fondre sur son concurrent français, Denis Horeau avance : « Je ne sais pas si on ne l’aurait pas pénalisée. »
Le bateau d’Alex Thomson est survolé par la patrouille de France, au départ du Vendée Globe, au large des Sables-d’Olonne (Vendée), le 8 novembre 2020. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
Une éventuelle victoire d’Alex Thomson n’effacera pas d’un coup de baguette magique tous les handicaps qui grèvent les projets étrangers. A commencer par la notoriété de la course. « Il y a eu une véritable frénésie médiatique quand Ellen McArthur a terminé deuxième [en 2001]. Mais le soufflé est retombé très vite, rappelle Mark Jardine, qui dirige un des sites anglo-saxons de référence sur la voile, Sail World.
Alex est une personne vraiment sympathique, il passe très bien à l’écran, j’espère qu’il pourra continuer à faire la promotion de la voile au Royaume-Uni s’il continue à dominer la course. » Son statut de pionnier pourrait au moins lui valoir de rentrer dans le cercle très fermé des marins connus par tous les Britanniques, ou presque : Ben Ainslie, multiple médaillé olympique, et Robin Knox-Johnston, vainqueur du Globe Challenge, sorte de Vendée Globe avant l’heure, dans les années 1960, qui, lui, est pratiquement inconnu de ce côté-ci de la Manche.
L’édition 2024 ne s’annonce pas forcément radieuse. Denis Horeau souligne un certain « essoufflement de la formule actuelle de la course à la performance » et préconise une réorientation de la course vers des valeurs écologiques ou scientifiques. Plus prosaïquement, la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 aura sans doute des conséquences. Si 30 bateaux avaient pu s’élancer en 2008, au début de la crise des subprimes, la flotte avait fondu d’un tiers quatre ans plus tard.
Faute d’intéresser les investisseurs étrangers, l’édition 2024 pourrait connaître le même sort. Et le temps presse pour intéresser les nouveaux marchés de la voile : les investisseurs chinois se sont déjà positionnés sur l’Ocean Race 2022 (anciennement Whitbread et Volvo Ocean Race), qui fait désormais étape à Shenzhen, tout comme des projets mexicains ou brésiliens.
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Vendée Globe. Jacques Caraës : « Les foilers n’ont pas encore montré ce qu’ils ont sous le capot »
À 61 ans, Jacques Caraës est pour la deuxième fois le directeur de course du Vendée Globe. Ancien brillant marin au large, directeur de course entre autres de la Solitaire du Figaro ou de la dernière Route du Rhum aux côtés de Francis Le Goff, ses compétences ne sont plus à démontrer. Entouré d’une équipe fidèle, il est actuellement au cœur de la course et la vit avec passion.
À 61 ans, Jacques Caraës a vécu le départ de son deuxième Vendée Globe bizarrement. La chaleur humaine des Sables-d’Olonne et de La Chaume lui manque énormément. | CHRISTOPHE FAVREAU
Serge MESSAGER. Publié le 20/11/2020 à 09h27
Voiles et Voiliers : En premier lieu, un sentiment après le retour sur la compétition de Jérémie Beyou (Charal) ?
Jacques Caraës : Je suis agréablement surpris parce que je sais que partir après autant de jours pour un compétiteur comme lui, cela a dû être compliqué dans sa tête. En revanche, je sais qu’il a énormément progressé mentalement entre les deux éditions. Je me souviens qu’il y a quatre ans, dès qu’il avait des soucis techniques qui n’étaient pas anodins, il était prêt à jeter l’éponge.
Le nombre de messages de soutien qu’il a reçu a dû l’impressionner, mais c’est surtout l’intervention de son équipe extraordinaire qui lui a donné encore plus de confiance. Maintenant, il s’est donné un autre objectif et je pense qu’il va encore apprendre plein de choses sur lui et sur son bateau. Il a une belle histoire à écrire, sans pression finalement, même si ce n’est pas celle pour un podium. Qui plus est, il est reparti dans de bonnes conditions et devrait être capable de faire de jolis temps de référence. En tous les cas, il semblait bien motivé pour faire de belles choses.
Les foilers n’ont pas encore montré ce qu’ils ont sous le capot
Voiles et Voiliers : Après une douzaine de jours de course, il n’y avait qu’un seul abandon à déplorer. Cela veut-il dire que les bateaux étaient tous bien préparés ?
Jacques Caraës : Les équipes autour de ces bateaux-là sont importantes et il y a beaucoup de qualités chez les techniciens. Par rapport à la précédente édition, cela bricolait moins sur les pontons à part un ou deux. En même temps, les concurrents ont été assez conservateurs en ce début de course, ils ne sont pas allés chercher à 100 % la performance. Ils ont surtout esquivé la mer et les vents trop forts surtout au passage de la deuxième dépression. La prise de conscience a été bonne.
Maintenant, libérés, ils vont pouvoir naviguer pied au plancher. Les foilers n’ont pas encore montré ce qu’ils ont sous le capot. Et puis, ils vont commencer à comprendre leurs bateaux car ils n’ont pas eu tellement de possibilités de les éprouver sinon sur la Vendée-Arctique. Je suis donc satisfait de ce début d’hémisphère Nord de cette 9e édition du Vendée Globe.
Jacques Caraës avait suivi de près les réparations express sur le Charal de Jérémie Beyou. | CHRISTOPHE FAVREAU
S’il y a bien quelqu’un qui connaît son bateau sur le bout des doigts, c’est bien Jean (Le Cam)
Voiles et Voiliers : Cette prudence affichée par les favoris a permis aux anciens bateaux de montrer leurs étraves ?
Jacques Caraës : C’était génial. Avec leurs dérives droites comme Jean Le Cam (Yes we Cam !) ou Benjamin Dutreux (OMIA-Water Family), ils savaient qu’il ne fallait pas jouer la performance et aller dans le Sud. Cela a bien payé pour eux. Et sur le deuxième front, ils ont eu un jugement parfait pour faire la route la plus courte et la plus optimisée. C’était magique au bout de quatre à cinq jours de course de les voir en tête. Jean avoisinait les mêmes vitesses qu’Alex Thomson (Hugo Boss) et Thomas Ruyant (LinkedOut) mardi soir.
Son bateau a beaucoup progressé. L’optimisation a été permanente chaque année. S’il y a bien quelqu’un qui connaît son bateau sur le bout des doigts, c’est bien Jean (Le Cam). Un bateau simple et intelligent qu’il peut exploiter au maximum.
Nous devons avoir un œil bien dosé sur toutes les trajectoires, les vitesses, les changements de voile des bateaux
Voiles et Voiliers : Parlez-nous maintenant de votre organisation de course. Cela doit être prenant ?
Jacques Caraës : Nous avons aussi pris notre rythme non pas de croisière mais de course. Nous sommes installés aux Sables-d’Olonne depuis fin septembre dernier et ce, jusqu’à l’arrivée du dernier. Après un départ particulier, nous sommes donc entrés dans notre phase pure de surveillance. Nous sommes quatre personnes : Claire Renou, Pierre Hays, Hubert Lemonnier et moi. Nous avons des rotations de quarts bien réglés.
De 6 h à 14 h, de 14 h à 22 h et 22 h à 6 h. Nous nous répartissons sur ces trois créneaux horaires en permutant tous les quatre jours pour ne pas avoir de routine. C’est pas mal et nous nous organisons de façon équitable entre nous tous. Notre premier rôle est de bien comprendre ce qu’il se passe sur l’eau. En faisant nos fichiers et nos routages perso car nous avons de bonnes polaires, on arrive à bien savoir ce qu’il va se passer. Nous devons avoir un œil bien dosé sur toutes les trajectoires, les vitesses, les changements de voile des bateaux.
Si nous avons un doute, nous appelons les skippers. En fonction des avaries, on connaît aussi les points faibles des bateaux. On ajuste ainsi nos polaires en fonction des avaries qui vont forcément arriver. C’est cet œil averti qui permet de nous rassurer et de rassurer l’environnement de l’épreuve.
L’imoca Corum l’Épargne de Nicolas Troussel a démâté dans la nuit de dimanche à lundi. Pour Jacques Caraës, le mât de Corum l’Épargne qui est tombé le laisse un peu sceptique. | NICOLAS TROUSSEL / CORUM L’ÉPARGNE
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Voiles et Voiliers : Il y a aussi toutes les autorités de secours maritime dans la boucle ?
Jacques Caraës : Tous les MRCC (Maritime Rescue Coordination Centres, ndr), les centres de coordination maritime de sauvetage sur le parcours de la course sont avec nous. Nous avons un site rescue quand la flotte arrive dans leur zone. Ce travail a été très important en amont de la course. Surtout avec le CROSS Gris-Nez.
J’ai créé aussi dernièrement une relation qui était très importante au passage du cap Horn. J’ai eu l’occasion d’aller avec Christophe Auguin saluer le commandant de la base militaire chilienne qui est à Puerto Williams. Avoir de bonne connexion avec ce genre de personne est important pour la course. Après, avec les différents pays, s’il y a des escales techniques, on met en commun toutes les relations des équipes.
En regroupant ce portefeuille d’adresses pour offrir une assistance et une logistique nécessaire à ceux qui en auront besoin. Avec le confinement un peu partout sur la planète, les équipes auront certainement des difficultés pour arriver sur place. C’est important d’avoir des locaux sur qui compter.
Quand nous ne sommes pas prévenus et qu’on voit un bateau en travers de la route, on peut toujours craindre le pire
Jacques Caraës est parfois capable de quelques facéties sur l’eau mais reste intraitable à terre. | CHRISTOPHE FAVREAU
Voiles et Voiliers : Il y a quelques jours vous vous êtes un peu énervé. Pourquoi ?
Jacques Caraës : Comme on peut mettre un carton jaune sur un terrain de foot, j’ai prévenu les skippers qu’il y avait certaines choses à intégrer. Un petit rappel à l’ordre. Quand nous ne sommes pas prévenus et qu’on voit un bateau en travers de la route, on peut toujours craindre le pire. On leur a donc demandé, en plus cette année ils ont l’application WhatsApp qui est pratiquement instantanée, qu’ils nous disent qu’ils vont monter au mât et surtout qu’ils nous préviennent quand l’opération est terminée.
Prévenant aussi leur team manager. Damien Seguin (Apicil) a lui plongé sous sa quille sans prévenir personne. Je n’ai pas vraiment trouvé cela bien. Il leur faut maintenant donner leurs intentions et les délais qu’ils imaginent pour des travaux aussi engagés. Le rappel a été fait et cela fonctionne parfaitement.
Voiles et Voiliers : Un petit mot sur les nouveaux Imoca ?
Jacques Caraës : Avec ce Vendée Globe nous allons avoir un vrai retour car je ne sais pas trop où nous allons avec ces bateaux avec autant d’envergure de foil, de puissance. Certains sont extrêmes. Le mât de Corum l’Épargne qui est tombé me laisse un peu sceptique. Pour l’instant nous n’avons pas d’explication mais est-ce que le mât va être le nouveau fusible ? Surtout qu’ils sont monotypes.
C’est peut-être un peu trop tôt pour le dire. On va donc apprendre plein de choses. J’espère que cela ne mettra pas de candidats en difficulté. Surtout dans le grand Sud avec une mer formée où je pense que certains ne seront pas très à l’aise. Comme ces conditions n’ont pas été réellement validées, je pense que les angles vont être compliqués pour eux par exemple en tenue de pilote. Je croise les doigts.
VENDÉE GLOBE JACQUES CARAËS FOILER FOIL IMOCA
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VIDEO. Que mangent les skippers sur le Vendée Globe ?
La nourriture à bord et la diététique sont des dossiers très importants pour les skippers du Vendée Globe 2020. Comment se sont-ils préparés ? Que mangent-ils pendant leurs repas ? Chacun ses goûts, chacun sa méthode, mais l’objectif est commun : alimenter le corps en carburant pour combler la dépense physique et énergétique. Et, parfois, s’offrir un petit plaisir…
Manuel Cousin présente son repas du jour. | MANUEL COUSIN
Ouest-France Ouest-France. Publié le 20/11/2020 à 16h14
La nourriture est un sacré dossier sur un Vendée Globe. Quand les skippers partent pour un tour du monde, ils doivent tenir 70, 80, 90, 100 jours pour certains. Pendant ce temps-là, il faut donner du carburant au corps pour combler la dépense physique et énergétique.
Il faut aussi alimenter le corps en énergie calorique, puisque selon les zones de navigations, les températures varient énormément. Entre les zones équatoriales, les zones tropicales, ou du grand sud, on passe parfois de 30 degrés à seulement 4 ou 5 dans le grand Sud, pendant des semaines, avec beaucoup d’humidité.
L’apport en calories doit être adapté aux zones que les skippers traversent. « L’alimentation, c’est le carburant de l’organisme. Ils auront beau préparer le bateau comme il faut, si eux ne peuvent pas faire avancer leur propre corps, ils n’arriveront pas à gérer les efforts », abonde Virginie Auffret, nutritionniste de plusieurs skippers du Vendée Globe.
» DIRECT. Vendée Globe : Thomson et Ruyant bataillent en tête, Burton fond sur Jean Le Cam
Le cas Le Cléac’h dans les mémoires
En 2008, lors de son premier VG, Armel Le Cléac’h avait tellement tapé dans ses réserves de nourriture dans le grand Sud, quand il faisait froid et qu’il avait besoin de beaucoup manger, qu’il était arrivé aux Sables-d’Olonne en manque total de nourriture. Il avait perdu près de 8 kg ! C’est l’exemple que tous les skippers essayent de prendre en compte avant le départ.
Mais chaque skipper, selon sa nature, connaît bien ses goûts, ses besoins et a ses propres habitudes. « Ils partent en moyenne avec 150 kg d’alimentation. Ceux qui ont déjà eu la chance de faire un Vendée Globe ou une course en solitaire de plus de 20 jours, ont leur petit rituel qui s’est installé à bord. Ils ont quand même besoin d’assurer un minimum d’énergie, de vitamines, de minéraux…
C’est là où mon rôle est important pour les guider sur cet aspect. Mais on doit aussi prendre en compte la contrainte de poids à embarquer, puisque plus les bateaux sont légers mieux c’est. » Pour autant, tous les skippers doivent s’assurer qu’ils auront assez de nourriture pour aller jusqu’au bout de l’aventure.
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CARTE. Vendée Globe – Classement et positions : Alex Thomson en tête, Sébastien Simon le plus rapide
Joschke : « Je fais donc attention à ce que je choisis »
Isabelle Joschke a fait un choix. Elle n’a embarqué à bord que des plats réalisés par une amie utilisant la technique de la déshydratation. Le tout à partir de produits bio, sains, goûteux et qui lui donnent du plaisir. « On a préparé pour moi des plats déshydratés. Ils ont été cuisinés. Par exemple, il y a du curry d’agneau, de la ratatouille… tout un tas de plats que l’on mange à terre et que tout le monde connaît. Ils ont été cuisinés tout simplement dans une maison et ensuite déshydratés. Ce n’est pas lyophilisé, ce qui fait que le goût est conservé, les vitamines sont à peu près conservées, la consistance aussi. C’est très digeste », explique la skippeuse.
Déshydraté ou lyophilisé, quelle différence ? La déshydratation consiste à extraire l’eau de l’aliment par la chaleur. La lyophilisation consiste, elle, à extraire l’eau de l’aliment après congélation. « Ça fait des éléments un peu plus poudreux mais il y a une préservation des vitamines et des minéraux un peu plus importante, détaille Virginie Auffret. L’idée est de nourrir le corps pour qu’il soit vraiment efficace. Je fais donc attention à ce que je choisis, des produits le plus naturel possible, bio… vraiment pour rester en pleine forme tout au long de la course. »
Certains, comme Manuel Cousin, se font plaisir, comme ici pour le petit-déjeuner du treizième jour de course, avec pains au chocolat au menu.
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Clarisse Cremer a pris cette année le départ de son premier Vendée Globe, sans expérience en termes d’alimentation, donc, sur une période aussi longue. Et elle a donné du fil à retordre à son équipe qui préparait l’avitaillement. Car si à terre, la skippeuse est une bonne mangeuse, quand elle part en mer, elle éprouve des difficultés à se nourrir de façon régulière et équilibrée.
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De l’eau… et des boissons plaisir
« Il est conseillé de garder un rythme de repas, car c’est aussi un repère pour eux dans la journée. Après 80 jours en solitaire, on n’a plus trop de notions du temps. Donc ils ont trois repas, et des snacks et des collations, qui peuvent être associés à des efforts particuliers, en cas de coup de barre ou en prévision d’une manœuvre à venir, indique Virginie Auffret.
Ils ont tous aussi un désalinisateur pour avoir de l’eau potable à bord. Et il y a ceux qui ont aussi envie d’apporter des boissons plaisir à bord. Parce qu’être seul en mer pendant des jours et des jours, avec des baisses de moral, ça fait du bien d’avoir des aliments plaisir. On le prend en compte, mais ça peut le pénaliser sur le poids. »
LIRE AUSSI. Sur le Vendée Globe, le sommeil c’est le nerf de la guerre
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VIDÉO. Vendée Globe. Le bruit assourdissant à bord d’un bateau lancé à 24 nœuds dans la nuit
On savait que les conditions de vie à bord des foilers n’étaient pas faciles. En voici une bonne démonstration avec Boris Herrmann qui a enregistré le bruit à bord de son Imoca SeaExplorer Yacht Club de Monaco. On y entend le sifflement des foils, le bateau avancer à hautes vitesses puis taper dans les vagues. Un environnement plutôt stressant…
Plutôt stressante l’ambiance à bord de l’Imoca SeaExplorer Yacht Club de Monaco de nuit. | BORIS HERRMANN
Laurène COROLLER. Modifié le 20/11/2020 à 15h11
Ce n’est pas pour rien que certains skippers ont embarqué avec eux bouchons d’oreille et autre casque anti-bruit… Imaginez ces caisses de carbone lancées à 20 nœuds sur l’eau et équipées de foils leur permettant de se sustenter. Avant le départ, Charlie Dalin nous disait que les bruits enregistrés à bord de son bateau Apivia pouvaient atteindre 90 décibels ! C’est en audition la limite fixée avant d’atteindre la zone de risque.
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S’il n’existe pas encore de retour sur la dangerosité de ces sons à long terme, on imagine bien qu’ils auront une incidence sur les oreilles des skippers après trois mois de tour du monde. La plupart des skippers ont donc fait mouler des bouchons spéciaux pour réduire les sons, ceci pour préserver leur audition mais aussi pour le confort de vie à bord. Écoutez plutôt ce que ça donne un foiler avoisinant les 20 nœuds :
LA VIDÉO ICI :
www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01164585/src/q003lk3/zone/1/showtitle/1/
VENDÉE GLOBE BORIS HERRMANN SEAEXPLORER YACHT CLUB DE MONACO FOILER
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Vendée Globe. Thomson devant, 13 bateaux sous l’équateur : ce qu’il faut retenir de la 12e journée
Les 32 skippers encore en course sur le Vendée Globe 2020 disputaient, ce jeudi 19 novembre, la douzième journée de compétition en mer, en solitaire. Voici tout ce qu’il faut retenir.
Alex Thomson est toujours en tête de la course ce jeudi soir mais ses poursuivants reviennent très vite. | AFP
Ouest-France Publié le 19/11/2020 à 19h30
La journée de jeudi sur le Vendée Globe 2020 a marqué l’arrivée des skippers dans l’hémisphère sud, après avoir, mercredi, passé la zone du Pot au Noir.
Thomson toujours en tête, mais l’écart se réduit
Bien qu’ayant concédé du terrain sur Thomas Ruyant et Charlie Dalin, Alex Thomson est toujours en tête de la course.
Quelques heures durant, un doute a flotté dans l’étrave d’Hugo Boss. En 48 heures en effet, entre son franchissement de l’équateur en leader, avec 78 milles d’avance sur LinkedOut, son dauphin, et ce jeudi, Alex Thomson a vu son avance fondre : il ne comptait plus que 13 milles d’avance sur Thomas Ruyant au classement de 22 h et 48 sur Charlie Dalin (Apivia) pointé à plus de 160 milles en début de semaine. Jean Le Cam (Yes We Cam !), doyen de la compétition (61 ans) et seul bateau ne possédant pas de foil dans les huit premiers du classement, s’accroche à la 4e place, chassé par Kevin Escoffier (PRB).
13 skippers dans l’hémisphère sud
Une journée, 5 heures et 5 minutes après Alex Thomson, Giancarlo Pedote a à son tour franchi l’équateur. Le skipper d’Ocean Sailor est le 13e à entrer dans l’hémisphère sud lors de cette édition. Seaexplorer – Yacht Club De Monaco, Initiatives-Cœur, Maître Coq IV, OMIA-Water Family et Arkea Paprec l’avaient précédé. Neuf des 13 « sudistes » sont des foilers, mais les « dérives droites » tiennent bon !
On en veut pour preuve la 11e place de Benjamin Dutreux, sacré régatier sur OMIA-Water Family, et forcément la 4e place de Jean Le Cam, encore et toujours. À 135 milles dans le nord du leader, le doyen de la course tient toujours une cadence remarquable, nourrie par son imposant savoir. Kevin Escoffier (PRB) et Louis Burton (Bureau Vallée 2) sont 5e et 6e, à environ 200 milles de la tête de course.
Comme le veut la tradition, Sébastien Simon célèbre le passage de l’équateur. | SEBASTIEN SIMON
D’ici 24 heures, ils devraient être cinq de plus la tête en bas. Ces skippers se seront alors débarrassés du Pot au Noir, ce dont rêvent Alan Roura (La Fabrique), pressé de pouvoir se coller une bonne sieste sans avoir à craindre une pétole brutale ou un coup de vent vachard, ou encore Clarisse Crémer (Banque Populaire X) qui s’inquiète de ne rien avoir à faire lorsqu’il n’y a pas un petit réglage à poser.
Nicolas Troussel à Mindelo
Nicolas Troussel, le skipper de Corum L’Epargne, a posé au mouillage son Imoca ce jeudi après-midi après trois jours de traversée au moteur vers les îles du Cap-Vert. Le voici à quelques encâblures des pontons de Mindelo, la 2e ville de l’archipel. Le marin de la baie de Morlaix attend l’arrivée – imminente – de son équipe à terre pour négocier son atterrissage dans un port inégalement mouillé.
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