Accueil Santé eSanté – PUBLIÉ LE 24/12/2019
Assurer le suivi d’un patient épileptique 24h/24 à l’hôpital ou à son domicile, c’est la promesse du Neuronaute. Ce vêtement bourré de capteurs permet l’enregistrement d’EEG et transmet les données directement à un médecin.
Fiabilité, efficacité… ce dispositif peut-il tenir ses promesses ? BioSerenity propose des services de suivi des patients en continu par le biais de dispositifs d’acquisition et d’interprétation d’examens électrophysiologies tels que l’EEG, l’ECG ou la polysomnographie.
Pour cela, la société a mis au point des textiles intégrant des capteurs permettant l’enregistrement des signaux électro-physiologiques. Le tee-shirt Neuronaute ou les bonnets encéphalogrammes en sont des exemples. Ces vêtements « intelligents » mesurent les données et les transmettent au médecin responsable de la lecture par le biais d’une plateforme de télémédecine.
Le praticien peut vérifier à distance le placement des électrodes. Le dispositif notifie les évènements particuliers (crise d’épilepsie, par exemple). Des enregistrements à long terme peuvent être planifiés. Le Neuronaute doit être manipulé par un professionnel de santé et non par le patient lui-même. Actuellement, les enregistreurs ne sont pas pris en charge par les organismes d’assurance-maladie, mais la lecture peut l’être.
BioSerenity commercialise aussi le CardioSkin, un tee-shirt qui réalise en continu un ECG sur 12 dérivations. Elle a par ailleurs équipé de matériel d’enregistrement polysomnographique plusieurs centres du sommeil, notamment aux États-Unis.
L’avis du Pr Nathalie Kubis, chef du service de Physiologie clinique et explorations fonctionnelles à l’hôpital Lariboisière (Paris)
« L’interprétation des données peut faire problème »
Tout ce qui permet d’enregistrer une activité (neurologique, cardiologie ou autre) dans les conditions de vie habituelle présente une vraie valeur ajoutée.
En effet, hospitaliser un patient pour mesurer son EEG, par exemple, peut être contre-productif si les crises d’épilepsie sont rares ou si elles ne se déroulent que dans des circonstances particulières.
En outre, l’hospitalisation pour examen revient cher.
L’approche de BioSerenity doit être divisée en deux aspects. D’une part, l’innovation technique avec les textiles « intelligents » qui permettent d’y intégrer des capteurs (acquisition des données).
D’autre part, l’interprétation des données (400 000 tests par an dans le monde revendiqués par BioSerenity).
Et c’est ce qui peut faire problème. En effet, l’analyse des données est bien plus pertinente lorsque le médecin en charge de ce travail est aussi celui qui suit habituellement le patient.
Utile ou futile ?
La place des textiles « intelligents » va devenir de plus en plus importante, tout comme celle de la lecture à distance d’examens spécialisés, en particulier dans le contexte de désertification médicale et de rareté de l’expertise.
Source : lequotidiendumedecin.fr