https://www.jim.fr/e-docs/00/02/B7/FB/carac_photo_1.jpg Publié le 20/06/2019

On ne savait pas clairement jusqu’alors si une activité physique d’intensité moyenne à vigoureuse était en mesure de contrebalancer les effets néfastes sur la santé d’une tendance marquée à rester assis. Stamatakis et coll. ont donc décidé :

1- d’examiner les associations éventuelles entre le fait de rester souvent assis et la pratique d’une activité physique d’intensité moyenne/vigoureuse et la mortalité de toute cause et cardiovasculaire ;

2- d’estimer l’effet théorique du repositionnement de la durée de la station assise par rapport au temps consacré à l’activité physique, au temps d’éveil et de sommeil.

Ce travail a porté sur les données de l’étude « 45 and Up Study », étude prospective basée sur un questionnaire, menée entre 2006 et 2009 auprès d’une cohorte d’hommes et de femmes âgés ≥ 45 ans (n= 149 077 participants). Au cours d’un suivi moyen de 8,9 ans, on a dénombré 8 689 décès dont 1 644 étaient d’origine cardiovasculaire. Une association statistiquement significative entre le fait d’être longtemps assis et la pratique d’une activité physique d’intensité moyenne/vigoureuse n’a été retrouvée que sur la mortalité de toute cause.

Le temps resté assis s’est trouvé associé à la mortalité de toute cause et à la mortalité cardiovasculaire dans le groupe de participants qui faisaient le moins d’activité physique (temps d’activité physique d’intensité moyenne/vigoureuse < 150 min/semaine) et ce, selon quasiment sur le modèle réponse-dose.

A titre d’exemple, au sein des participants qui signalaient n’avoir aucune activité physique d’intensité moyenne/vigoureuse, le rapport de risque (hazard ratio) de mortalité de toute cause entre les plus sédentaires (> 8 h/jour) et les moins sédentaires (< 4 h/jour) était de 1,52 (intervalle de confiance [IC] 95 % : 1,13 à 2,03).

A remplacer par une activité physique

Le fait de remplacer la station assise par la marche ou la pratique d’une d’activité physique d’intensité moyenne/vigoureuse, avait les conséquences les plus importantes dans le groupe de sujets à haut niveau de sédentarité (temps resté assis > 6 heures/jour) ; ainsi, par exemple, dans ce groupe de sujets, le HR de la mortalité cardiovasculaire horaire tomberait à 0,36 (IC 95 % : 0,17 à 0,74) si on remplaçait la sédentarité par une vigoureuse activité physique.

En conclusion, chez les adultes, la sédentarité, traduite par un long temps resté assis, se trouve associée à une augmentation du risque de mortalité de toute cause et cardiovasculaire chez les sujets qui sont l’activité physique la plus modeste ; la pratique régulière d’une activité physique d’intensité moyenne/vigoureuse telle qu’elle est préconisée par les recommandations atténue ou abolit effectivement cette association.

Dr Robert Haïat

RÉFÉRENCE : Stamatakis E et coll. : Sitting Time, Physical Activity, and Risk of Mortality in Adults. J Am Coll Cardiol., 2019; 73: 2062–72.

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