Actualités – publiée le 8/10/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Frontiers in Physiology
Même les personnes âgées qui ne sont pas habituées à pratiquer l’exercice peuvent bénéficier d’exercices de résistance tels que la musculation. Ces personnes ont, en effet, la même capacité à développer de la masse musculaire que des athlètes du même âge, de haut niveau et régulièrement entraînés. Cette étude présentée dans la revue Frontiers in Physiology, confirme qu’une personne âgée tire toujours un bénéfice de l’exercice, même si elle commence à pratiquer à un âge avancé.
La progression de la sarcopénie est sous-tendue par des facteurs liés au vieillissement naturel comme des changements hormonaux et des facteurs environnementaux et de mode de vie (une mauvaise alimentation et une activité réduite). Ces facteurs environnementaux peuvent réduire encore la synthèse des protéines musculaires en réponse à l’exercice notamment. C’est un cercle vicieux. Ainsi, a contrario, la perte musculaire liée au vieillissement biologique peut être fortement réduite, chez les personnes plus âgées ayant entrepris un entraînement de longue durée. Ici, les chercheurs de la School of Sport and Exercise de l’Université de Birmingham ont comparé les capacités de renforcement musculaire chez des personnes âgées qui pratiquent un exercice régulier de haute intensité et des personnes âgées en bonne santé.
Peu importe l’âge, peu importe l’exercice ou l’activité, ce qui compte c’est de bouger
L’étude est menée auprès de 2 groupes d’hommes âgés. Le premier groupe étant composé de participants âgés de 70 à 80 ans qui ont toujours pratiqué un sport ou une forme d’exercice au plus haut niveau ou sous forme d’une pratique intense. Le second groupe étant composé de personnes en bonne santé du même âge n’ayant jamais participé à des programmes d’exercices structurés. Chaque participant a reçu un traceur isotopique, puis a pris part à une séance de musculation sur un appareil de musculation.
Les chercheurs ont prélevé des biopsies musculaires chez les participants 48 heures avant et juste après l’exercice, et les ont analysées afin de pouvoir évaluer la réaction des muscles à l’exercice. Le traceur isotopique a permis de mesurer comment les protéines se développaient dans le muscle. Les chercheurs s’attendaient à ce que les « athlètes » présentent une plus grande capacité à développer leurs muscles en raison de leur niveau de condition physique supérieur. En fait, l’étude montre que :
- antécédents sportifs ou pas, les participants âgés ont la même capacité à développer des muscles en réponse à l’exercice.
Il n’est jamais trop tard : en conclusion, peu importe que la personne ait pratiqué régulièrement tout au long de la vie, elle tire toujours bénéfice de l’exercice et quel que soit l’âge auquel elle commence à pratiquer. L’auteur principal, le Dr Leigh Breen précise néanmoins : « De toute évidence, un engagement à long terme en faveur de l’exercice est la meilleure approche pour maintenir une bonne santé, mais même commencer plus tard dans la vie permet de retarder la fragilité et la faiblesse musculaire liées à l’âge ».
Et peu importe l’activité : en conséquence, les chercheurs suggèrent de revoir ou préciser les conseils de santé publique apportés aux personnes âgées sur l’exercice et la musculation.
Ce groupe de population a besoin de conseils spécifiques sur la manière d’améliorer la force musculaire, même en dehors de la pratique d’un sport, grâce aux activités du quotidien notamment : « jardiner, promener son chien, monter et descendre les escaliers, porter ses courses peut contribuer aussi à ralentir la perte musculaire liée à l’âge à défaut d’un programme d’exercice régulier ».
Source: Frontiers in Physiology 30 August 2019 DOI : 10.3389/fphys.2019.01084 Comparable Rates of Integrated Myofibrillar Protein Synthesis Between Endurance-Trained Master Athletes and Untrained Older Individuals
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