Publié le 05/02/2022
Raleigh, le samedi 5 février 2022 – Chad Carswell, un Américain de 38 ans, a refusé de se faire vacciner, perdant ainsi son droit à une transplantation rénale.
L’Histoire regorge d’hommes et de femmes qui sont morts pour leurs idées.
Des individus qui ont préféré sacrifier leur vie plutôt que de renier leurs principes et qui sont généralement admirés pour leur courage.
Mais malgré le respect que l’on leur doit, il est bien difficile de comprendre la motivation qui anime Chad Carswell.
Cet Américain de 38 ans a fait la une des médias américains pour avoir refusé de se faire vacciner contre la Covid-19, alors même que ce refus lui fermait toute possibilité de bénéficier d’une transplantation rénale.
Souffrant d’insuffisance rénale chronique et de diabète de type II (il a dû être amputé des deux jambes !), Carswell est traité par dialyse trois fois par semaine depuis 18 mois.
Pas de greffe pour les non-vaccinés
L’Association américaine de transplantation recommande que les personnes greffées soient vaccinées contre la Covid-19.
En effet, en raison des traitements immunodépresseurs qu’ils reçoivent, ces patients sont très à risque de forme grave : entre 20 et 30 % des greffés contaminés par la Covid-19 décèdent.
Par conséquent, la plupart des hôpitaux américains ont rendu la vaccination obligatoire pour les greffés et les donneurs, ce qui donne lieu à des situations éthiquement difficile dans les rares cas où la personne en attente d’un organe refuse le vaccin et perd ainsi le bénéfice potentiel de la greffe.
La semaine dernière, un hôpital de Boston qui avait refusé de réaliser une greffe cardiaque chez un patient non-vacciné de 31 ans avait ainsi été fortement critiqué pour cette décision.
L’établissement avait justifié son choix par le manque d’organes disponibles, qui implique de ne les attribuer qu’aux personnes qui ont les meilleures chances de survie.
« Un cœur est un cadeau précieux et rare qui doit être utilisé à bon escient » avait déclaré l’hôpital dans un communiqué, qui avait rappelé que les greffés devaient également se faire vacciner contre la grippe et l’hépatite B.
« Notre politique suit la recommandation nationale, selon laquelle toute personne en attente d’une greffe doit être vaccinée » a commenté laconiquement l’hôpital de Caroline du Nord qui a refusé la greffe à Carswell.
Vivre libre ou mourir
Dans une interview au très sérieux Washington Post, Chad Carswell a tenté de motiver sa décision, mais ces explications ne font que souligner encore un peu plus le caractère totalement insensé de son refus.
« Rien au monde ne pourrait me convaincre de me faire vacciner » explique le patient, qui dit désormais vivre chaque jour comme s’il était le dernier.
« Si j’étais sur mon lit de mort et qu’ils me disaient qu’un rein était prêt et que j’avais juste à me faire vacciner je leur répondrais ‘’on se voit de l’autre côté’’ » soutient Chad Carswell, qui dit pourtant ne pas croire aux théories du complot sur les vaccins, même s’il est « sceptique » sur la manière dont ils ont été développés.
Cette affaire illustre bien l’irrationnalité dans laquelle ont sombré certains non-vaccinés.
Même en admettant que les vaccins soient dangereux (ce qui n’est pas le cas dans l’immense majorité des cas), comment ne pas préférer ce danger à la mort ?
Si certains antivaccins soutiennent qu’ils n’ont pas peur de la Covid-19 (qui n’a, après tout, qu’un taux de mortalité d’environ 1 %), comment continuer à tenir ce raisonnement quand c’est une mort quasi certaine qui se profile ?
« Vivre libre ou mourir » criaient les révolutionnaires français et américains.
Plus de deux siècles plus tard, Chad Carswell semble avoir pris ce slogan un peu trop au pied de la lettre.
« Je suis né libre et je mourrais libre » a-t-il expliqué aux journalistes.
Grégoire Griffard
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