https://www.jim.fr/e-docs/00/02/BB/5E/carac_photo_1.jpg Publié le 20/08/2019

L’American Heart Association propose le score Life’s Simple 7 comme outil de calcul de risque et de prévention cardiovasculaire. Il se compose de 7 paramètres : 4 paramètres comportementaux (tabagisme, type de régime alimentaire, intensité de l’activité physique et indice de masse corporelle) et 3 biologiques (glycémie à jeun, taux de cholestérol et hypertension artérielle). Chaque paramètre est côté : 0 (niveau à risque), 1 (niveau intermédiaire) ou 2 (score idéal). Le score final va donc de 0 à 14, 14 étant le score optimal. Il est prouvé que les personnes dont le score est élevé ont un risque inférieur de présenter une pathologie cardio-métabolique comme le diabète de type 2, une pathologie coronaire ou un accident vasculaire cérébral.

Des travaux récents ont aussi montré que les scores d’évaluation cardiovasculaires pourraient être des outils intéressants pour la prévention de la démence. Un bon score de risque cardiovasculaire semble en effet associé à un risque réduit de déclin cognitif et de démence. Les résultats de ces études sont toutefois contradictoires et ces incohérences pourraient être liées au fait que les tests, souvent réalisés à un âge déjà avancé, ne prennent pas en compte la période préclinique, parfois longue, précédant le diagnostic de démence.

Un risque de démence réduit avec une bonne hygiène de vie

Pour réduire ce risque de biais, une équipe américaine a confronté les résultats des scores Life’s Simple 7 à l’âge de 50 ans avec l’incidence de la démence chez 7 899 personnes. Le résultat était classé comme défavorable (score 0-6), intermédiaire (7-11) et optimal (12-14).

Au cours d’un suivi médian de 24,7 ans ont été répertoriés 347 cas de démence. Il apparaît que le score Life’s Simple 7 à 50 ans est associé au risque de démence pendant cette période, avec le risque le plus faible pour les scores intermédiaire et optimal comparé au score défavorable. Par rapport à une incidence de 3,2 pour 1 000 personnes-années pour les personnes au score défavorable, le risque est inférieur de 1,5 pour 1 000 pour le score intermédiaire et de 1,9 pour le score optimal. L’impact des paramètres comportementaux et biologiques est sensiblement le même, suggérant que ces deux types de paramètres contribuent de la même façon au risque de démence. Notons que l’association entre le score cardiovasculaire à l’âge de 50 ans et la démence est observée aussi chez les patients ne présentant aucune pathologie cardiovasculaire au cours du suivi.

Des IRM réalisées sans un sous-groupe de patient corroborent ces résultats, montrant que les scores les plus élevés sont associés, 20 ans après, à des volumes de matières blanche et grise supérieurs.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCE : Sabia S et coll. : Association of ideal cardiovascular health at age 50 with incidence of dementia: 25 year follow-up of Whitehall II cohortstudy. BMJ 2019; 366: l4414

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