Actualités – publiée le 10/01/2020 par Équipe de rédaction Santélog
Cephalalgia
Bien que l’exercice aérobie régulier soit fortement recommandé aux patients migraineux, comme une option complémentaire en prévention de la migraine et des crises, un patient sur 3 considère que la pratique de l’exercice physique peut aussi être un déclencheur de crises…
Alors quelle est la conduite à tenir ? Fuir l’exercice par peur de la crise ou persévérer ? Cette étude, publiée dans la revue Cephalalgia engage les femmes souffrant de migraine à surmonter leur anxiété et à reprendre une activité physique modérée.
La migraine affecte environ 10 à 15% de la population et parmi ses critères de diagnostic figure l’aggravation des crises par l’activité physique. Pourtant l’exercice régulier fait partie des mesures de mode de vie permettant de prévenir la migraine.
Cette équipe de la State University of New Jersey montre ici, que comme pour d’autres conditions, l’anxiété liée à l’apparition de symptômes douloureux, explique principalement l’abandon de l’exercice physique par de nombreux patients migraineux.
La peur de la reprise des crises décourage de la reprise de l’exercice
Les chercheurs ont suivi 100 femmes souffrant de migraines probables, qui ont renseigné par questionnaire leurs niveaux de sensibilité à l’anxiété, l’évitement intentionnel de l’activité physique modérée et vigoureuse au cours du dernier mois, les différents items du Global Physical Activity Questionnaire (GPAQ) et la perception autoévaluée du risque de déclenchement de crise avec l’activité physique.
L’analyse constate que :
- l’augmentation de la sensibilité à l’anxiété est associée à l’évitement de l’activité physique ;
- une augmentation d’un point sur l’échelle de sensibilité à l’anxiété est associée à une augmentation de 5% de la probabilité de ne pas pratiquer ;
- les participantes préoccupées par l’apparition d’éventuels symptômes douloureux ou gênants avec la reprise d’une activité physique ont une probabilité multipliée par 7 d’éviter l’activité physique vigoureuse ;
- les participantes préoccupées par l’apparition d’éventuels symptômes cognitifs, ont une probabilité multipliée par 5 d’éviter l’activité physique modérée ;
- les scores de sensibilité à l’anxiété sont associés à l’« attente » d’un effet aggravant de l’activité physique sur les symptômes de migraine.
Surmonter son anxiété et pratiquer l’exercice ? Si cette étude n’évalue pas directement l’incidence des crises de migraines avec la pratique de l’exercice chez les patients migraineux, elle montre que si certains de ces patients ne pratiquent pas, c’est surtout par crainte des crises.
Les chercheurs soutiennent les preuves de la littérature sur les bénéfices d’une activité physique modérée chez les patients migraineux et suggèrent que les patients souffrant d’anxiété pourraient bénéficier d’une intervention d’éducation sur l’effet positif de l’activité physique et sur l’effet néfaste de son évitement.
Source: Cephalalgia 2019 DOI : 10.1177/0333102419861712 Anxiety sensitivity and intentional avoidance of physical activity in women with probable migraine
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