INFECTIOLOGIE  –  Par Marielle Ammouche le 25-09-2020

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A l’occasion de la Journée mondiale du cœur qui a lieu le 29 septembre prochain, le Fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes (cofondé en 2020 par le Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue, médecin vasculaire, chef de service au CHU de Lille, et Thierry Drilhon, Président de la Franco-British Chamber) souhaite attirer l’attention sur les risques liés à la grossesse chez les femmes porteuses d’une maladie cardiovasculaire.

Il existe environ 150 000 femmes en âge de procréer présentant une pathologie cardiovasculaire, en France. En cas de grossesse des risques de complication existent non seulement pour la femme enceinte, mais aussi pour l’enfant, lié au développement du placenta, nouvel organe spécifique, et à la présence du bébé.

« On estime que l’adaptation cardiaque à la grossesse est proche de celle des sportifs de haut niveau d’endurance », affirme le Dr Marjorie Richardson, (CHU de Lille). Dès le début de la grossesse, on observe une augmentation de la taille des cavités cardiaques, une dilatation des vaisseaux, et une augmentation de la fréquence cardiaque, qui visent à assurer un débit sanguin croissant vers le placenta et le bébé.

L’accouchement est aussi un facteur de risque du fait des contractions, des efforts d’expulsion, de la douleur, des saignements et de l’anesthésie.

« Les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité maternelle dans la plupart des pays occidentaux. En France, les résultats de l’enquête des causes de mortalité maternelle montrent que les hémorragies sont la première cause directe de mortalité tandis que les maladies cardio-vasculaires en sont la première cause indirecte » rappelle le Pr Claire Mounier-Véhier.

Sur des données de 2013 et 2019 (Roos-Hesselinck European Heart Journal 2013 et 2019), les femmes porteuses d’une maladie cardiaque « ont un risque multiplié par 15 de complications pour leur bébé et par 100 de mortalité pour elle-même, si elles ne sont pas correctement prises en charge » affirme la spécialiste.

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Dans ce contexte, la programmation de la grossesse et un bon suivi médical sont nécessaires. « Pour une femme porteuse d’une maladie cardio-vasculaire, se faire accompagner par son gynécologue, son médecin traitant et son cardiologue est essentiel pour mener à bien un projet de grossesse dans des conditions de sécurité optimales, conclut le Pr Geneviève Plu-Bureau, responsable de l’unité de gynécologie médicale de l’hôpital Port-Royal à Paris.

Une contraception est conseillée en attendant le feu vert de l’équipe d’experts cardio-obstétricale afin de programmer la grossesse dans une situation clinique préparée et optimale pour la mère et l’enfant. »

Sources : D’après le dossier de presse de Agir pour le cœur des femmes.

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