Actualités – publiée le 24/01/2020 par Équipe de rédaction Santélog

Nature Structural and Molecular Biology

Des protéines bactériennes qui imitent les protéines du gluten, au point d’induire ensuite une réponse immunitaire aberrante au gluten

C’est un tout nouveau mécanisme déclencheur de la maladie cœliaque qu’identifie ici cette équipe de l’Université Monash (Australie) : des protéines bactériennes qui imitent les protéines du gluten, au point d’induire ensuite une réponse immunitaire aberrante au gluten.

Alors que l’exposition bactérienne avait déjà été identifiée comme un facteur de risque environnemental possible dans le développement de la maladie, ces travaux, présentés dans la revue Nature Structural and Molecular Biology, qui contribuent à expliquer son déclenchement et sa chronicité, pourraient conduire à de nouvelles approches diagnostiques ou thérapeutiques.

La maladie cœliaque est causée par une réaction aberrante du système immunitaire au gluten, une protéine présente dans les céréales comme le blé, le seigle, l’orge et l’avoine, et qui se retrouve donc généralement dans le pain, les pâtisseries et les gâteaux. Les cellules du système immunitaire, considèrent le gluten comme une substance étrangère et initient une réponse inflammatoire dans l’intestin grêle qui provoque un large éventail de symptômes, notamment la diarrhée, des ballonnements et une malabsorption des nutriments…

Les personnes atteintes de la maladie cœliaque doivent suivre un régime sans gluten à vie, car même de tout petits apports de gluten peuvent causer des problèmes de santé. Cette étude décrypte un processus par lequel un facteur environnemental, une simple exposition microbienne, peut déclencher la maladie cœliaque chez les personnes à prédisposition génétique. Ce facteur environnemental, c’est une exposition microbienne

Protéines bactériennes et protéines du gluten, même combat pour le système immunitaire

Quel processus : en cas d’une telle exposition, les récepteurs isolés des cellules immunitaires T des patients sujets à la maladie cœliaque « confondent » des fragments de protéines de certaines bactéries avec des fragments de gluten. Ainsi, l’exposition à ces protéines bactériennes peut être impliquée dans la génération d’une reconnaissance aberrante du gluten par ces mêmes cellules T lorsque des individus sensibles mangent ensuite des céréales contenant du gluten.

Ainsi, ce lien -ou similitude pour les lymphocytes T des patients- entre les protéines du gluten et les protéines présentes dans certaines bactéries pourrait expliquer le cercle vicieux de la maladie et de ses manifestations.

Gluten et bactéries, 2 types de protéines parfois indiscernables pour les cellules T : le système immunitaire réagit aux protéines bactériennes dans le cadre d’une réponse immunitaire normale et, ce faisant, développe une réaction aux protéines de gluten parce que, pour le système immunitaire, ces 2 types de protéines sont indiscernables.

En poursuivant cette hypothèse jusqu’au bout, le déclenchement de la maladie cœliaque pourrait donc être dans certains cas -à prédisposition- le résultat d’une exposition bactérienne.

Source: Nature Structural and Molecular Biology 23 December 2019 DOI: 10.1038/s41594-019-0353-4  T cell receptor cross-reactivity between gliadin and bacterial peptides in celiac disease

Plus sur la Maladie Coeliaque sur Nutrition Blog