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Par Ivan DROUAL

Mais pourquoi les orques attaquent-elles les voiliers ? – Edition du soir Ouest-France – 24/05/2023

Le voilier du skipper français Sébastien Destremau a été attaqué par des orques au large de l’Espagne, lundi 22 mai 2023.

Ce n’est pas la première fois que ces cétacés s’en prennent ainsi à un bateau.

Mais comment expliquer ces attaques ? Les spécialistes avancent plusieurs hypothèses.

Participant à deux éditions du Vendée Globe (2016-2017 et 2020-2021), le skipper français Sébastien Destremau (58 ans) s’est retrouvé dans une délicate position le lundi 22 mai 2023.

Vingt orques ont pris pour cible son voilier qui naviguait au large du cap de Trafalgar (Espagne), près de Gibraltar.

Celui qui avait abandonné sur le Vendée Globe pour sa deuxième participation a dû se diriger vers Cadix après que son gouvernail a été endommagé.

« J’avais vraiment peur que le bateau coule. À bord de ces bateaux, il n’y a pas de cloisons étanches comme sur un bateau du Vendée Globe, c’était ça qui m’inquiétait beaucoup »dit le navigateur auprès de BFMTV .

Le confinement, déstabilisateur des orques ?

Au sud de l’Espagne, de telles attaques d’orques sont fréquentes depuis trois ans.

En effet, depuis 2020 – année marquée par la pandémie de Covid-19 – le nombre d’interactions entre ces mammifères marins et les bateaux se multiplie.

Une centaine d’attaques auraient eu lieu et deux incidents majeurs se sont soldés par des naufrages.

Des biologistes interrogés par le quotidien britannique The Guardian en septembre 2020 estimaient que la levée des mesures de confinement a entraîné une reprise de trafic tellement forte qu’elle a déstabilisé les orques évoluant dans les eaux du détroit de Gibraltar, là où la pollution sonore est la plus forte.

Pour faire simple, le trafic aurait fait perdre la tête aux animaux marins.

Lire aussi : TÉMOIGNAGE. Son voilier attaqué par des orques au large de la Bretagne, il raconte

Mais selon Paula Mendez-Fernandez, biologiste marine à l’observatoire Pelagis de La Rochelle (Charente-Maritime), les orques veulent avant tout jouer et non attaquer les voiliers.

L’hypothèse d’un « jeu social »

« Il y a plusieurs hypothèses qui peuvent expliquer ces comportements.

Mais la plus probable est qu’il s’agit d’un jeu social qu’elles ont appris et se transmettent sans doute parce qu’elles trouvent cela amusant.

Les orques sont des cétacés extrêmement intelligents avec une capacité à transmettre les connaissances d’une génération à l’autre. Ils sont aussi très curieux », expliqua-t-elle au micro de TF1 en novembre dernier.

En clair, les orques jouent avec nous comme nous pouvons jouer avec les chats.

Si les attaques se déroulent principalement dans les mers hispaniques, des faits similaires ont été rapportés en Bretagne récemment.

En août dernier, le skipper norvégien Rolf Storkson a été victime d’un assaut d’orques au large de Brest (Finistère)

Cinq cétacés géants se sont acharnés sur le safran de son voilier, forçant le navigateur norvégien à faire escale au chantier naval de Brest.

« Ils ne semblaient pas agressifs, mais on aurait dit que la maman apprenait à son petit », témoignait-il dans nos colonnes.

Même si ces attaques sont plutôt rares, mieux vaut savoir comment réagir.

D’après la Cruising Association, association de plaisanciers britannique, le meilleur moyen d’empêcher les orques d’attaquer le gouvernail est de jeter du sable dans la mer afin de les éloigner.