Publié le 12/04/2021
Malgré son caractère insulaire, l’Australie n’a pas été épargnée par la pandémie de Covid-19.
Comme partout ailleurs, les mesures d’isolement et de distanciation physique constituent des stratégies-clés pour réduire le taux d’infection.
Mais si la politique du maintien au domicile dans la mesure du possible et des déplacements limités à l’obtention de biens et de services essentiels semble absolument nécessaire pour aplatir la courbe (de la contagion), elle nécessite en permanence des efforts majeurs pour beaucoup et elle se révèle particulièrement difficile pour certains.
A Page et coll. consacrent ainsi un article au défi complexe que représente l’impératif de maintenir la socialisation des personnes âgées, dans ce contexte de raréfaction impérative des contacts physiques.
Il leur est en effet « fortement conseillé » de « prendre leurs distances », même avec les membres de leur famille et avec leurs amis, d’autant plus que la mortalité de la Covid-19 est plus élevée chez les seniors.
Or d’un autre côté, on connaît les ravages psychologiques de l’isolement et de la paupérisation des relations sociales, notamment chez les personnes âgées et dans ce contexte australien où l’importance des distances complique déjà les contacts interhumains.
Confinement rime avec isolement
Comme le notent les auteurs, les effets positifs de la distanciation physique peuvent donc être contrariés par les effets néfastes de l’isolement et de la solitude, susceptibles de conduire à une détresse psychologique importante.
Et si des ressources techniques (smartphones, tablettes, ordinateurs) permettent de compenser en partie ces difficultés de communication, les sujets âgés ne sont malheureusement pas les utilisateurs les plus chevronnés de ces technologies.
Selon les auteurs, en ces temps « sans précédent », il est important que les mesures de distanciation physique pour contenir la Covid-19 n’aient pas un « coût trop élevé » pour la santé mentale, notamment en matière de psycho-gériatrie.
Quand des personnes âgées « se retrouvent seules, en manque de contact humain », le maintien du lien social avec cette génération demeure « crucial », au minimum en recourant aux appels téléphoniques quand les intéressés ne sont pas à l’aise avec les formes de communication en ligne.
Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE: Page A et coll.: Ensuring older Australians remain socially connected during the COVID-19 isolation period. Australian & New Zealand Journal of Psychiatry 2020; 55(03): 326–327.
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