Actualités – publiée le 11/12/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Nature Communications
En démontrant que le stress au début de la vie prolonge sa durée, cette équipe de l’Université du Michigan suggère que l’exposition au stress oxydatif au jeune âge augmente la résistance au stress à vie. Cette recherche expérimentale présentée dans la revue Nature, identifie un lien biologique et épigénétique entre les événements du tout début du développement, la résistance au stress et la durée de vie.
Un aspect central de la recherche sur le vieillissement est de savoir quand apparaît « l’individualité » dans la vie, qui détermine entre autres critères, la variabilité de la durée de vie. La génétique est un facteur reconnu de longévité : les enfants de parents qui vivent ou ont vécu longtemps, ont de bonnes chances de vivre plus longtemps. L’environnement a également son impact sur cette individualité. Et parmi les facteurs environnementaux, le stress.
L’équipe montre, ici sur le ver rond Caenorhabditis elegans, que ce facteur, bien spécifique, l’augmentation transitoire des espèces réactives de l’oxygène (ROS), au début du développement enclenche différents processus qui augmentent la résistance au stress, améliorent l’homéostasie et prolongent la durée de vie. Le stress oxydatif qui se produit lorsque les cellules produisent plus d’oxydants et de radicaux libres qu’elles ne peuvent en traiter, participe au processus de vieillissement, mais peut également résulter de conditions stressantes telles que l’exercice et la restriction calorique.
Être exposé au stress au début de la vie permet de mieux lui résister plus tard dans la vie
Plus d’oxydants durant le développement : les scientifiques montrent ici que les vers C. elegans qui produisent plus d’oxydants au cours de leur développement vivent plus longtemps que les vers produisant moins d’oxydants. Ces organismes à vie courte constituent un système modèle précieux pour la recherche sur le vieillissement, en partie parce que chaque ver produit des centaines de descendants génétiquement identiques. Cependant, même si ces descendants sont maintenus dans un même environnement, leur durée de vie varie de manière surprenante.
« Ainsi, si la durée de vie était uniquement déterminée par les gènes et l’environnement, ces vers génétiquement identiques cultivés sur la même boîte de Pétri auraient à peu près la même durée de vie, mais ce n’est pas du tout le cas : certains vers ne vivent que 3 jours d’autres encore se déplacent avec bonheur après 20 jours ».
C’est un vieillissement plus résistant : Les niveaux d’espèces réactives de l’oxygène (ROS ou oxydants produits par chaque organisme respirant de l’air) sont étroitement associés au vieillissement. Les chercheurs montrent chez leur modèle qu’au lieu d’induire une durée de vie plus courte, des niveaux plus élevés de ROS au cours du développement sont associés à une durée de vie plus longue.
Lorsque les chercheurs exposent les vers juvéniles à des ROS au cours du développement, leur durée de vie moyenne augmente. En séparant les vers qui produisent de grandes quantités de ROS de ceux qui en produisent peu, les chercheurs identifient la principale différence entre les deux groupes, une modification épigénétique qui dépend des conditions de stress oxydatif. Il reste à identifier si cette modification persiste tout au long de la vie et comment elle la prolonge…
Comprendre cela pourrait permettre aux scientifiques de développer des interventions qui pourraient prolonger la vie …
« L’hypothèse que des événements du début de la vie aient de tels effets positifs plus tard dans la vie est vraiment fascinante. Étant donné le lien entre le stress, le vieillissement et les maladies liées à l’âge, il est possible que des événements précoces de la vie affectent également la vulnérabilité à la démence et à la maladie d’Alzheimer ».
Source: Nature 04 December 2019 Developmental ROS Individualizes Organismal Stress Resistance and Lifespan
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