Dr Irène Drogou | 10.04.2019

lombalgiesLe Quotidien du Médecin

Crédit Photo : PHANIE Zoom      Rachialgie HAS

Second motif de recours chez le médecin généraliste, « la lombalgie commune occasionne un trop grand recours à des actes inutiles », indique la Haute Autorité de santé (HAS) dans une fiche mémo dédiée à cette pathologie qui touche 8 Français sur 10 au cours de leur vie.

Dans ses messages clés, autant l’agence estime « essentiel de délivrer une information rassurante quant au pronostic », autant elle insiste sur l’importance d’identifier précocement les patients à risque de chronicité. L’objectif est de limiter le passage au stade chronique et de maintenir une activité professionnelle, cette pathologie étant la première cause d’exclusion du travail avant 45 ans.

L’activité physique, le traitement principal

La lombalgie chronique est définie par une durée supérieure à 3 mois, alors que la lombalgie aiguë est résolue le plus souvent en 4 à 6 semaines. Dans 90 % des cas, la douleur se résorbe en moins de 6 semaines. « L’activité physique adaptée est le traitement principal », rappelle la HAS. Des antalgiques peuvent éventuellement être prescrits « afin de calmer la douleur pour la plus courte durée possible en attendant la guérison spontanée de la lombalgie », est-il précisé. La HAS indique qu’aucun médicament n’a prouvé l’efficacité à moyen terme sur l’évolution d’une poussée aiguë.

Il est recommandé de réévaluer le patient 2 à 4 semaines après une poussée aiguë.

En présence de facteurs de risque de chronicité (problèmes émotionnels, comportements douloureux inappropriés, problèmes liés au travail, etc.), la HAS recommande de proposer une kinésithérapie avec participation active du patient. En l’absence d’amélioration, la prise en charge est multidisciplinaire, incluant un médecin spécialiste du rachis et si nécessaire un médecin du travail.

Signes d’alerte à repérer

La HAS rappelle qu’avant de parler de lombalgie commune, il est nécessaire d’éliminer des signes d’alerte suggérant une pathologie sous-jacente grave : douleur de type non mécanique, symptôme neurologique étendu (déficit sphinctérien, syndrome de la queue de cheval), paresthésie au niveau du pubis, perte de poids inexpliquée, antécédent de cancer, syndrome fébrile, usage de drogue intraveineuse, usage prolongé de corticoïdes, douleur thoracique (rachialgies dorsales), âge < 20 ans ou > 55 ans, altération de l’état général.

Place limitée de l’imagerie

En l’absence de « drapeau rouge », « il n’y a pas d’indication à réaliser une imagerie rachidienne dans le cas d’une poussée aiguë de lombalgie », est-il indiqué. La HAS recommande d’expliquer au patient pourquoi une imagerie n’est pas nécessaire. « Il est important d’expliquer au patient l’absence de corrélation systématique entre les symptômes et les signes radiologiques », est-il précisé.

En revanche, en cas de lombalgie chronique, une imagerie par IRM est recommandée (ou un scanner en cas de contre-indication à l’IRM). De plus, si un geste invasif (infiltration épidurale, voire chirurgie) est envisagé, une imagerie (IRM ou TDM si contre-indication) est conseillée (sauf chez les patients hyperalgiques).

Source : Lequotidiendumedecin.fr

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Prise en charge des lombalgies : une fiche de la HAS pour ne pas se tromper

Didier Doukhan   | 05.04.2019

dosLe Quotidien du Pharmacien

PhanieZoom

La Haute Autorité de santé (HAS) vient d’éditer une fiche visant à aider les professionnels de santé à prendre en charge le patient présentant une lombalgie commune.

Du diagnostic à la prise en charge médicamenteuse ou non, la nouvelle fiche éditée par la HAS reprend l’intégralité du parcours de prise en charge par les professionnels de santé des patients souffrant de lombalgie commune. Rappelons que la lombalgie commune désigne une douleur lombaire qui ne comporte pas de signes d’alerte. Le terme lombalgie « commune » est préféré à celui de lombalgie « non spécifique » en pratique courante.

Quant à la lombalgie chronique, elle est définie par une lombalgie de plus de 3 mois. Globalement, souligne la HAS, la prise en charge doit être centrée sur le patient : elle prend en compte le vécu du patient et le retentissement de sa douleur (dimensions physique, psychologique, et socioprofessionnelle). Cette prise en charge globale est habituellement nommée « bio-psycho-sociale » et s’appuie sur une décision médicale partagée. Pour aider les professionnels à assurer cette prise en charge de façon harmonisée, la HAS a établi un arbre décisionnel.

La fiche rappelle qu’aucun médicament antalgique n’a prouvé d’efficacité à moyen terme sur l’évolution d’une poussée aiguë de lombalgie. Néanmoins la prise en charge antalgique graduée, débutant par des antalgiques de palier I, peut être mise en place pour la gestion des accès douloureux. La HAS recommande de rappeler le bon usage des antalgiques et leur utilité à visée symptomatique et non curative. Le choix du traitement doit prendre en compte les antécédents médicaux, les expériences antérieures de prise antalgique, les préférences du patient et le risque de mésusage.

Source : Lequotidiendupharmacien.fr

ECRIT PAR  Didier DoukhanRédacteur en chef

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RHUMATOLOGIE

Lombalgies : les nouvelles recommandations de la HAS pour éviter le passage à la chronicité

Par Marielle Ammouche le 04-04-2019

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Pathologie fréquente (84% de la population au cours de la vie) et de pronostic favorable dans la grande majorité des cas, la lombalgie constitue le second motif de recours à un médecin généraliste.

Pour la Haute Autorité de santé, « la lombalgie occasionne un trop grand recours à des actes inutiles et constitue aujourd’hui un problème de santé publique et de santé au travail ». C’est pourquoi elle publie le 4 avril une recommandation, assortie d’un arbre décisionnel, sur la prise en charge des patients « dans le but d’améliorer et harmoniser les pratiques professionnelles ». L’objectif est d’adopter précocement une stratégie de prise en charge adaptée, et ainsi de maintenir une activité professionnelle et d’éviter le passage à la chronicité.

La HAS rappelle ainsi que la lombalgie est aiguë dans la grande majorité des cas (9 patients sur 10), se résorbant en 4 à 6 semaines. Sur le plan clinique, des signes évoquant une pathologie sous-jacente doivent être recherchés (infection, une maladie inflammatoire, un cancer, un problème neurologique…). Et il n’est pas pertinent de réaliser une imagerie en l’absence de signes d’alerte, « puisqu’il n’existe pas systématiquement de concordance entre symptômes et signes radiologiques ». Une activité physique adaptée reste le pilier de la prise en charge à ce stade. « Elle permet une évolution favorable de la lombalgie et limite les récidives. Le professionnel de santé doit encourager le patient à poursuivre ses activités de la vie quotidienne, y compris le travail », souligne la HAS. Des antalgiques peuvent être prescrits, en durée courte. Il est par ailleurs fondamental de rassurer le patient sur l’évolution de cet épisode.

La lombalgie ne devient chronique (plus de 3 mois d’évolution) que dans 3 à 6% des cas. Ce n’est à ce stade, ou en cas de facteur de risque de chronicité qu’ »une rééducation active par kinésithérapie se révèle pertinente ». La HAS insiste sur la nécessité, en l’absence d’efficacité de la rééducation, d’une prise en charge multidisciplinaire incluant un médecin spécialiste du rachis et si nécessaire un médecin du travail. En effet, l’impact de la lombalgie sur l’activité professionnelle est majeur. Ainsi, cette pathologie constitue dorénavant la première cause d’exclusion du travail avant 45 ans.

Enfin, la prise en charge globale du patient, dite « bio-psycho-sociale », doit être centrée sur le patient : elle prend en compte son vécu et le retentissement de sa douleur (dimensions physique, psychologique et socio-professionnelle). Elle s’appuie sur une décision médicale partagée.

Sources :   Haute Autorité de santé (4 avril 2019).

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https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/90x66/public/lombalgie_2017.jpg?itok=kBPKEcal Lombalgie commune

https://www.egora.fr/sites/egora.fr/files/styles/90x66/public/lombalgieeeeok.jpg?itok=2jU-QaAQLombalgie chronique