© iStock 08/06/2019
Des chercheurs démontrent que dès l’âge de 9 ans, les enfants perdent leur motivation à pratiquer des activités physiques lors des cours d’éducation physique à l’école. Leurs résultats plaident pour une réflexion sur l’enseignement de l’éducation physique, afin de lutter contre l’inactivité physique dès le plus jeune âge.
En 40 ans, les collégiens ont perdu environ 25 % de leur capacité physique, c’est-à-dire qu’ils courent moins vite et moins longtemps, selon la Fédération Française de Cardiologie. En cause : l’environnement social, la perte d’espaces de jeux, ou encore le développement des technologies. Mais à partir de quel âge les enfants perdent-ils l’envie de se dépenser ? Des chercheurs de l’Université de Genève ont suivi pendant deux ans 1200 élèves âgés de 8 à 12 ans pour répondre à cette question. Ils ont constaté que dès l’âge de 9 ans, les bonnes raisons de se dépenser (plaisir lié à l’activité ou la santé) reculaient au profit d’autres motivations : avoir une bonne note ou améliorer son image auprès des autres.
Plus précisément, les élèves ont dû remplir tous les six mois un questionnaire mesurant leur quantité de motivation sur une échelle en 7 points, selon différents éléments associés ou non à la pratique de l’activité elle-même : plaisir, apprentissage, santé, notes, satisfaction d’autres personnes, intégration… « Nos résultats démontrent une forte baisse des motivations positives pour l’activité physique (avec de bonnes qualités motivationnelles), comme le plaisir ou la santé, sur la période de l’école primaire et ce, dès l’âge de 9 ans. », commente Julien Chanal, chercheur à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’UNIGE. Ce déclin n’avait jamais été constaté si jeune !»
Les bonnes motivations s’envolent-elles avec l’âge ?
Les chercheurs ont constaté qu’au contraire, les motivations considérées comme néfastes (avec de mauvaises qualités motivationnelles), comme pratiquer l’activité pour avoir une bonne note ou pour renvoyer une image positive à ses camarades, augmentent avec les années. « Certes, les motivations néfastes font aussi que l’enfant pratique une activité physique, mais ces qualités motivationnelles ne valent qu’à court terme, ce qui est contre-productif pour le développement physique de l’enfant. En effet, on sait que les bonnes raisons de pratiquer jeune font que les enfants restent des pratiquants à l’âge adulte.», continue Julien Chanal. Mais comment lutter contre la baisse si précoce des bonnes motivations ?
Pour les chercheurs, la scolarité a un rôle primordial à jouer au quotidien pour lutter contre la sédentarité chez les enfants. « Maintenant que les enfants ne bougent plus autant qu’avant en dehors de l’école, il est primordial que les périodes de cours dédiées à l’éducation physique valorisent au maximum le mouvement. », concluent-ils. A noter que selon l’Organisation mondiale de la santé, les jeunes âgés de 5 à 17 ans devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique, d’intensité modérée à soutenue. Or, la Fédération Française de Cardiologie précise qu’en France, moins de 50 % des enfants respecteraient ces 60 minutes d’activité physique par jour préconisées.
A lire aussi : Jeunes et sédentarité : Santé Publique France met à disposition un cours en ligne
Activites avecAuteur : Alexandra Bresson