SYNDROMES PARKINSONIENS
Par le Dr Harold Mouras (EA 7273 – Centre de Recherche en Psychologie, Université de Picardie Jules-Verne – Amiens) [Déclaration de liens d’intérêts]
Article commenté :
Relationships between gait and emotion in Parkinson’s disease: A narrative review.
Avanzino L, Lagravinese G, Abbruzzese G, Pelosin E
Gait Posture. 2018 ; 65:57-64.
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L’atteinte du pas est centrale dans la maladie de Parkinson et a un impact négatif sur la qualité de vie des patients. Les troubles accompagnant la maladie dans les processus cognitifs et sensori-moteurs empêchent la capacité des patients à marcher rapidement, de façon efficace et sûre.
De nombreux résultats récents de la littérature suggèrent que les troubles émotionnels liés à la maladie pourraient aussi affecter le pas. Dans cette revue, les auteurs ont exploré la nature des relations entre la capacité à marcher, les troubles émotionnels et cognitifs dans la maladie de Parkinson.
Sur le plan méthodologique, la littérature a d’abord été explorée pour les sujets sains, puis les évidences expérimentales portant sur l’influence des émotions sur le pas dans la maladie de Parkinson.
En particulier, les auteurs de cette revue ont porté leur attention sur la contribution des troubles affectifs à ceux des troubles continus du pas comme la bradykinésie ou l’hypokinésie dans le pas.
De plus, leur attention s’est également portée sur l’influence des traitements émotionnels sur les troubles épisodiques du pas, comme la sidération du pas. De potentiels effets de thérapies pharmacologiques, chirurgicales ou physiques ont été également considérés dans cette revue de la littérature.
Les résultats de cette revue furent éloquents. Une évidence émerge dans la littérature que les troubles émotionnels découlant des troubles affectifs comme l’anxiété et la dépression, en complément des troubles cognitifs, pourraient contribuer aux troubles du pas chez certains patients atteints de maladie de Parkinson.
Une analyse de la littérature indique que des progrès des troubles affectifs liés à des thérapies physiques, des prises en charge pharmacologiques ou un traitement chirurgical, améliorent la locomotion dans la maladie de Parkinson.
Ainsi, en contrôlant et traitant les troubles du pas chez les patients atteints de maladie de Parkinson, il semble important de prendre en compte les aspects non-moteurs de la maladie comme l’anxiété, la dépression et les troubles cognitifs et ce, en parallèle des séquelles motrices de cette maladie neurologique.
Date de publication : 13 novembre 2018
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Comparaison de trois échelles d’évaluation des traits de la personnalité dans la maladie de Parkinson
SYNDROMES PARKINSONIENS
Par le Dr Harold Mouras (EA 7273 – Centre de Recherche en Psychologie, Université de Picardie Jules-Verne – Amiens) [Déclaration de liens d’intérêts]
Article commenté :
Comparison of three scales to evaluate personality traits in Parkinson’s disease: which one to use?
Gison A, Bonassi S, Rizza F, Giaquinto S
Eur J Phys Rehabil Med. 2018 Oct 10. doi: 10.23736/S1973-9087.18.05240-1.
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Les traits de personnalité sont au centre d’un nombre croissant de recherches dans le champ scientifique des troubles et du stress, car ils peuvent influencer ou contrecarrer le retour à la normale. Ils peuvent aussi favoriser la motivation et influencer l’évolution de la maladie.
La maladie de Parkinson est une maladie très handicapante, stressante, requérant des stratégies de gestion et de prise en charge de la maladie. Trois concepts et les échelles relatives les évaluant ont été explorés, l’Optimisme Dispositionnel (Dispositional Optimism, DO), le Lieu du Contrôle (Locus-of-Control, LOC) et le Sens de la Cohérence (Sense-of-Coherence, SOC).
Ainsi, cette étude a comparé les propriétés psychométriques de ces trois concepts dans la maladie de Parkinson, avec comme variables dépendantes la Détresse Emotionnelle (Emotional Distress, ED), la Qualité de Vie (Quality of Life, HR-QoL) et les Activités Quotidiennes (Activities of Daily Living, ADL). La finalité de cette étude était de fournir un guidage dans le choix de l’une de ces échelles pour l’implémenter dans les protocoles cliniques.
Sur le plan méthodologique, 84 patients atteints de maladie de Parkinson complétèrent trois autoquestionnaires (en anglais : Life Orientation Test-Revised, LOT-R, mesurant la variable « Dispositional Optimism » ; Internal and External Locus Of Control, LOC-int et LOC-ext, mesurant la variable « Locus Of Control » ; Sens of Coherence).
L’ensemble des participants passèrent aussi une IRM et les échelles MDS-UPDRS et Barthel furent compilées par l’investigateur avec l’aide d’un aidant.
Les résultats de cette étude furent éloquents. L’échelle LOC-ext était la seule échelle à être associée avec la sévérité et au degré d’invalidité de la maladie. Un plus haut score de LOC-ext était aussi associé à un plus haut niveau de variable ED. La variable LOT-R était inversement associée à la variable ED. La variable SOC était inversement associée au degré d’ED.
De plus, la variable HR-QoL était associée à plusieurs paramètres, mais la variable LOT-R est celle avec la plus forte association.
En conclusion, les variables DO et SOC sont prédictives d’importants facteurs, HR-QoL et ED, avec une préférence pour la variable DA. Inversement, les cliniciens plutôt intéressés dans les aspects moteurs de la maladie devraient trouver l’échelle LOC plus appropriée. La variable DA serait la plus efficace à utiliser dans la maladie en raison de ses propriétés psychométriques.
Sur le plan de l’impact clinique de prise en charge, les variables DO, LOC et SOC sont celles à implémenter dans les protocoles de recherche clinique et de recherche. Il est recommandé de les implémenter, car elles ont des valeurs prédictives particulièrement lorsque les variables HR-QoL et ED sont étudiées.
Date de publication : 13 novembre 2018